Creuse : Chopin aurait joué sur ce piano, il se vend 4 500 euros aux enchères
Lundi 09 juin 2025
francebleu.fr, Lisa Mella

4.500 euros aux enchères pour un piano de la Maison Erard, qui appartenait à une famille de La Chapelle-Saint-Martial, au centre de la Creuse. Le compositeur Frédéric Chopin aurait joué dessus.
C'est une histoire qui s'est transmise sur plusieurs générations, dans le village : il y a, à La Chapelle-Saint-Martial, au centre de la Creuse, un piano à queue sur lequel le compositeur Frédéric Chopin aurait joué lors de l'une de ses visites en Creuse, avec George Sand. L'instrument a été vendu aux enchères ce dimanche 8 juin, en Touraine, par la maison de vente Rouillac, pour 4.500 euros. Il était estimé entre 3.000 et 5.000 euros, à la fois pour sa qualité et pour son histoire."J'ai été contacté par une famille qui me dit que dans le salon, elle a un piano qui a été joué par Chopin quand il venait à la maison avec George Sand, raconte Aymeric Rouillac, commissaire-priseur. J'ai mené l'enquête pour savoir si l'histoire était attestée ou complètement farfelue." Les indices récoltés ont été encourageants. Les archives du fabricant, Sébastien Erard, montrent que le piano a été livré en février 1841 à la famille Tixier, une famille de notables de La Chapelle-Saint-Martial. Le père de l'acheteur a été député de la Creuse et l'acheteur lui-même a exercé les fonctions de président du tribunal de Guéret. "Dans ces années-là, Frédéric Chopin passe de longs mois à Nohant et de nombreuses expéditions sont documentées dans la Creuse, poursuit Aymeric Rouillac. L'histoire devenait donc vraisemblable."
Il n'y a pas de preuves tangibles, mais "on sait que Georges Sand, quand elle partait en expédition, était accueillie et visitait les personnages locaux, les lieux d'intérêt particulier, rappelle Aymeric Rouillac. Ce piano est d'un luxe extraordinaire. C'est très vraisemblable que Chopin ait pu joué dessus, même si ce n'est pas avéré." La famille des Tixiers de La Chapelle-Saint-Martial s'est éteinte et le piano a changé plusieurs fois de propriétaires, ce qui rend également difficile la recherche de preuves.
Au-delà de l'histoire, l'instrument lui-même est un très bel objet, tout à fait exceptionnel, assure le commissaire-priseur. Il s'agit d'un piano à queue d'une longueur de 2,45 m, en acajou, réalisé par l'un des grands facteurs parisiens de piano de l'époque, la Maison Erard. C'est sans doute l'un des plus beaux pianos, l'un des plus luxueux fabriqués cette année-là, assure le spécialiste. Autre élément qui est apprécié des connaisseurs : ce piano n'a jamais été restauré depuis 1841. "Quand on l'écoute, on écoute le même son que Chopin et Georges Sand à l'époque", souligne Aymeric Rouillac. Une qualité et une histoire qui ont fait monter les enchères jusqu'à 4.500 euros.
