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LES EXPERTS VERSION OBJETS ANCIENS

Mercredi 13 avril 2011

La Nouvelle République, Xavier Roche-Bayard

Philippe et Aymeric Rouillac ont expertisé gratuitement objets, tableaux meubles des Lochois, en '' médecin de famille des objets ''.

Les objets lui parlent, et il fait parler les objets. Au point d'entrer dans l'intimité de ses visiteurs du jour. « Je suis un peu le médecin de famille des objets », dit Philippe Rouillac. Le commissaire-priseur de Tours vient depuis dix ans à Loches livrer des expertises gratuites. Toute la journée de lundi, en présence de son fils Aymeric, il a reçu à La Chancellerie bon nombre de Lochois venus avec des objets anciens ou des photographies de tableaux ou de meubles. Quelle que soit la classe sociale, de « la fine fleur de l'aristocratie locale » à des retraités sans signe extérieur de richesse, tous sont intéressés par l'histoire de leur objet, bijoux ou meubles. Il y a peut-être un trésor qui sommeille dans les foyers...

Histoire de familles

Ce couple de retraités tend une photo d'un tableau. « C'est la grand-mère, elle pose en costume italien. Le tableau est de Charles-François Jalabert, et date de 1879 », dit la dame. Un rapide tour sur Internet avec un smartphone donne une estimation de l'oeuvre. « Cela peut aller jusqu'à 10.000 dollars », indique Aymeric. « Un tableau ne se coupe pas en trois, poursuit Philippe Rouillac. Donner le tableau à un seul de vos enfants mettrait le feu à la famille ». Les histoires de famille ressurgissent. « Et ce meuble, qu'est-ce que c'est ? ». « Un cabinet à musique, époque Napoléon III », répond sans hésiter le commissaire-priseur. L'expertise prend fin.

Une autre dame entre. Elle porte une jardinière, dans laquelle elle a déposé un joli bouquet de muguet. « C'est pour vous », dit-elle. L'expert observe à la loupe la jardinière. « Napoléon III, en bois de plaquage de style XVIII e ». Il trouve une estampille : les initiales de son fils, gravées il y a bien des années ! « J'ai une salle à manger Louis XVI », indique la dame. « Oh, ce n'est plus la mode. Nous ne vendons que ce qui s'achète », prévient l'expert.

Dans chaque cas, le don aux enfants est évoqué. « Les jeunes sont plutôt Ikea », regrette le commissaire-priseur. Vient un avocat lochois, retiré du barreau, avec une belle lampe rouge à pétrole de la Belle Époque. On en trouve des semblables à la Maison Lansyer. « La paire vaudrait 300 euros. S'il s'agissait d'une céramique à sang de boeuf, on aurait pu mettre deux zéros derrière », dit Aymeric. Dans la discussion, l'ancien avocat dit être en possession de tsubas (gardes sur les sabres japonais). L'oeil des experts brille. « Attention, cela peut avoir beaucoup de valeur. Comment les avez-vous eus... ? ».

Prochaine expertise gratuite dans le Lochois à Preuilly-sur-Claise le 15 avril.

Xavier Roche-Bayard
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