FR
EN

HISTORIQUE DU CHÂTEAU DE TROUSSAY

Lundi 08 septembre 2014

Présentation, par Stanislas de Sainte-Marie

Le plus petit des châteaux de la Loire. Inscrit en totalité à l’ISMH.

Situé à la limite du Val de Loire et de la Sologne, sur la commune de Cheverny, le petit château de Troussay présente le double intérêt d’évoquer tout à la fois la richesse de décoration des châteaux de la Loire et l’atmosphère familiale et rurale des petits domaines de la Sologne d’antan.

Troussay a dû être bâti au XVème siècle, bien que le premier acte retrouvé remonte à 1545. Il y est mentionné le nom de Robert Bugy, contrôleur des greniers à sel de Blois, écuyer du roi,seigneur de Troussay en 1545. La descendance de ce dernier habita Troussay jusqu’au XVIIIème siècle. En 1732, Troussay fut vendu par la dernière demoiselle de Bugy à la famille Pelluys, parente de Colbert. Le 9 octobre 1741,Gabrielle Pelluys épousa le chevalier Christophe de Réméon, descendant d’un compagnon d’Henri IV. Leur dernier fils, le chevalier de Réméon épousa Mademoiselle de la Saussaye en 1787. Leur neveu, Louis de la Saussaye, membre de l’Institut, ancien recteur de l’Académie de Lyon et historien du Val de Loire en hérita en 1828 et entreprit, avec l’aide de l’architecte Jules de la Morandière qui participa aux restaurations de plusieurs châteaux de la Loire,de remettre entièrement en état Troussay qui avait été laissé « fort à l’abandon ».

C’est ici qu’intervint un travail dont l’esprit et la conception sont assez exceptionnels pour le XIXème siècle. Amide Prosper Mérimée, et comme celui-ci précurseur de la conservation du patrimoine, ce qui était peu courant à l’époque, la Saussaye effectua cette restauration « avec goût et respect », en la subordonnant à une idée essentielle : celle, tout en préservant le vieux Troussay, de sauver aussi en les replaçant à Troussay – dans un cadre approprié – des éléments de décor ancien de grande qualité provenant de prestigieuses demeures de la région (château de Bury, Hôtels de Guise, Hurault, Sardini… à Blois)alors en voie de disparition et que les contemporains de Louis de la Saussaye ne purent, ou ne surent, préserver tels que :
  • Des sculptures sur pierre d’une rare qualité comme un des chapiteaux des pilastres encadrant la porte d’entrée provenant du château de Bury ou le très beau porc-épic de la façade nord qui ornait autrefois l’Hôtel Hurault de Vibraye.
  • Un ensemble de portes ou de soubassements de fenêtres en bois sculpté, dont le plus beau fleuron est constitué par l’exceptionnelle porte de l’oratoire, ayant appartenue à la chapelle du château de Bury et qui a été exposée en 1972 à Tokyo pour l’exposition « Val de Loire, séjour des Roys »
  • Une collection de vitraux en « jaune d’argent » des XVIème et XVIème siècles, provenant en grande partie d l’ancien Hôtel de Guise, qui sont soit replacés dans les fenêtres ou impostes, soit présentés en vitrines.
  • Un plafond peint, ornant le petit salon,représentant des sarabandes d’amour en grisaille qui rappellent les dessins d’enfants dont Jean Mosnier, peintre régional du XVIIème, a décoré le château de Cheverny et de Beauregard, ce qui permet d’attribuer celles-ci à cet artiste.
  • Un très beau carrelage Louis XII dans les pièces du rez-de-chaussée.
  • Des boiseries gris et or et des toiles peintes du XVIIIème siècle.
  • De belles cheminées et ferronneries d’art, toutes d’époque également.

La Saussaye meubla son château de Troussay d’une collection éclectique de grande qualité s’adaptant harmonieusement au style de la demeure.Aujourd’hui encore, Troussay possède un joli mobilier d’époque XVIème, XVIIème, XVIIIème dont, tout en ayant le souci de ne pas démeubler le château, une partie fait l’objet de la présente vente.

Mais si Troussay, par son origine, sa physionomie, et sa riche décoration, fait figure de demeure typique du Val de Loire, il évoque tout autant le petit domaine de la Sologne du temps jadis. Ses vastes dépendances aux belles charpentes d’origine, et dans lesquelles se déroulaient autrefois les différents stades de la vie économique rurale, sont maintenant converties en salles de réception ou d’exposition où un petit musée de Sologne a été naturellement aménagé : le visiteurs peut y contemple , actuellement,une évocation de la closerie de Raboliot, le légendaire braconnier solognot.

L’atmosphère  « Vieille France » du domaine est renforcée par le parc à l’anglaise (ISMH) aux arbres centenaires et aux essences variées ainsi que par l’ancien potager à la française, entouré d’une haie de buis bicentenaire et dont la serre a été conservée.

À la succession de Louis de la Saussaye, Troussay fut vendu par sa petite fille, la comtesse Raymond de Montlivot au comte Delamarre de Monchaux, savant naturaliste, membre de l’Académie d’Agriculture et correspondant du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Sa dernière fille, la baronne Marcotte de Sainte Marie en hérita en 1953, et entreprit avec son époux, et l’aide leur fils Stanislas, la restauration complète, et étalée dans le temps, du domaine, laissé à nouveau à l’abandon.

Troussay fut ouvert au public sur les conseils du marquis de Vibraye en 1974. Cette tâche fut menée sous l’impulsion de Chantal des Courtils, épouse de Stanislas de Sainte Marie, dans le souci de faire partager aux visiteurs un certain art de vivre émanant du caractère intime et de l’élégance de cette charmante demeure.

Actuellement, Troussay est la résidence secondaire de Stanislas de Sainte Marie et de ses enfants qui ont à cœur de maintenir un entretient rigoureux et un tourisme de qualité.

Stanislas de Sainte-Marie



Ventes aux enchères :
Bibliothèque Baron Stanislas de Sainte-Marie, le 4 octobre 2014 »
Collectcions Baron Stanislas de Sainte-Marie, le 5 octobre 2014 »
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :