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Cette peinture aurait inspiré les œuvres qui ornent le Capitole

Mercredi 28 mai 2025

La dépêche du Midi, Marilou Jaubert

Le 8 juin, une toile signée du peinture toulousain Henri Martin, jusqu'alors inconnue, sera mise aux enchères sous les ors du château de Villandry.

Le 8 juin prochain, une toile signée du peintre Henri Martin sera mise aux enchères. Intitulée « Les bords de la Garonne », cette huile sur toile révèle un paysage toulousain baigné dans la lumière douce d'un soir d'été. La scène, vue depuis le square Viguerie, capture le quai de la Daurade dans l'éclat doré d'août, figé dans un calme presque méditatif. Aucun personnage ni figure historique. Seule la ville parle, par la lumière, les ombres et la couleur.

Pour les Toulousains qui ont un jour levé les yeux lors d'un passage sous les ors du Capitole, ces couleurs et ce coup de pinceau leur rappelleront forcément quelque chose. Cette étude aurait en effet servi de préparation à l'un des décors les plus emblématiques de la mairie de Toulouse, la salle des Pas Perdus, pour laquelle Henri Martin avait été sollicité dès 1900.
Aymeric Rouillac, commissaire priseur, se rappelle l'endroit où l'œuvre avait été trouvée. « Le tableau était accroché au mur d'une maison au bord de la Loire, du côté de Chinon, et ce depuis des années. La dame en avait hérité de son papa, qui lui-même l'avait acheté chez un galeriste. On a retrouvé sa trace dans différentes ventes aux enchères à Paris, en seconde moitié du XXe siècle », raconte-t-il. II ajoute qu'il « avait été vendu une première fois à Paris en 1936, puis une deuxième fois en 1973 ».

Un travail d'authentification rigoureux

L'authenticité de la toile a été confirmée par la spécialiste de l'artiste, Marie-Anne Destrebecq-Martin. Aymeric Rouillac explique que « c'est elle, la spécialiste d'Henri Martin, qui connaît bien l'artiste et sa manière de travailler. A partir des éléments techniques, de la signature, de la composition, du châssis, de la toile, elle a pu confirmer l'authenticité ».

Interrogé sur le style d'Henri Martin, Aymeric Rouillac ne tarit pas d'éloges : « Henri Martin, c'est un peintre qui est extrêmement apprécié parce que c'est un peintre du bonheur. II a une manière de peindre beaucoup plus libre, moins dans la représentation photographique de la réalité. II procède par touches rapides, vives, colorées. C'est la peinture des jours heureux ». II ajoute que « Henri Martin s'est déplacé dans le square Viguerie pour représenter le quai de la Daurade. II la peint directement face au quai, ce qui à l'époque était relativement nouveau. » Aymeric Rouillac souligne aussi la dimension patrimoniale de l'œuvre : « Cette scène, qui représente la Daurade, la Garonne qui commence à être un peu basse, est un superbe témoignage pour illustrer qu'à travers les siècles, le climat évolue », conclut le commissaire-priseur. Le tableau est estimé de 30 000 à 40 000 euros. « C'est un lot à ne pas manquer », conclut Aymeric Rouillac.
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