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Chronomégaphone Gaumont, modèle automatique 11-005

Rouillac | Chronomegaphone Gaumont de 1912

I- Gaumont et les débuts du cinéma parlant


"Le cinématographe, pour nos yeux, enregistre le souvenir du mouvement ;
le phonographe, pour nos oreilles, enregistre le souvenir de la parole.
Réaliser l'alliance parfaite des deux instruments, c'est reconstituer le souvenir de la vie même."


Professeur d'Arsonval, Académie des sciences, Paris, 27 décembre 1910.

Léon Gaumont remporte la course au cinéma parlant.


Les pionniers du cinéma ont immédiatement la volonté de synchroniser le son et l'image. La course technologique oppose firmes états-uniennes et européennes, avec un avantage pour ces dernières. L’américain Thomas Edison part pourtant avec une longueur d’avance, comme inventeur du kinétoscope, en 1888. Des chercheurs comme les français Auguste Baron et Louis Leprince ou le suisse François Dussaud ne parviennent qu’à de rares projections individuelles dans les années 1890, faute de financement. L’allemand Oskar Messter semble y parvenir précocement, mais la première véritable projection synchronisée est dûe au Français Léon Gaumont, qui dépose un brevet pour protéger son procédé en 1902.

Léon Gaumont dépose de nombreux brevets pour protéger ses innovations dans le domaine de la synchronisation :

« Le chronophone », d’abord, est conçu en utilisant simultanément un projecteur et un phonographe. Léon Gaumont présente cet appareil le 7 novembre 1902 à la Société française de photographie. Trois films sont présentés : un discours de Léon Gaumont, une danse et un morceau musique. Le dirigeant de la firme pense déjà à une amplification du son par l'air comprimé, qui lui semble indispensable pour équiper les futures grandes salles de cinéma.
« L’élgéphone » arrive ensuite sur le marché ; il s’agit d’un système d'amplification du son pour le chronophone. Le système d'enregistrement des films se fait en effet en deux temps : le son d’abord, puis l’image où l’acteur rejoue en play-back son rôle. Le public visionne des films de quelques minutes, appelés « phonoscènes » ou « film parlant » qui montrent des opéras, des chansons ou des petites scènes comiques.

La révolution du Chronomégaphone, 1908-1910.

« Le chronomégaphone » est l’aboutissement du synchronisme de l'image et du son au cinéma. Il est amélioré par un système d'amplification du son par air comprimé. Le son peut ainsi être diffusé dans de grandes salles de près de 4.000 personne. On appelle ces films parlant des phonoscènes. 200 seront enregistrés en tout.

En 1910, les studios Gaumont mettent en place un nouveau procédé d'enregistrement direct avec le son et l'image.

Le chronomégaphone perfectionné est présenté à partir de 1910 au public au court de plusieurs démonstrations. La plus célèbre est celle à l'Académie des Sciences le 27 décembre 1910, où pour la première fois le public voit et entend un coq enregistré en direct. Le film « Le coq dressé » ainsi qu’une explication scientifique de l'appareil par le Professeur d'Arsonval, sous la forme d'un portrait parlant sont diffusé ce jour-là à la stupeur générale.

Le chronomégaphone est présent dans les grandes salles de cinéma de France et notamment au Gaumont-Palace, la plus grande salle de cinéma au monde. La synchronisation du son et de l'image est alors parfaite pour les contemporains.

Le public est attiré par la nouveauté : l'appareil devient une vraie attraction en elle-même. Il est visible dans les foires pour des projections populaires, et dans les salons des élites pour des projections intimistes. Les aspects technologiques de la machine attirent plus que ses qualités artistiques. Certains voient dans cet appareil une étape vers l'immortalité : de futurs spectateurs pourront regarder des scènes dans lesquelles les protagonistes seraient décédés.

Apogée planétaire du Chronomégaphone.


Les représentations de l'appareil font sensations à travers le monde entier. D’après Léon Gaumont, 20 phonoscènes et une cinquantaine d’appareils sont livrés : États-Unis, Russie, Angleterre, Canada, Inde, Australe, Mexique…

Europe


Le chronomégaphone équipe rapidement les grandes salles de cinéma dont Gaumont a en charge l'exploitation, puis d'autres salles ayant fait le choix de cet appareil. Pour exporter à l'étranger, Léon Gaumont emploie des figures emblématiques du monde du cinéma.

La célèbre réalisatrice Alice Guy s'occupe de la promotion du chronophone en Allemagne dans un premier temps. Puis elle est remplacé par Oskar Messter, ancien concurrent de Gaumont, qui a pour fonction la diffusion de l'appareil dans l'Europe de l'Est.

Une des premières représentations du chronophone a sans doute eu lieu à Moscou le 8 octobre 1906. Mais elle ne fut que peu relayé dans la presse.

Une représentation privée marqua plus les esprits, celle du 4 avril 1907 dans le palais de Buckingham, avec dans le public la reine d'Angleterre Alexandra de Danemark, l'impératrice douairière de Russie Marie Fedorovna, le prince et la princesse de Galles et leurs enfants ainsi que plusieurs autres invités de marques. Le programme de la représentation était le même que celui présenté à l'époque à l'Hippodrome de Londres. C'est après cette représentation que la reine d'Angleterre décida de se procurer un chronophone pour ses projections privées.

Amériques


Aux États-Unis, on ne compte qu'un seul théâtre équipé pour la projection de cinéma parlant à New York en 1909. Un chronophone est pourtant présent dès mai 1907 au Family Theatre de Cleveland. La pratique du cinéma ne se fait pas encore dans les cinémas mais par des projections itinérantes. Alice Guy est employé pour la diffusion du chronomégaphone dans ce pays. Tandis que sur la côte ouest un certain B.A. Fischer, propriétaire du Fisher's theather à Los Angeles, obtient les droits d'exploitations du chronomégaphone pour la Californie, courrant du mois de mars 1908. Il a pour projet d'installer son appareil dans les grandes salles de Los Angeles et de s'étendre à San Francisco et d'autres villes de Californie.

Le franco-canadien Georges Gauvreau ouvre le cinéma le Nationoscope à Montréal en 1907. Dès le mois d'août de la même année, il commande un chronomégaphone pour concurrencer un autre cinéma de la ville qui a fait le choix d'un autre appareil, celui de Georges Mendel. Mais l’avantage vire au Nationoscope.

Un autre cinéma canadien s'équipe du chronomégaphone, le Maple Leaf Theater à Vancouver. L'appareil est acheté au milieu de l'année 1908. Mais dès mars 1909, il est remplacé par un caméraphone tout comme dans l'établissement de Georges Gauvreau, car il permet un meilleur approvisionnement de nouveaux films.

Charles Proust introduit le chronomégaphone au Mexique en mai 1912 avec plusieurs projections à Mexico puis à Cuba et enfin au Costa-Rica.

Asie et Océanie


En Australie, Harry Rickards obtient les droits d'exploitation du chronophone en 1906. D'origine londonienne, il a pour projet d'un cinéma ambulant avec la même programmation dans chaque ville. Il est propriétaire du Tivoli à Sydney et de l'Opera House à Melbourne. Ainsi il ne lui reste qu’à louer de grandes salles que dans les autres villes. Ses droits d'exploitations sont renouvelés jusqu'à l'été 1907 puis vendus à d'autres personnes et arrivent enfin en possession d'Harry Lauder, célèbre acteur d'origine écossaise.

En Nouvelle-Zélande, les droits seraient détenus par M. McDonald, qui fait de nombreuses représentations de films connus à Melbourne.

Léon Gaumont refuse une commande de six appareils et ne livre qu'un seul chronomégaphone à Yokohama, en 1908, pour M Chaix (ou Ghaix), agent de la compagnie des messageries maritimes. Le dirigeant de la firme justifie son refus d'une commande de plusieurs appareils car après l'expérience en Australie, la position de monopole d'une personne dans un pays ne serait pas assez rentable pour Gaumont.

