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Sur la route du retour des vacances

Samedi 01 novembre 2025 à 07h

Cette semaine, « Patie » une de nos fidèles lectrices, nous soumet un guide Michelin. L’occasion pour notre commissaire-priseur Aymeric Rouillac, de nous en dire davantage sur l’histoire et la valeur de cet ouvrage.


Ce week-end de la Toussaint sonne à la fois la fin des vacances et le retour à l’école après une coupure de deux semaines en ce milieu d’automne. Si nos chers enfants profitent de la fête d’Halloween avec de nombreux bonbons puis se recueillent sur les tombes de leurs aïeuls, leurs parents les ont peut-être initiés aux plaisirs de la table. Quoi de mieux qu’utiliser un Guide Michelin pour débusquer les bonnes adresses !

Un rôle fondamental durant la Seconde Guerre mondiale

C’est justement un de ces exemplaires qui nous est présenté par notre lectrice. Publié en 1926, ce Guide rouge recueille différentes informations : la liste des garages en cas de panne, les médecins de proximité dans l’hypothèse d’urgences médicales, ainsi que les restaurants afin de reprendre des forces. Ce n’est qu’à partir de 1920 que ces dernières recommandations apparaissent, complétées en 1926 par la liste des établissements hôteliers et l’émergence « des étoiles de bonne table ». Les étoiles 1, 2 et 3 n’arrivent qu’en 1931 pour récompenser les maîtres de la gastronomie sur les routes nationale 6 et 7. Durant la Seconde Guerre mondiale, la publication joue un rôle fondamental. L’armée allemande s’en sert pour faciliter l’invasion, tandis que les Alliés l’usent après le débarquement en vertu de la précision de ses plans.

La participation du Guide rouge dans un conflit armé n’était pas supposée à son origine. En effet, André et Édouard Michelin le publie à 35.000 exemplaires en août 1900, en vue de sa distribution à l’Exposition universelle de Paris. Le but est simple : fidéliser la clientèle par un cadeau publicitaire utile pour les consommateurs de pneumatiques de la marque. Durant 20 ans, les guides sont ainsi distribués aux clients en contrepartie de leurs achats. Les cyclistes sont d’abord principalement visés, mais le marché de l’automobile est anticipé dès le départ.

De nombreux collectionneurs du Guide rouge

Les afficionados de la marque Michelin sont nombreux et Clermont-Ferrand résonne pour eux comme une capitale. Ainsi, il existe de nombreux collectionneurs du Guide rouge. La valeur joue en fonction de l’ancienneté et de l’état de conservation. Certains datés de 1900 se vendent plus d’une dizaine de milliers d’euros. Publié en 1926 et dans un mauvais état de conservation, l’exemplaire de « Patie » peut être estimé entre 30 et 50 € dans une vente aux enchères. À ce prix, inutile de vous en séparer. Conservez-le pour le transmettre aux nouvelles générations, qui se réfèrent davantage aux avis partagés sur Google…
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