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Une soupière Balon de la manufacture Ulysse

Samedi 22 février 2025 à 07h

Cette semaine, Jacques de Héron soumet une soupière à notre expertise, l’occasion pour Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, de nous en dire plus sur l’histoire et la valeur de cette céramique.



Charles VII né à Paris le 22 février 1403 considéré comme le roi vainqueur de la Guerre de Cent Ans. A ce titre, il tire son surnom de « Victorieux ». Charles est, un roi guerrier dans une période particulièrement trouble du point de vue politique. Il fut d’ailleurs le premier roi de France à s’installer durablement dans le Val de Loire résidant notamment à Chinon et à Loches. Il est associé à la figure de Jeanne d’Arc qui le pousse à se faire sacrer en la cathédrale de Reims. Enfin, le règne de Charles VII constitue un moment charnière dans l’histoire de l’art marquant la transition entre la fin de l’art médiéval et les prémices de la Renaissance importée d’Italie.

Nous avons affaire à une pièce de forme, qui est une soupière accompagnée de son dormant. Elle adopte un décor à la charnière entre les styles médiévaux et Renaissance. On note ainsi la présence d’un armet avec un mézail et un ventail mobile, c’est-à-dire la partie protégeant le visage. Il est doté d’un cimier à plume sur le timbre. Il rappelle celui des armures de joute. On note également la présence d’un vocabulaire Renaissance avec la présence de rinceaux, cuirs, palmettes et réserves.

Mais, quelle est son origine et quelle est sa technique ? Pour connaitre ses informations, il nous faut comme bien souvent, retourner la pièce. On note la présence de diverses informations, telles qu’une pâte orangée sur le pied. Cela permet de confirmer que la soupière a été réalisée en faïence. Il s’agit d’une terre cuite recouverte d’une glaçure d’étain et de divers oxydes peints pour les différentes couleurs. Un nombre important de couleurs suppose une habilité technique puisque, chaque couleur se fixe à des températures différentes. Fatalement, la multiplication des cuissons entraine une augmentation des risques de dégradation de la pièce.

Le revers comporte également une signature : « Ulysse Blois, G.Bruneau Balon, Sr de E. Balon ». Il s’agit ici de la signature de la manufacture Ulysse fondée en 1862 à Blois. Cette entreprise s’est spécialisée dans la production de pièces inspirées de la Renaissance, en y associant les grands symboles royaux tels que la salamandre de François Ier ou le porc-épic de Louis XII. La seconde mention « G.Bruneau Balon » permet également de dater la pièce. Gaston Bruneau-Balon, gendre de Etienne Balon, reprend la manufacture en 1929, jusqu’à sa fermeture en 1953. Au vue de la signature, cette soupière date des années 1930 à 1940.

Pour estimer tout objet, il est important de prendre en considération l’état de conservation. En l’espèce, votre soupière Jacques, présente un fêle important qui court sur le revers. Il faut donc rester prudent et donner une estimation autour de 50 à 80 euros. De quoi vous offrir deux places pour visiter le château de Blois et d’admirer les autres créations de cette manufacture emblématique de la ville.
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