En Inde, Raghupathi Venkaiah Naidu est considéré comme un des fondateurs du cinéma. Il est le premier à projeter un film parlant dans ce pays. Il commande un chronomégaphone en 1909. Et la première projection publique a lieu en 1910 au Victoria Public Hall à Madras (Chennai). Par la suite, il voyage en Inde et dans plusieurs pays d'Asie comme le Sri-Lanka ou la Birmanie pour promouvoir ses films. Parmi les nombreuses institutions qu'il crée, il fonde le premier cinéma non itinérant de l'Inde à Madras, le Dera Cinema Hall.

Le modèle de Charles Proust, le plus beau des chronomégaphones


Le succès commercial du chronomégaphone est en malheureusement limité par son prix d’achat et d’utilisation exorbitant.

La première guerre mondiale empêche de nouvelles innovations : aucune amélioration technique n’est apportée aux différents appareils cinématographiques pendant cette période et le répertoire n'est pas renouvelé. Après 1918, quand l'industrie du cinéma retrouve une stabilité économique, elle n'investit plus dans le chronomégaphone mais dans une nouvelle invention, le son optique, dont l’amélioration sera utilisée à grande échelle à partir de 1926 par la Fox Film Corporation.

7 modèles de chronomégaphone ont été créés, mais tous n’ont pas été commercialisés. Le plus simple est « le modèle à main », sans amplification du son. Vient « le modèle mixte » avec une dynamo pour régler le synchronisme. Puis « le modèle indépendant », amélioré d’un cable électrique et « le modèle automatique » ou phonographe et projecteur sont commandés par des dynamos synchrones. « Le chronomégaphone automatique » est équipé en plus du système à air comprimé. C’est celui de Charles Proust. « Le chronomégaphone à un plateau et à deux pavillons » apparait au catalogue en 1914 sans mention de prix, quant au « chronomégaphone à deux plateaux et deux pavillons » il semble ne pas avoir été commercialisé.

Si à Paris le Musée des arts et Métiers, la Cinémathèque Française et le Musée Gaumont conserve tout ou partie de cet appareil, le Chronomégaphone automatique de Charles Proust correspond au modèle le plus sophistiqué conservé aujourd’hui et le plus complètement conservé.

Léon Gaumont a joué un rôle majeur dans la réussite de la synchronisation du son et de l'image. C’est avec ses innovations technologiques que le cinéma est devenu un grand spectacle et une industrie. Avec lui, des transformations ont eu lieu à tous les niveaux du cinéma : de la production jusqu’à l'exploitation.

Pour rester dans la course à l’innovation, les firmes cinématographiques se sont réunies pour donner naissance aux grands groupes que l'on connait encore aujourd'hui. Le chronomégaphone est l’invention technologique la plus spectaculaire qui conduit le cinéma vers un spectacle populaire.

II- L'aventure cinématographique de Charles Proust aux Amériques


Un jeune français talentueux


Charles Proust, né près de Tours en 1887. Il est le dernier enfant d'une famille nombreuse et découvre très tôt le cinéma, grâce à ses frères, à la fréquentation des foires et à des revues scientifiques. Devenu charpentier, il part à San Francisco pour reconstruire la ville après le séisme de 1906. En fin d'année 1907, son frère Jo l'appelle à Santa Rosalia, en Basse Californie Mexicaine pour construire des usines. Après y avoir amassé une petite fortune, il accompagne son frère et sa femme pour Guadalajara dans le Mexique central.

Là-bas, Charles prend une année sabbatique et pense à un projet de cinéma ambulant dans toutes les grandes villes du Mexique, en s’inspirant des foires ambulantes qui leur firent découvrir le cinéma dans leur jeunesse. C’est là qu’il prend connaissance de la séance à l'Académie des Sciences du 27 décembre 1910, avec le film parlant du Professeur Arsonval et de la commercialisation du chronomégaphone. Charles Proust retourne en France en décembre 1911, avec la ferme intention d’y acheter un Chronomégaphone. A son arrivée, il est chaudement accueilli dans les locaux de Gaumont rue Saint-Roch, car si l’Amérique du Nord était déjà équipée du cinéma parlant grâce à Alice Guy, tout restait à faire au Mexique, au Cuba, et en Amérique centrale.

