AVEC LALIQUE ET JONVELLE, LA BEAUTÉ AU FÉMININ

La Gazette Drouot

Pour la seconde journée de la vente fleuve tenue au château de Villandry, des pièces choisies exploraient le monde de la mode et de l’élégance, de l’aube du XXe siècle au début du suivant.

René Lalique, créateur visionnaire de l’art nouveau, a révolutionné la joaillerie en y introduisant des matériaux inhabituels
jusque-là, comme le verre. En attestait ce fascinant ensemble de trois motifs de papillons, des environs de 1900, or jaune, émail polychrome en plique-à-jour, diamants ronds de taille ancienne et opales de forme cabochon serties clos, signés (voir
Gazette n° 20, page 16). Finalement, les précieux lépidoptères devaient s’envoler à 124 000 €.

Tout aussi dédié à la mode – et au portrait féminin –, le travail du photographe Jean-François Jonvelle, disparu en 2022, prenait la première place de l’événement, avec ces 142 000 €. Ce fonds comprend des centaines de milliers de négatifs, rangés dans 44 boîtes, des dizaines de milliers de planches-contacts regroupées dans des boîtes Ilford et Kodak, ainsi que des dizaines de planches de ses meilleurs clichés et des tirages d’exposition.

Du côté des écrins, on retiendra aussi cet étonnant bracelet en or jaune, d’un travail ancien, et composé de sept statères du
royaume de Macédoine au nom de Philippe II et d’Alexandre III le Grand, qui était porté en échange de 18 600 € (l. 17 cm,
83,46 g).

Une célèbre créatrice du XXe siècle dominait les résultats au rayon des arts décoratifs : Line Vautrin, avec naturellement
l’un de ses miroirs, celui-ci du modèle « Étincelle », décroché pour 47 120 €. Des alentours de 1955, il présente des branches scintillantes de miroirs triangulaires, eux-mêmes soulignés de talosel (diam. 24 cm).

On finira ce florilège par une figure aux mains croisées, de la série plus connues sous le nom de « Barbus Müller » (attribuée à Antoine Rabany). En pierre volcanique sculptée (h. 45 cm), elle provient du parc du château auvergnat de Saint-Agoulin. Elle était adjugée 58 280 € au Museum of Everything de Londres, au terme d’une joute opposant ce dernier au musée Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand.