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6.600 EUROS POUR UNE AFFICHE DE L'APPEL DU 18 JUIN

Mardi 09 novembre 2010

AFP



AZAY-SUR-CHER — Une affiche originale de l'appel du 18 juin, clou d'une vente inédite autour de Charles de Gaulle à Azay-sur-Cher près de Tours, a été adjugée 6.600 euros mardi, jour anniversaire de la mort du général, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

L'affiche, présentée comme la "relique suprême de la légende gaullienne" par le commissaire-priseur Aymeric Rouillac, avait été imprimée à Londres mais refusée par de Gaulle, parce qu'elle comportait une faute d'accent et que les couleurs du drapeau français étaient inversées.

Estimée entre 1.500 et 2.000 euros, elle a finalement été adjugée 5.500 euros plus 1.100 euros de frais, à un collectionneur privé venu de l'Ain.

Une photographie dédicacée du général, vêtu d'un ciré de marin et tenant une paire de jumelles, prise à bord d'une vedette lance-torpilles au large de l'Angleterre, a été vendue 4.800 euros. Cette photo célèbre, "la préférée du général, de sa famille et des gaullistes", selon les organisateurs, a été achetée par un Tourangeau dont le fils vient d'être promu officier.

Le troisième objet vedette de la vente, un buffet bas en acajou avec un buste de de Gaulle sculpté dans une porte, a été adjugé 6.000 euros, au même collectionneur de l'Ain, Franck Lamberet, qui a acquis une trentaine de lots au total.

"Mes grands-parents étaient maquisards dans l'Ain", a expliqué à l'AFP cet homme de 45 ans résidant à Vonnas, dans ce département. "Mon grand-père a été condamné à mort par la milice, il s'est caché dans le maquis, donc j'ai été sensibilisé depuis tout jeune par la Résistance".

M. Lamberet envisage de placer l'affiche du 18 juin sur le bureau de son grand-père, décédé. "Quand il parlait de la Résistance, il avait les larmes aux yeux", se souvient-il avec émotion.

La plupart des quelque 300 objets mis sous le marteau ont toutefois été cédés à des sommes plus modiques, souvent entre 40 et 150 euros. Une centaine de personnes ont assisté aux enchères, dont une majorité de têtes grisonnantes.

Une bonne partie de ces enchères était composée de petits lots liés à la légende gaullienne -livres, statuettes, timbres, médailles, etc.-, mais dont aucun n'a appartenu au général.

Parmi les 180 lots figuraient quelques objets kitsch, comme cette croix de Lorraine lumineuse ou une petite colonne Morris "parlante", produit dérivé d'un spectacle de Robert Hossein consacré au général, vendue 240 euros.

La vente devait initialement se tenir au château de Beauvais, sur la commune d'Azay-sur-Cher, où de Gaulle a séjourné quelques jours en juin 1940 peu avant de partir pour Londres et d'y lancer son célèbre appel du 18 juin.

Mais la salle prévue à cet effet s'est révélée trop petite face à l'intérêt suscité par cette vente sans précédent, qui a finalement eu lieu à la salle des fêtes d'Azay-sur-Cher.

"Il y a maintenant un marché de Gaulle", s'est félicité Me Philippe Rouillac, l'autre maître priseur, à l'issue de la vente.
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