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Fusion du corps et de la nature

Vendredi 07 novembre 2025

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Minot-Gormezano (1983-2015), Chaos L’Hom, 1985, tirage argentique, lumière froide... Fusion du corps et de la natureMinot-Gormezano (1983-2015), Chaos L’Hom, 1985, tirage argentique, lumière froide sur papier baryté Guillemot viré au sélénium, 71 x 71 cm.
Mise à prix : 500 €

Près de six cents photographies, dispersées en une centaine de lots, remettront en lumière l’aventure artistique menée en duo par Pierre Minot (né en 1948) et Gilbert Gormezano (1945-2015) durant trente-deux ans.

Leur collaboration s’est achevée en 2015 avec le décès de Gilbert Gormezano. Depuis, son alter ego Pierre Minot a la responsabilité de conserver et de diffuser ce travail en commun qui peut se diviser en trois époques et trois thèmes distincts : « Le chaos et la lumière » (1983-2001), « L’ombre, le reflet » (2002-2010) et « L’ivre du monde » (2012-2015). C’est ainsi, dans cet ordre, que les 100 lots proposés lors de cette vente, chacun mis à prix à 500 €, seront présentés. On découvrira dans la première partie, la plus importante avec ses 68 numéros, le corps de Pierre Minot mis en scène au cœur de la nature, dans les falaises, les rochers, les grottes proches de la mer, mais aussi dans des cimetières ou des bâtiments désaffectés. S’inspirant du photographe américain Ansel Adams, ils réalisent des expérimentations dans des cadres naturels. Le voyage vers le lieu de prise de vue, que ce soit dans les Alpes ou l’Himalaya, participe à l’œuvre artistique. Les photographes cherchent à s’intégrer au paysage, faisant corps avec lui. Pierre Minot va jusqu’à se recouvrir de terre ou de sable, comme en témoigne la série « Chaos L’Hom », réalisée sur le causse Méjean en 1985 et dont la première édition argentique est conservée à la BnF depuis 2003. S’ils s’inscrivent dans un lieu existant, Minot et Gormezano recréent, par leur travail, un espace imaginaire convoquant croyances ancestrales ou mythologie grecque. Le choix du noir et blanc dramatise ces clichés qui se construisent sur des jeux de lumière, de plus en plus présents dans leur deuxième époque, dévoilant des paysages plus ouverts et même des panoramas comme l’Insomnie du monde 1 de 2008 appartenant à la série « L’ombre, le reflet, rêves 2012-2012 ». Retour à la couleur dans l’ultime section, à partir de 2012, où les lettres apparaissent afin de faire passer un message sur la beauté de notre monde et l’ivresse qu’elle engendre chez l’être humain.
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