FR
EN

Le tapis rouge, C.1928

Samedi 04 février 2023

par Gen Paul


Gen Paul (Français, 1895-1975)

Le tapis rouge, c. 1928


Toile signée en haut à gauche.
Contresignée au dos, titrée sur le châssis : "Les manilleurs" et étiquette : "Paul Marteau".

Haut. 116 Larg. 89 cm.

Provenance :
- collection Paul Marteau (1885-1966), maître-cartier et héritier de la famille Grimaud, Nice ;
- collection particulière, Suisse ;
- collection particulière, Neuilly-sur-Seine.

A ca. 1928 painting by Gen Paul depicting men playing cards on a bistro table.

Marcel Pagnol, Marius, 1931, La partie de carte
Marcel Pagnol, Marius, 1931, La partie de carte

"TU ME FENDS LE COEUR !"

La partie de cartes est le véritable sujet de ce tableau du père de l'expressionisme abstrait. Autour d'un tapis rouge, protégés du soleil par l'auvent d'un bistrot, trois joueurs et un personnage sur la droite, abattent leur jeu, rafraîchis par une bouteille d'eau de Seltz. Il s'agit d'une partie de Manille, célèbre jeu marseillais popularisé au cinéma en 1931 par Marcel Pagnol avec la réplique culte de Marius : "Tu me fends le coeur !".

Provenant de l'ancienne collection du maître-cartier marseillais Paul Marteau, auteur de l'ouvrage de référence sur l'"Ancien tarot de Marseille" en 1930, cette toile se trouve associée à la légende célinienne. C'est en effet chez Paul et Pascaline Marteau que sont hébergés Lucette et Céline à leur retour d'exil du Danemark en 1951, à Nice puis à Neuilly-sur-Seine. Lorsque dans le courant de l'été Gen Paul est invité chez les Marteau pour dîner avec les Céline, le peintre refuse sans ambages, rendant Céline responsable de ses malheurs d'après-guerre. Les deux hommes étaient pourtant restés très liés, voyageant ensemble à Berlin, Gen Paul illustrant en 1942 "Mort à crédit" et le "Voyage au bout de la nuit". Céline en fut très affecté. Le Bulletin célinien rappelle les lignes du biographe de l'écrivain : « Le soir, quand elle raconta tout cela à Céline, il ne fit aucun commentaire, mais il monta aussitôt dans sa chambre et ne redescendit pas pour dîner » (François Gibault, "Céline. Cavalier de l’Apocalypse (1944-1961)", Mercure de France, 1981, p. 264).
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :