Disparition de Claude Bernès, l'expert incontesté de Marie Vassilieff

La Gazette Drouot, Vanessa Schmitz-Grucker

Grand spécialiste de l'artiste et artisan de sa postérité, Claude Bernès vient de nous quitter, à l’âge de 84 ans.

En 1977, l'expert acquiert, lors de la succession d’un médecin de Mios (Gironde), un ensemble considérable d’œuvres et d’archives de l’école de Paris. Sa documentation devient une ressource précieuse pour Billy Klüver et Julie Martin lors de la préparation de leur ouvrage de référence Kiki et Montparnasse (1900-1930), publié en 1989. Il prête des œuvres majeures de Vassilieff à plusieurs expositions décisives : « L’avant-garde au féminin » (Artcurial, 1983), « Regard sur l’avant-garde russe » (château de Tanlay, 1993) ou encore « Marie Vassilieff – Eine russische Künstlerin in Paris » (Das Verborgene Museum, Berlin, 1995). En 1996, il se mobilise, avec l’association Les Amis du 21 avenue du Maine, contre un projet immobilier menaçant l’impasse où Vassilieff avait fondé son académie et ouvert, pendant la Première Guerre mondiale, une cantine pour des artistes démunis comme Modigliani, Orloff, Blanchard ou Zadkine. Coauteur avec Benoît Noël du livre de référence Marie Vassilieff – L’œuvre artistique – L’Académie de peinture – La cantine de Montparnasse (2017), il déplore la fermeture du musée du Montparnasse en 2013, tout en saluant la renaissance de l’atelier comme siège d’Aware et l’hommage rendu à Vassilieff dans Paroles d’artistes femmes (La Martinière).