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Louis XV en majesté

Mercredi 17 janvier 2024

La Gazette Drouot, Philippe Dufour

Dans tous les matériaux et techniques, les portraits du Bien-Aimé sont toujours convoités. Ceux en faïence sont difficiles à attribuer : celui-ci pourrait être l’œuvre de la manufacture de Lunéville ou de Pont-aux-Choux.

Provenant de la famille Bertrand de Boucheporn, ce buste est ensuite passé dans la collection d’Eugène Turbat (1865-1944), ancien maire d’Orléans, puis est resté dans sa descendance. Un pedigree à la hauteur de la majesté de cette faïence : une représentation du roi finalement moins martiale que celles de Louis XIV. Après la victoire de Fontenoy, en 1745, Louis XV veut montrer au peuple une image de pacificateur. Néanmoins, cette chemise recouvrant l’armure s’envole dans un esprit magnifiquement baroque, tandis qu’une expression déterminée se lit dans les yeux du souverain.

Ce type de buste, appartenant à une série — avec des variantes — datée des années 1740 et 1750, et peut-être réalisée d’après un modèle du sculpteur Jean-Baptiste II Lemoyne, était le plus souvent accompagné de son pendant féminin, figurant Marie Leszczynska. La série proviendrait de différentes manufactures rivales, rendant les attributions difficiles. Un exemplaire de celle de Chantilly, daté 1745, a été préempté le 10 mai 2022 à l’Hôtel Drouot par le musée Condé de Chantilly pour 63 112 € (Audap & Associés OVV).

Quant au nôtre, de Lunéville ou de Pont-aux-Choux, on lui connaît un buste similaire donné à la manufacture parisienne et conservé au musée des Arts décoratifs de Paris. Une attribution à laquelle fait écho l’inventaire de 1747 de cette fabrique, où des effigies de Louis XV et de la reine sont inscrits…
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