Un stylo pour la rentrée
Samedi 06 septembre 2025 à 07h
Cette semaine, Éric, de Celettes soumet un stylo à notre expertise. L’occasion pour Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, de nous en dire plus sur l’histoire et la valeur de cet outil d’écriture.
En cette rentrée scolaire, près de 12 millions d’écoliers, tout âge confondu, ont repris le chemin de l’école après une pause estivale d’environ deux mois. Cette période coïncide avec les traditionnelles courses de rentrée, où chacun doit s’équiper en matériel scolaire : cahiers, cartables, et bien sûr… stylos.
C’est justement d’un instrument d’écriture dont il est question aujourd’hui avec l’objet de la semaine : un stylo à bille de la marque Montblanc. Ce modèle est en résine noire imitant la laque, avec des attributs en métal argenté. Il s’agit du modèle « Noblesse Oblige », une gamme commercialisée entre 1973 et 2002. Le stylo est présenté dans son écrin d’origine.
Selon l’adage latin Verba volant, scripta manent, que l’on peut traduire par : « Les paroles s’envolent, les écrits restent », il faut se méfier de ce que l’on écrit, car ce qui est dit peut être oublié ou démenti, tandis que ce qui est écrit demeure souvent incontestable. Cela explique pourquoi l’écrit a très tôt été utilisé dans les domaines du commerce ou de l’administration, sur des supports variés, notamment le papyrus. Cette plante emblématique du travail des scribes égyptiens à l’époque pharaonique a été utilisée par de nombreux peuples autour de la Méditerranée. Elle cédera sa place au parchemin au Moyen Âge, matériau plus durable et produit localement, avant que le papier ne s’impose, matériau que nous utilisons encore aujourd’hui. L’instrument d’écriture était alors une plume trempée dans l’encre, ce qui rendait son utilisation en déplacement peu pratique à cause des risques de fuites. En 1906, trois Allemands vont changer la donne : Claus Johannes Voss, Alfred Nehemias et August Eberstein. Ils s’associent pour créer un stylo-plume doté de son propre réservoir d’encre, évitant ainsi les fuites. En 1909, ils parviennent à leurs fins et fondent la marque Montblanc. Son logo à six branches évoque les six vallées glaciaires entourant la montagne du même nom.
Afin de séduire une clientèle plus exigeante, Montblanc se décline en différentes gammes. Parmi celles-ci, la célèbre Meisterstück, qui désigne ses modèles haut de gamme, est devenue emblématique des stylos de luxe. Aujourd’hui encore, Montblanc est le leader mondial du marché, avec près de 60 % de parts.
Concernant cette marque, on trouve aussi bien des modèles courants à quelques dizaines d’euros que des pièces rares et très recherchées pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros. Pour votre stylo, Éric, il s’agit d’un modèle que l’on retrouve assez régulièrement. On peut estimer sa valeur aux alentours de 100 euros. De quoi faire un très joli cadeau à un bachelier qui fait ses premiers pas à l’université… et qui s’apprête à signer ses premiers contrats !