« Ça ne vaut pas plus que ça ? » : à Parthenay, ils sortent leurs trésors des placards
Mercredi 05 mars 2025
Ouest France, Jordan Guérin-Morin

Un commissaire-priseur et son clerc ont estimé des bijoux, tableaux, pendules et autres montres ce mercredi 5 mars 2025. Beaucoup de vieux objets de familles mais très peu de trésors.
La voiture de Camille et Dimitri était pleine à craquer de lourds cartons. Ce couple d’une quarantaine d’années, habitant de Niort, a fait la route jusqu’à Parthenay ce mercredi matin 5 mars 2025. Pour faire estimer ses objets par l’œil expert de Me Langlois, commissaire-priseur à la maison Rouillac, qui proposait une journée d’expertise gratuite avec son clerc Nicolas Clery à la salle du domaine des Loges.« Notre journée est complète, c’est énorme »...
«Nous avons des pendules en bronze, des statuettes et plein de pièces de monnaie. Nous les avons récupérées en vidant la maison de mon père qui est décédé », confie Camille en ouvrant ses cartons et une grosse malle qu'elle a eu tant de difficultés à traîner jusqu'au commissaire-priseur. Comme Camille et Dimitri, des particuliers venus de tout le département se sont pressés à Parthenay, les bras remplis de cartons et de sacs cabas. Ils étaient près d'une vingtaine dès 10 heures à vouloir rencontrer le duo d'experts, avec ou sans rendez-vous. Au total, plus d'une quarantaine de personnes ont fait le déplacement.« Notre journée est complète. C'est énorme, s'est réjoui Me Brice Langlois, venu ce mercredi à Parthenay en raison du succès rencontré lors d'une journée similaire à Thouars en septembre 2024. II s'agit souvent de personnes plutôt âgées, qui ont pu accumuler des objets tout au long de leur vie.»
Venue d'Airvault et arrivée dès 9 heures, Marie a fait estimer trois tables gigognes des années soixante signées par Juliette Belarti, pseudonyme utilisé à l'époque par un ou plusieurs céramistes belges dont Julien de Covemaeker. Ces trois tables basses feront sans doute le bonheur d'un amoureux d'histoire de l'art. Marie, elle, a décidé de les confier à la maison Rouillac pour les vendre aux enchères le 21 mars 2025, à Vendôme. «C'était des cadeaux de mariage mais elles
m'embêtent et prennent de la place », justifie l'habitante d'Airvault. Elle espère en tirer au moins 300 €, la valeur de départ estimée mercredi par Brice Langlois.
«Nous vérifions l'authenticité de l'or, du bronze... »
«Les commissaires-priseurs expertisent les objets en un coup d'œil grâce à leurs connaissances et leurs expériences. Nous vérifions l'authenticité de l'or, du bronze et des matériaux. Nous les pesons », fait remarquer Me Brice Langlois qui s'appuie aussi sur une base de données professionnelle, référence en termes de prix.
« Ça ne vaut pas plus que ça ? », s'étonne avec le sourire Camille venue avec les objets de son défunt papa. Ses pendules n'étaient pas en bronze mais en régule, un alliage plus léger « mais trois fois moins cher ». Le commissaire-priseur lui conseille de les vendre par ses propres moyens, chez un antiquaire ou dans une brocante par exemple.
«Une pièce d'or d'une valeur estimée à 2000 € a été dénichée, mais aucun objet n'est vraiment sorti du lot», résume Me Brice Langlois.
24 % TTC
II s'agit de la marge que s'octroie la maison Rouillac quand elle vend aux enchères des objets comme ceux expertisés ce mercredi à Parthenay.A SAVOIR : « II faut se méfier d'internet »
II peut être difficile d'identifier l'auteur d'une œuvre d'art ou d'une vieille sculpture. Surtout quand la signature est absente,usée ou illisible. II suffit alors de dégainer son téléphone portable connecté, de photographier l'objet et de soumettre la photo au logiciel Google Lens. Qui trouve l'auteur en une poignée de seconde. Les nouvelles technologies sont de bons outils pour retrouver ou estimer un vieil objet. «Mais il faut se méfier d'internet, relativise Me Brice Langlois. C'est un bon point de départ mais ce n'est pas fiable pour une expertise. On trouve tout et n'importe quoi au niveau des prix, en ligne.». Pour leurs estimations, les commissaires-priseurs utilisent une «base de données professionnelles».