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Rouillac, le retour

Mercredi 17 janvier 2024

La Renaissance Lochoise, Antoine Ancien

Durant deux jours, les célèbres commissaires-priseurs Philippe et Aymeric Rouillac ont animé une conférence sur les trésors découverts en Lochois et une estimation gratuite d’objets de particuliers.


Loches, Moulin des Cordeliers, jeudi à 15 h. Devant un public lochois curieux, Philippe et Aymeric Rouillac commencent leur conférence. Une conférence à la résonance toute particulière, puisque placée sous le thème des « trésors découverts en lochois ». Bien connus de Tours et de Vendôme, on ne présente plus les deux commissaires-priseurs dont la réputation
n’est plus à faire. « Ces chasseurs de trésors » comme on les surnomme, prennent tour à tour la parole et se mettent à raconter une histoire. Pas la leur, mais celle de leurs trouvailles, des œuvres d’une valeur presque inestimable.

Des histoires et des ventes records


« Voilà quelques-uns de nos coups de cœur pour comprendre ce qui nous anime ». À l’aide du vidéoprojecteur, Aymeric, le fils expose un premier tableau. Un tableau vendu lors de leur 35e Garden party au château d’Artigny de Montbazon, le dimanche 4 juin 2023. II s’agit du portrait d’Antonietta Gonsalvus par Lavinia Fontana réalisé vers l’an 1595. Conservé au château de Blois, ce chef-d’œuvre retrace la vie d’une femme qui, âgée d’une quinzaine d’années souffre d’hypertrichose, soit d’une pilosité envahissante. Au même titre que la jeune Antonietta, l’artiste, une femme native de Bologne suscite beaucoup d’intérêt car la peinture est à cette époque davantage réservée au milieu masculin. Adjugé pour la somme de 1 250 000 €.

Puis c’est Philippe, le père qui s’est chargé de narrer une autre histoire, un tableau de Lucas Cranach adjugé aux enchères en 2001, lors de la 13e vente garden party organisée à Cheverny. Peint vers 1535 et intitulé Vénus et l’Amour voleur de miel, le sujet a une connotation moralisatrice et délivre un message : celui des plaisirs immédiats qui ne seraient pas forcément toujours source de bonheur. Représentée avec une parure, un collier de pierres précieuses, la déesse se montre sensuelle. L’œuvre a été adjugée pour la somme de 2.210 511 €.

Aujourd’hui, la famille Rouillac, dans le métier depuis 1983, a acquis une renommée sans précédent. Notamment grâce à
ses 15 enchères millionnaires, à chaque fois lors de sa « garden party » annuelle.
Si certains peuvent les envier, Philippe et Aymeric admettent toujours que c’est « au service des familles » qui osent confier leurs différents trésors. Une relation de confiance s’est naturellement nouée avec ces derniers. « Nous partageons les connaissances que nous avons pu acquérir », explique Philippe, en référence à l’histoire de l’art. Ce n’est donc pas un hasard si, le lendemain, vendredi 12 janvier, ils se sont proposé d’estimer gratuitement tout objet ramené par les particuliers désireux de se séparer d’un bien. Une manière de garder une proximité avec leur public.
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