UNE VENTE TRÈS POLITIQUE !
Vendredi 01 août 2025
Aladin Antiquités, Danial Cagnolati


Les 26 et 27 juin, l'étude Rouillac dispersait, à Vendôme, 430 lots de journaux satiriques français, essentiellement de la période 1850-1950. Si la valeur financière n'était pas énorme, la valeur historique, en revanche, était très importante.
Avec un réservoir très vaste de dessinateurs, l'humour, l'illustration et la caricature ont connu leur apogée vers 1900. Cet art s'articulait autour de thèmes comme l'armée, les femmes, les querelles politique, l'anticléricalisme... Ces enchères rafraîchissantes pour l'esprit nous rappelaient le souvenir d'un esprit critique pointu et parfois même féroce. Une leçon pour notre époque !L'ensemble proposé à la vente avait été réuni par un seul collectionneur durant quarante ans, Guy Dussimon, décédé en 2024. Les 430 lots étiquetés incluaient plus de 4 000 dessins. Vu les quantités produites à l'époque dans une France qui faisait 40 millions d'habitants, contre 65 aujourd'hui, Le Petit Parisien et Le Petit Journal tiraient chacun à un million d'exemplaires par jour, sans commune mesure avec les petits chiffres d'aujourd'hui. Vu l'abondance de ces vieux papiers sur le marché actuel. Vu aussi le manque de culture historique de nos contemporains (la faute à qui?), on ne s'étonnera pas que les prix aient rarement dépassé 100 euros, parfois même pour plusieurs dizaines d'illustrés reliés. Heureusement, il y a eu quelques exceptions... Mais on ne perdra pas de vue que cette collection a permis de revivre plus d'un siècle d'histoire de France incluant la fin de la Monarchie de juillet, la IIe République, le Second Empire, la IIIe République et même la IVe République, sans oublier la Guerre de 1970 et celle de 1914, ainsi que la Commune de Paris de 1871 et l'Affaire Dreyfus. Ces enchères, où la majorité des lots a trouvé preneur, à petit prix, certes, démontrent que la valeur historique ne se mesure pas aux nombres de zéros sur un chèque.
