Une 16e enchère millionnaire pour les Rouillac
Vendredi 13 juin 2025
La Renaissance du Loir-et-Cher, Laurence Richer

La vente garden-party des commissaires-priseurs Philippe et Aymeric Rouillac s'est déroulée dans l'orangerie du château de Villandry (37) les 8 et 9 juin. Les enchères pour le marbre de Rodin mis en vente à 300.000 € se sont envolées.
Après Cheverny et Artigny, c'est cette fois le château de Villandry (37) qui a servi d'écrin à la 37* vente garden-party organisée par l'étude Rouillac les 8 et 9 juin. « Le premier des défis c'était d'investir un nouveau lieu », confie le commissaire-priseur Aymeric Rouillac au lendemain de l'évènement qui a accueilli « des milliers de personnes ».
« Alors qu'on dit que les salles de vente sont désertées, on a eu un monde fou et tout le temps. Aussi bien pour les périodes d'exposition que pour les deux jours de vente. » L'accès était ouvert à tous, « on a même eu un groupe de cyclistes qui visitait le château », s'amuse Aymeric Rouillac.
Cela n'aura échappé à personne, l'objet phare de la vente était le marbre de Rodin (lire dans notre édition du 30 mai). Un objet qui a permis aux Rouillac de réaliser leur 16* enchère millionnaire puisque Le Désespoir a été adjugé à 860.000 € soit plus d'un million d'euros une fois les frais calculés. Le marbre a été acheté par « un jeune banquier sur la côte ouest. Et c'est assez amusant parce que la dernière fois qu'il était passé aux enchères en 1906, c'était un jeune banquier qui le vendait ! »
De belles surprises
II y a eu des belles surprises : « On a eu une très belle enchère pour l'ensemble de trois motifs de papillon de René Lalique ; le bijou des papillons qu'on avait mis en exergue qui s'est vendu 99.000 € au marteau. Soit 122.000 € avec les frais. Ça fait beaucoup d'argent pour des papillons I » Deux autres lots ont fait monter les enchères : « La paire de bustes en bronze qui s'est vendue 186.000 € et le fond du photographe Jean-François Jonvelle qui s'est vendu 142.000 € ».Plusieurs musées « sont intervenus et ont acheté », se satisfait également le commissaire-priseur. « Par exemple, le tableau d'Henry Martin qui représente les bords de la Garonne a été acheté par le musée des Augustins à Toulouse. »
Aymeric Rouillac raconte aussi que « des musées se sont fait des batailles d'enchères ; notamment pour la sculpture du Barbu Müller. C'est le musée américain du Museum of Everything qui l'a emporté contre le musée français de Clermont-Ferrand. Ils ne savaient pas qu'ils bataillaient l'un contre l'autre, raconte le commissaire-priseur. A la fin de l'enchère, j'ai donné la parole à la conservatrice de Clermont-Ferrand qui était là. Elle a expliqué combien pour elle ces sculptures étaient importantes et quand le conservateur du musée anglais a entendu que c'était elle, il a pris la parole pour dire qu'il n'y avait pas de guerre entre les musées français et anglais et qu'il prêterait volontiers cette sculpture le moment venu pour une exposition. »
A la fin du week-end, « Henri Carvallo a dit qu'il serait heureux d'accueillir la vente l'année prochaine ». Philippe et Aymeric Rouillac ne cachent pas leur joie à l'idée d'investir à nouveau l'orangerie du château de Villandry.