La première séance de cinéma parlant à Mexico


Obtenant un rendez-vous avec le directeur du Gaumont-Palace récemment inauguré, Edgard Costil, pour une démonstration de l'appareil, il acquiert le chronomégaphone automatic : le plus luxueux de tous. Il commande également plusieurs phonoscènes accessoires pour la somme considérable de 8.330,80 francs or.

Alors qu’il doit embarquer à Cherbourg le 10 avril 1912 sur le Titanic, à destination de New York, il reçoit une lettre de son frère lui indiquant d’arriver le plus rapidement à Mexico. Il change donc de navire à temps et le premier appareil de cinéma parlant mexicain arrive par la « White Star line » via La Havane sur l’Olympic.

La première projection de cinéma parlant mexicaine a lieu un dimanche de mai 1912, dans une salle de l’opéra de Mexico. Cette séance suscite un fort engouement dans la ville, et la séance se joue à guichet fermé.

Cette séance ne faillit pas avoir lieu, car Charles Proust, qui maniait parfaitement l’appareil, n’avait pas anticipé la différence de courant entre le Mexique et la France. Au moment de débuter le spectacle la dynamo alimentant le phonographe ne tournait pas suffisamment rapidement pour donner un son correct. Frisant l’émeute dans une salle surexcitée, il raconte avoir craint pour sa vie. Quelques individus montés sur leurs fauteuils hurlaient plus fort que les autres que « les gringos sont des escrocs, qu’ils ont déjà dû passer la frontière avec la recette et que le cinéma qui parle c’est impossible car eux l’ont tout de suite compris ». Finalement il trouve une astuce technique et ouvre le rideau de scène alors que des coups de feu sont tirés en l’air. C’est un triomphe.

Le premier film parlant joué à Mexico est « Le roi Gambrinus » : une chanson populaire, un air en vogue dans les cabarets parisiens vantant la suprématie de la bière sur le jus de la treille.

Malheureusement pour les deux frères, Si le cinéma parlant est à ses débuts, la révolution mexicaine également. Après le départ de Porfirio Diaz et lors de la présidence éphémère de Madero, l’insécurité règne et il est compliqué de se déplacer à travers le pays pour renouveler son public. De plus, l’éloignement de la France empêche l’achat et la livraison de nouveaux films parlants. Dans le courant de l’été, les visiteurs ne se pressent plus pour assister à un spectacle qu’ils connaissent déjà. Charles, Jo et son épouse s’embarquent alors pour Cuba, dans le port de Veracruz le 30 septembre 1912. L’aventure mexicaine n’a duré que quelque mois, mais l’équipe ne s’avoue pas vaincue.

Tournées Cubaine puis Costa ricaine


La première représentation à Cuba a lieu à Ciégo de Avila, au centre de l'île, les 5 et 6 octobre 1912 dans le théâtre Iriondo. Seuls des films muets sont joués.

Le 5 novembre, Charles Proust se trouve à la Havane avec le chronomégaphone dans la grande salle de 3.000 places au palais La Manzana de Gomez. Mais il ne peut effectuer qu'une seule représentation, pour ne pas concurrencer un projectionniste local de cinéma muet dans la petite salle du palais.

Le choix de Charles de programmer des scènes d'opéra ne remporte pas un franc succès auprès du public cubain qui préfère un véritable opéra. L'aventure se solde par un échec pour les deux frères, car ils ne peuvent faire d'avantage de projections dans la capitale.

