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LE PÉRIPLE FOU DU DRAPEAU BOLCHÉVIQUE

Mercredi 21 mai 2014

La République du Centre, Florent Buisson.

Une famille orléanaise vendra aux enchères en juin prochain un drapeau bolchevique fabriqué en Russie, il y a près de 110 ans...

De la place Rouge à L'Argonne. De I'Empire soviétique à Orléans, il aura parcouru I'Europe et traversé le XXe siècle. Fatigué par un périple dantesque, ce drapeau bolchevique, vestige de I empire soviétique, dort paisiblement dans une maison de l'Argonne, depuis des décennies. Propriété d'un militant communiste Orléanais qui souhaite garder I anonymat, il sera vendu le 16 juin prochain lors de la prestigieuse vente aux enchères annuelle de Cheverny dans le Loir et Cher.

Histoire rocambolesque
" Je ne sais pas combien il vaut, car il n'y a pas de cote, pas de précédent, confie Philippe Rouillac, le commissaire-priseur chargé de la vente. Lors de ma journée d'estimation gratuite à Orléans en 2013, un homme est venu me voir pour me raconter le fabuleux parcours de son drapeau..." " Une histoire complètement rocambolesque... ", ajoute Marc Pointud, qui l'a retracée. Elle commence en 1905. La Russie vit alors la première révolution qui fait trembler le régime impérial. L'insurrection naît dans un quartier moscovite et le fameux drapeau en étamine rouge vierge de toute inscription est un des symboles de la contestation qui explose. Puis s'éteint.



Caché dans une famille moscovite, il sortira de I'ombre douze ans plus tard lorsqu'un des fils s'engagera dans la marine bolchevique, en Crimée en pleine révolution d Octobre. Le jeune homme emporte le drapeau avec lui et peint dessus, en lettres blanches, la faucille, le marteau, l'étoile. En 1919, des troupes françaises mouillent dans la région pour faire barrage à l'Armée rouge, mais se soulèvent rapidement pour protester contre leurs conditions de vie. Certaines soldats se mêlent même un jour à une manifestation bolchevique à Sébastopol, où il rencontre le jeune homme au drapeau, qui finit par leur offrir.

Un bout de papier caché dans la hampe....
Un des matelos le conservera longtemps, coupant même la hampe en deux pour mieux le dissimuler avant de la restaurer, une fois revenu en France. Résistant lors de la Seconde Guerre Mondiale, il est mort en 1944. Quelques années plus tard, son fils cherche lui aussi à changer la hampe du drapeau et tombe sur un bout de papier, sur lequel on peut lire des inscriptions en cyrillique. Elles racontent une partie du périple de l'objet ...  Le pavillon est resté un moment à Toulon, où le matelot français à demeuré quelques temps, avant de traverser la France pour rejoindre Orléans dans les années 1970. Son propriétaire actuel a finalement décidé de s'en séparer, avec le document retraçant son histoire ...
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