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Un marbre d’Auguste Rodin, disparu depuis 1906, mis aux enchères

Dimanche 18 mai 2025

Le Figaro avec AFP

La mise à prix de cette sculpture, intitulée Le Désespoir, sera de 500 000 euros. La vacation se tiendra les 8 et 9 juin dans les jardins du château de Villandry, en Indre-et-Loire.

Un marbre du sculpteur Auguste Rodin, retrouvé par hasard entre la Sologne et le Berry, sera mis aux enchères les 8 et 9 juin dans les jardins du château de Villandry (Indre-et-Loire), ont annoncé mercredi à l'AFP les commissaires-priseurs. « C'est un marbre rarissime. Sur près de 6 000 résultats de vente aux enchères concernant Rodin, dans les bases de données professionnelles du monde entier, on compte moins de 80 marbres », a affirmé à l'AFP Aymeric Rouillac, un des commissaires-priseurs à l'organisation de la vente. La mise à prix du marbre sera de 500 000 euros.

À l’origine de la découverte, des clients « venus pour toute autre chose » pensant avoir un marbre du sculpteur (1840-1917). « Mais ils pensaient qu'il s'agissait d'un faux. La sculpture était posée depuis longtemps sur le piano à côté des photos de famille, dans une propriété, entre Sologne et Berry, près de Vierzon », a expliqué le commissaire-priseur. Pendant plusieurs mois, avec ses équipes et des spécialistes, ils ont d'abord conduit une enquête généalogique de la famille.

Forts de résultats prometteurs, Aymeric Rouillac a présenté le marbre au comité Rodin en mars dernier avec une confirmation « un mois et demi plus tard ». Le comité a confirmé que ce marbre « était déjà passé dans une vente aux enchères en 1906 et qu'il avait ensuite disparu de la circulation. Nous l'avons donc retrouvé », a précisé Aymeric Rouillac.

« La prouesse de la sculpture est stupéfiante »

Réalisé vers 1892, ce marbre intitulé Le Désespoir, est une variante tirée de la célèbre Porte de l'Enfer . En 1880, Rodin avait reçu de la direction des Beaux-Arts de Paris la commande d'une « porte décorative » monumentale s'inscrivant dans le projet de la création d'un musée des arts décoratifs qui viendrait s'élever à l'emplacement de la Cour des comptes, incendiée en 1871.

« Il s'agit probablement du marbre le plus recherché mis en vente depuis des années », a indiqué Jérôme Le Blay, directeur du Comité Rodin, dans un message transmis à l'AFP. Selon lui, « la prouesse de la sculpture est stupéfiante, restituant la tension de chaque muscle et nerf, tout en préservant la sensualité de la peau ». « Présenté pour la dernière fois aux enchères en 1906, il s'agissait de la pièce manquante de cette importante série du Désespoir de Rodin », a-t-il précisé.
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