FR
EN

LES "HOUSES SALES" RÉHABILITÉES

Jeudi 16 mai 2013

Les Échos, Stéphane Frachet

L'étude Rouillac a réhabilité une vieille idée, la vente aux enchères in situ.
«  Lors de la vente du mobilier du professeur Emile Aron à Tours, en février 2012, une commode vendue dans son environnement a trouvé preneur au triple de l'estimation », résume Aymeric Rouillac, commissaire-priseur installé à Paris, à Tours et à Vendôme. Ce procédé, qui ouvre « La Dame aux camélias » d'Alexandre Dumas, ne s'arrête pas aux demeures bourgeoises de riches notables. «  Lors d'une vente in situ dans une maison de Tours, je me souviens d'un pichet à orangeade parti à 80 euros, alors que nous n'en aurions obtenu que quelques euros en salle des ventes », dit-il. Cet officier ministériel abonné aux ventes médiatiques y voit deux raisons : le supplément d'âme accordé aux objets vendus « dans leur jus » et le service rendu pour des ventes courantes. «  Dans des secteurs ruraux, il n'y a pas de justification à déplacer les contenus de riches demeures et de châteaux dans des salles des ventes. Sur place, le résultat de la vente n'en sera que plus élevé », précise Aymeric Rouillac, qui s'épargne ainsi des frais de transport quand il s'agit de meubles de valeur.

Si l'idée semble judicieuse, pourquoi les autres commissaires-priseurs hésitent-ils ? Parce que les particuliers, vendeurs souvent à l'occasion d'une succession, ne souhaitent pas tout montrer. Pour des raisons de sécurité aussi, puisqu'il s'écoule quelques semaines entre l'annonce de la vente, accompagnée de la nécessaire description des biens, et sa réalisation. Enfin, «  les commissaires-priseurs veulent faire vivre leurs salles des ventes et y organisent donc des ventes régulières », indique Aymeric Rouillac.

L'étude Rouillac emploie sept salariés. Son chiffre d'affaires - les commissions sur les ventes - a progressé de 23 % entre 2011 et 2012 (1,6 million d'euros), et de 30 % entre 2010 et 2011, quand la hausse moyenne nationale des ventes volontaires s'établissait à 8,6 % (source Conseil des ventes volontaires). La France est le quatrième marché mondial des ventes aux enchères, derrière la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni.
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :