LA MAISON ROUILLAC LES CLÉS DE LA RÉUSSITE

La Tribune de Tours, Alexia Mellier

ART À l’occasion de la plus grande vente aux enchères organisée dimanche 7 et lundi 8 juin, la Maison Rouillac, créée en 1983 en région Centre, nous a ouvert ses coulisses.



De solides connaissances en Droit, un goût prononcé pour l’art et le sens de la mise en scène... Voilà les qualités qui font d’un commissaire-priseur un roi du marteau ! Philippe Rouillac en est un bel exemple. Commissaire-priseur à Vendôme depuis 1983, il a créé en 1989 les ventes « Garden Party à la Française » au château de Cheverny.

Depuis 26 ans, les plus beaux objets d’art et mobiliers y sont «adjugés, vendus !» à de richissimes acquéreurs. Suivant les traces de son paternel – même métier, mêmes formations à Sciences-Po Paris et aux facultés de droit d’Assas et d’histoire de l'art de la Sorbonne – Aymeric Rouillac a rejoint la Maison de son père pour créer une annexe à la salle de vente vendômoise à Tours.

À en juger à l’aune de ses ventes, le duo père et fils est bien maître en sa demeure : la Maison Rouillac a vendu un tableau représentant de Georges Washington, premier président américain, 5 millions d’euros à la Maison-Blanche en 2002 ; puis une photo ancienne, la plus chère au monde, adjugée en 2011 à 917.000€ (photo de Gustave Le Gray, photographe de Napoléon III, prise en 1856) ; et en 2013, le coffre du cardinal Mazarin, en laque à la neige d’or datant du 17e siècle, découvert par hasard par les propriétaires, et qui s’est vendu 7,3 M€ ! Cette dernière vente a valu à la Maison Rouillac la médaille d’or de la plus belle vente de l’année 2013. Autre gage de son succès, un récent classement a placé la Maison Rouillac à la 6e place des maisons de ventes de France (sur 400 marteaux et 600 sociétés de vente). « Nous sommes une petite équipe - seulement 8 à travailler - mais nous nous concentrons sur les grosses enchères », explique Aymeric Rouillac.

La société organise une vingtaine de ventes dans l’année, des ventes à thèmes (bijoux, meubles, tableaux) qui durent sur plusieurs jours comme récemment à l’Hôtel Gouïn à Tours. « Tous les ans, nous organisons aussi une grande vente aux enchères, où l’on rassemble toutes les plus belles pièces qui nous ont été confiées dans l’année ». Habituellement organisée à Cheverny, cette grande vente aura lieu cette année au Château d’Artigny les 7 et 8 juin prochains. « 60 à 80% de notre chiffre d’affaires sont faits sur cette seule Garden party ». Des pièces d’exception y seront présentées, « cinq locomotives exactement », précise Aymeric Rouillac. On pourra y voir le plus ancien appareil du cinéma parlant, de Louis Gaumont, acheté en 1912 par un Tourangeau, Charles Proust (mise à prix à 1 M€) ; une épée en or massif et lapis-lazuli créée par l’Orfèvre de Napoléon 1er, commandée après la chute de Waterloo (mise à prix 100.000€) ; une table mécanique « à deux fins » de 1750, qui se trans-forme de table de salon en pupitre ; le plus beau meuble en laque française d’époque Louis XIV ; une gourde en porcelaine Ming, de Chine... La Garden party sera aussi l’occasion de voir un fauteuil d’apparat datant de la fin du 18e dont les enchères partiront à 30.000€. « Il n’a pas de prix ! », assure Aymeric Rouillac avant de raconter : « Nous avons prêté ce fauteuil à des étudiants de Master de l’Université d’Histoire de l’Art pour qu’ils l’étudient. Ils ont découvert que ce fauteuil en bois doré était l’assise personnelle de Napoléon Bonaparte au Palais de l’Élysée ! »

Cent trente objets seront présentés lors de cette vente publique où acheteurs et simples curieux sont attendus. Il sera aussi possible de la regarder à distance sur le site inter-net de la Maison Rouillac. « Nous prendrons notre temps pour raconter l’histoire des objets, car nous concevons nos ventes comme des événements. C’est presque aussi surprenant qu’une finale de Roland-Garros ! » L’invitation est lancée pour ce dimanche 7 juin.