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DE L'OR POUR CATHERINE II

Vendredi 30 janvier 2015

La Gazette Drouot, Chantal Humbert

Pièce de 5 roubles en or à l’effigie de la tsarine Catherine II (1762-1796), Saint-Pétersbourg, 1766. Frais compris : 7 800 €.
Cette vente se déroulait dans le magnifique hôtel Goüin, rare vestige de l’architecture Renaissance à Tours. Elle dispersait des monnaies patiemment réunies par René et Thérèse Planiol. Cette dernière, décédée le 8 janvier 2015, professeur, biologiste des hôpitaux au CHU de La Pitié-Salpêtrière, s’était passionnée pour les applications des radio-isotopes. En 2003, elle décida de créer sur ses fonds propres une fondation étudiant le fonctionnement et les maladies du cerveau humain. Enregistrant 100 % de lots vendus, les 308 numéros doublèrent largement les estimations et atteignaient 320 000 €. Parmi eux, les pièces russes à l’effigie de deux célèbres tsarines se sont taillé la part souveraine. Avancé autour de 800 €, un rouble d’argent, de qualité superbe, figurant l’impératrice Anna Ivanovna, qui succéda à Pierre le Grand, quintuplait ses espérances en étant empoché à 4 000 € ; présentant un beau portrait réaliste de la tsarine, il a été frappé en 1734, l’année même où l’Empire russe annexait l’Ukraine. Il était toutefois devancé par cette pièce montrant la Grande Catherine et indiqué autour de 1 900 €. Rare, elle se distingue d’abord par une conservation tout à fait exceptionnelle. Émise en 1766, elle s’anime d’un splendide portrait historique. Âgée de 37 ans, l’impératrice entame alors la cinquième année de son règne, qui durera plus de trente ans. Poursuivant la politique culturelle initiée par Pierre le Grand au début du XVIIIe siècle, elle ouvre son pays aux courants artistiques italien et français. Dotée de talents politiques indéniables, elle agrandit d’un tiers la surface de la Russie par différentes conquêtes territoriales. Cultivée et «dévoreuse de livres», Catherine II s’inspire des idées de Diderot et d’Alembert et fait entrer son pays dans une ère moderne. Les pommettes bien dessinées de la pièce expriment la volonté et le déterminisme de la tsarine. Avec de tels atouts, la pièce était disputée avec enthousiasme entre la salle et plusieurs téléphones. Adjugée au marché américain largement au triple des estimations, elle joint au prestige impérial tout l’éclat de l’or.

Tours, vendredi 23 janvier.
Rouillac SVV.
Mme Berthelot-Vinchon
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