Le 26 novembre 1912, les deux frères font une représentation à Jovellanos dans le théâtre Nizan, une des rares villes de province où le chonomégaphone est installé en entier. Et c'est aussi dans cette ville que, pour la première fois, une photographie de l'appareil sert de publicité pour l'événement. Le 30 novembre, la séance du chronomégaphone a lieu à Cárdenas dans le théâtre Montecarlo, et seul le projecteur est sorti des caisses ; la programmation ne montre que des films muets. Une représentation a lieu à Placetas le 23 janvier 1913, dans le théâtre Apolo. La dernière apparition du chronomégaphone à Cuba se passe à Santiago, le 23 février 1913, Charles comme à son habitude alterne films muets et films parlants.

Les frères tentent une dernière projection au Costa-Rica, proche de la capitale San José le 7 mars 1913 dans le théâtre Montecarlo de Heredia. Mais le projet venu à bout de leurs économies, ils rentrent en France et rangent le chronomégaphone dans ses caisses où il a dormi sans être sorti depuis lors.

Le Chronomégaphone Gaumont, modèle automatique n°11-005.


Matériel composant le poste de Chronomégaphone automatique
Pour courant continu 70, 110 ou 220 volts.
Prix total : 6 000 francs.

Malle n°1 : le chronophone (poids : 170 kilos)


1 Chrono de précision série VII, avec bras pour 600 mètres et double écran de sureté, objectif à coulant, un couloir de rechange.
2 bobines pour 300 mètres.
1 dynamo synchrone commandant le train d’enregistrement (Breveté S.G.D.G).
1 différentiel (Breveté S.G.D.G) permettant, au cas échéant, le réglage parfait du synchronisme en cours de route.
1 électro d’embrayage (Breveté S.G.D.G) pour la mise en route du cinématographe.
1 socle en fonte réunissant les appareils ci- dessus.
1 poste commutateur inverseur sur socle en fonte avec prise de courant à 7 broches.
1 prise de courant à 6 broches.
1 dynamo pour la commande du différentiel dans les deux sens.
1 rhéostat pour le réglage de la vitesse du chrono dans le cas du projection simple.
1 interrupteur
1 table avec pieds fonte supportant le matériel ci- dessus.
1 rhéostat de 60 ampères pour l’arc.
1 malle de transport avec ferrures et garnie de fortes poignées renfermant le matériel ci- dessus.

Malle n°2 : le chef d’orchestre (poids : 50 kilos)


1 tableau de manoeuvre dit « chef d’orchestre » comprenant :
1 commutateur à plots pour mise en route et réglage de vitesse.
1 contact pour la commande de l’électro d’embrayage.
1 indicateur de vitesse à cadran (voltmètre)
1 commutateur inverseur.
1 prise de courant à 7 broches.
1 prise de courant à 6 broches.
1 câble multiple de 4 mètres avec barrette à 7 broches
1 socle en bois portant le matériel ci-dessus et renfermant les résistances.
1 paquet de charbon pour l’arc.
25 mètres de câbles multiples assemblées : l’un de 7 fils, l’autre de 6 terminés par des broches.
2 obturateurs, 6 bracelets caoutchouc, 1 boîte de graisse consistante, 1 flacon d’huile, 1 tournevis, 6 balais- charbon de rechange pour dynamo, 1 porte charbon complet.
1 bobine de 200 mètres démontable, 1 flacon de colle pour pellicules, 1 mètre. plomb fusible, 1 feuille papier de verre pour collecteurs, 1 barillet complet, 1 ressort de barillet.
1 lanterne avec passe- vues à coulisse et verre dépoli.
1 condensateur 113 m/m complet.
1 régulateur à main de 60 ampères.
1 cuve à eau.
5 mètres câble souple de 60 ampères.
6 affiches (Chronophone Gaumont).
2 clapets d’aspiration.
2 clapets de refoulement.
2 tournevis pour le distributeur, 10 centimètres de caoutchouc pour les pavillons, 2 boîtes d’aiguilles, 30 centimètres de fil de fer.
1 jeu de rondelles de rechange, 6 bois taillés pour nettoyage du distributeur.
2 ajutages, 12 bandes de papier, 12 vis diverses.
1 malle avec serrures et poignées, renfermant le matériel ci- dessus.

