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125 ans… et pas une ride !

Samedi 12 avril 2025 à 07h

Cette semaine, Muriel, l’une de nos fidèles lectrices, soumet un tableau à notre expertise. C’est l’occasion pour Aymeric Rouillac, notre commissaire-priseur, de nous en dire plus sur l’histoire et la valeur de cette peinture.



Le 14 avril prochain, nous fêterons les 125 ans du Pont Alexandre III, l’un des monuments les plus emblématiques de Paris. Celui-ci a en effet été inauguré le 14 avril 1900 par Emile Loubet, alors Président de la République.

L’œuvre de cette semaine est une huile sur toile de dimensions moyennes, 54 centimètres de haut sur 80 centimètres de large (sans le cadre). Ce tableau représente une péniche descendant le cours de la Seine laissant ce faisant, des sillons sur l’eau. Elle s’apprête à passer devant les monuments aisément identifiables que sont le pont Alexandre III, au centre de la composition, et la Tour Eiffel sur la partie gauche. Avec ces différentes informations, il est possible de situer précisément l’œuvre comme étant une vue de la rive gauche de la Seine depuis le pont de de la Concorde. On note enfin qu’elle est signée en bas à droite « J. Palmiro » : Il s’agit ici de la signature de Jacques Palmiro, peintre du XXe siècle.

Le pont Alexandre III au cœur de cette composition est l’un des plus beaux héritages des Expositions Universelles qui se sont déroulées à Paris, nommé en hommage au Tsar signataire, d’un traité d’Alliance entre la France et l’Empire Russe en 1891. Ce pont, comme de nombreuses autres constructions réalisées dans le cadre des Expositions Universelles, se devait d’être à la fois un manifeste des capacités d’ingénierie et une démonstration artistique du pays hôte. Ces Expositions nous ont laissé certains des plus beaux monuments du XIXe siècle, tels que le Crystal Palace de Londres, le Palais Royal des Expositions de Melbourne, ainsi que les Petit et Grand Palais mais aussi la Tour Eiffel. Devenue le symbole de Paris, cette construction réalisée pour l’Exposition Universelle de 1889 relevait d’un véritable tour de force technique.

Ces Expositions étaient l’occasion pour les pays participant de montrer leur savoir-faire notamment dans le domaine industriel : le pont Alexandre III ne fait pas exception. En effet, le cahier des charges imposait qu’il ne gâche pas la perspective vers les Invalides tout en étant suffisamment large et haut pour ne pas gêner la circulation fluviale, d’où son arche unique et surbaissée. Pour résister à son propre poids, il est réalisé en acier coulé avec des fondations en béton. Les sculptures ornant le sommet de ses pylônes sont l’œuvre des grands artistes de l’époque, tels Fremiet et Granet ; toutefois, le rôle de ces colonnes est purement décoratif et ne remplit pas un rôle de soutien du pont.

Votre Tableau, Muriel, est l’œuvre d’un petit maître contemporain. Toutefois, son thème serait susceptible de charmer un amoureux de la Capitale : on pourrait alors l’estimer entre 80 et 120 euros. De quoi vous offrir une belle virée en bateau-mouche pour admirer les autres merveilles de Paris depuis la Seine !
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