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... A l'inverse, un portrait mal-aimé avait été vendu 1,25 million

Mercredi 21 février 2024

L'Yonne Républicaine

Si la Ville de Joigny a cru détenir un Monet avant de tomber de haut, un lcaunais a vécu le phénomène inverse : il est devenu millionnaire grâce à une œuvre sur laquelle ses enfants...jouaient aux fléchettes.

L’Yonne Républicaine vous relatait son histoire le 17 janvier. Jacques Moreau-Bérillon, 76 ans, avait décidé de faire expertiser une toile représentant une jeune fille au visage poilu, jugée si hideuse par ses enfants qu’ils l'avaient abîmée en jouant aux fléchettes dessus. Il eut une bonne idée : l’œuvre avait été estimée entre 80.000 et 120.000 euros.

Le tableau, œuvre de la peintre italienne du XVIe siècle Lavinia Fontana, représente une jeune fille au visage poilu. Ce portrait est celui d’Antonietta Gonsalvus, dont le visage était recouvert de poils car elle souffrait d’hypertrichose, un développement excessif de la pilosité.

Deux toiles de l'artiste italienne Lavinia Fontana représentent la même jeune fille en buste, tenant à la main un papier sur lequel ont été apposées quelques notes biographiques. Mais l’expression des visages diffère légèrement : elle est plus douce pour l’Antonietta velue la plus méconnue (une autre est conservée dans la chambre de Catherine de Médicis au château de Blois).

Ce tableau, Jacques Moreau-Bérillon en avait hérité de son grand-oncle Edgar Bérillon (1859-1948), psychiatre connu pour ses travaux sur l'hypnose et pour une étude sur les femmes à barbe. Et voilà qu'en juin 2023, lors de la 35e vente « Garden Party » organisée au château d’Artigny, à Montbazon, l’heureux propriétaire de l’œuvre est devenu millionnaire à sa grande surprise, à l'issue de l'ultime coup de marteau asséné par Maître Aymeric Rouillac, commissaire-priseur à Tours. Inconnu des historiens de l’art, le tableau a été adjugé à 1,25 million d'euros sans frais par la Maison Rouillac.

Après avoir témoigné dans l’émission « Envoyé spécial » (France TV) en décembre 2023, l'ancien propriétaire de la toile souhaiterait qu’on le laisse tranquille. « Je sais que le tableau a été acquis par un acheteur privé. Mais tout cela est désormais derrière moi », confiait-il simplement.
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