Malle n°3 : le phonographe (poids : 105 kilos)


1 phonographe à disque actionné par une dynamo synchrone monté sur un socle de bois avec poignées et recouvert d’une cage de tôle vernissée.
1 cadre métallique supportant les pavillons avec manomètres et filtreur.
2 pavillons nickelés.
1 cadre en tubes métalliques pour montage des pavillons.
1 plateau de Cyclophone avec bouton à pression.
1 distributeur – diaphragme à air comprimé pour « Elgéphone ».

Malle n°4 : la pompe à air comprimé (poids : 95 kilos)


1 pompe à air.
20 mètres tube caoutchouc.
1 filtreur.
1 séparateur d’eau.
1 notice du Chronophone.
1 plan.
1 notice pour la pompe.

Accessoires supplémentaires commandés par Charles Proust


1 tableau de distribution avec ampèremètre et rhéostat n°1149 130
1 régulateur électrique 60 ampoules de rechange n°3191-9195 150
1 boîte à humidifier les films 30
10 axes bois 6
4 bobines 400 mètres démontable 16
1 bobinoir en deux pierres pour 600 mètres 50
4 barrettes à plomb fusibles 12
2 flacons colle spécial pour films 3
1 presse à coller les films 10
2 lentilles pour condensateur 119 m/m
7 écrou à coulisses 90
1 dispositif support projection fixe 15
1 objectif projection fixe 300 m/m 25
1 résistance additionnelle chef d'orchestre 20
1 prise courant complète 60 A et barrette en double 21,4
1 paire de carters pare-feu avec étouffoirs et vis de fixage 80
1 Induit de rechange 110
25 mètres de câbles multiples à 13 fils

950,40
(moins 20%) 190
760,4

Films présents actuellement avec le Chronomégaphone

Production Gaumont, cinéma parlant 14 Phonoscènes dont 7 avec disques :

Carmen, dont 2 disques, réalisé en mars 1910, 95 mètres.
La Marseillaise, dont 2 disques, réalisé en juillet 1912, 60 mètres.
L'Angélus de la Mer, dont 4 disques, 90 m.
Galathée, dont 3 disques, 90 mètres.
Page écuyer capitaine, dont 4 disques, réalisé en 1909, 70 mètres.
La Verbena de la Paloma, dont 2 disques, réalisé en novembre 1908, 70 mètres.
La Paloma, dont 3 disques, 80 mètres.
La Légende du roi Gambrinus, réalisé en janvier 1912, 50 mètres.
Brésiliennes, Luigi BORDESE, 70 mètres.
Chanson pour Jean, réalisé en juin 1912, 90 m.
Myrella, réalisé en juillet 1910, 85 mètres.
La Jota Aragonesa, réalisé en 1909, 90 mètres.
Paillasse, réalisé en 1908, 60 mètres.
Santa Lucia, réalisé en 1907, 80 mètres.

Production Gaumont, cinema muet


El Puzzle, réalisé en mai 1911, 300 mètres.
Chico como Mediador, réalisé en 1910/1912- Louis FEUILLADE, 160 mètres.
Rival de Cherubin, réalisé en juillet 1911- Léonce PERRET, 225 mètres.
Hacia El Ideal, réalisé en juin 1911- Louis FEUILLADE, 275 mètres.
El Infermito, réalisé en mai 1911, 140 mètres.
Soldado del antigo Regimen, réalisé en 1909-Louis FEUILLADE ? , 350 mètres.
De constanza a Schaffouse, réalisé en 1910 ?, 120 mètres.

Autres Productions


Buena Noche de la Parisienne, 25 mètres.
Max y Juana quieren hacerse actor, réalisé en 1912 - Max LINDER et René LEPRINCE, 350 mètres.
Gontran el Valoroso, réalisé en 1910/1911- Lucien NONGUET ? , 165 mètres.

Total : 3.190 mètres.

Ce dossier a été réalisé avec la collaboration active de Monsieur Charles Martin, historien de l'art à l'Université François Rabelais de Tours.
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