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CHEF-D'OEUVRE D'ÉBÉNISTERIE

Vendredi 16 janvier 2015

La Gazette Drouot, Caroline Durand

Paris, première moitié du XVIIe siècle. Cabinet « aux amours » en placage d’ébène et de bois noirci sur âme de chêne et de résineux, richement sculpté en bas relief et gravé de scènes animées d’amours et de putti, 211 x 177 x 57 cm.
À la vue de ce cabinet, comment ne pas évoquer les noms de Pierre Gole ou de Jean Macé ? Ces deux ébénistes représentent ce qui se fait de mieux dans le mobilier au XVIIe siècle. Respectivement fournisseurs du Garde-Meuble et des Bâtiments du roi Louis XIV, ils ont réalisé à Paris quelques-uns des plus beaux modèles de leur temps, notamment de superbes cabinets en ébène,  inspirés d’exemplaires allemands. Ils se présentent souvent de la même manière avec, en façade, deux vantaux centraux entourés de nombreux tiroirs organisés sur cinq étages à décor sculpté en bas relief de gravures religieuses ou mythologiques. C’est le cas sur notre modèle, orné d’amours et de putti au service de nymphes et des dieux de l’Olympe (Vénus, Neptune, Cérès et Bacchus). Sur la rangée supérieure, des enfants s’amusent, jouent de la musique, chassent à l’arbalète, apprivoisent une chèvre ou font tourner un moulin à vent. Par ailleurs, les deux vantaux présentent des compositions inspirées de l’œuvre du peintre François Duquesnoy, décrivant un enfant gardant des chèvres. Mais le plus luxueux se trouve à l’intérieur… Lorsque l’on ouvre ces deux portes, marquetées au revers de bois précieux et ivoire d’une rose des vents dans un encadrement géométrique, on découvre un décor de théâtre comprenant treize petits tiroirs peints ou marquetés dans une architecture soulignée d’ivoire gravé et de balustrades. Un placage d’écaille rouge, du bronze ainsi qu’un jeu de miroirs entourent une perspective de palais et un panneau peint à l’effigie de l’allégorie de l’abondance, sommée de deux amours portant des tulipes. Un très bel exemple de l’ébénisterie du XVIIe, légèrement remanié vers 1820, provenant de la collection Sylvain Durand au château de Renay, en Vendômois. Vendu sur ordonnance du juge des tutelles de Blois, ce cabinet d’ébène n’a pas fini de faire parler de lui !

Lot 130, vente du 18 janvier 2015 »
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