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LES GIENS DE VIERZON ONT FAIT UN CARTON

Samedi 13 février 2010

Le Berry Républicain, Christelle Marilleau


VENTE : Trois des pièces de la collection Raffestin se retrouvent ainsi dans le "top ten" des meilleures enchères de Gien.

Les rares pièces de Gien du Vierzonnais ont suscité, à Vendôme, lundi, de savoureuses batailles de collectionneurs. Certains étaient du Cher.

Dans quelques secondes, les fauves seront lâchés ! », s’amuse une habituée de l’hôtel des ventes. Des fauves bien discrets alors, qui se contentent de cligner de l’oeil pour faire monter une enchère, et de montrer un carton numéroté quand ils  deviennent acquéreurs. Discrets, mais efficaces.

Efficaces, comme le jeune commissaire priseur Aymeric Rouillac, à la direction de cette vente exceptionnelle, celle de la collection de Gien du Vierzonnais (*) Jean-Pierre Raffestin, devenu  aujourd’hui référence.

« Des pièces méritaient d’être en musée »

Un exemple ? « Ce porte-éponge sur pied en faïence, que Monsieur Raffestin utilisait dans sa salle de bain ! » Un autre extrait pour le plaisir : « Pour une des seules melonnières de la vente, bien sûr qu’il y a amateur, l’enchère est assise ! Quoi de plus désaltérant qu’un melon quand viendra l’été… Madame dit non, monsieur hésite… Les Giens, ça s’achète en couple. Allez, vous êtes venus jusqu’à Vendôme… »

Ce jour là, les gens, la plupart issus du Cher, du Loir-et-Cher, veulent voir de leurs propres yeux, l’état incroyable de la collection. Ils restent jusqu’au bout. Les quelques coups de téléphone qui passent, permettent  à un vase italien de voyager jusqu’aux États-Unis, à une assiette de partir en Grande-Bretagne…

Quand certains viennent compléter un service à assiettes, d’autres s’offrent une des pièces fortes de la collection. Ces pièces là, on les sent venir. Le brouhaha des conversations s’intensifie, les mains des prétendants se crispent sur la liste  griffonnée des Gien en vente…

Ainsi, après quelques retenues de respiration, des  regards qui jouent au pingpong entre les lignes  téléphoniques et les plus offrants de la salle, et les coups de marteau en ivoire… Voici que le grand vase François 1er devient Charentais, celui à la salamandre adopté par un Nantais, la potiche impressionniste prend ses aises dans le Cher, et le vase d’autel (vendu à 4.100 euros à la surprise des  commissaires-priseurs), Parisien.

Autre surprise, la ni la Manufacture de Gien ni d’autres musées ne se sont manifestés. « Dommage, car certaines pièces le méritaient » selon Aymeric Rouillac. Rares sont les pièces qui ont été retirées, faute d’enchère. Elles seront remises en vente samedi avec d’autres céramiques.

Sur place, une des filles de Jean-Pierre Raffestin. Elle s’est dite « émue » de voir ainsi s’éparpiller la gigantesque collection de son père. Et d’avouer juste après : « On a qu a n d même gardé quelques pièces dans la famille….»

par Christelle Marilleau

(*) Voir le Berry républicain de samedi
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