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Le mobilier d'Amboise et de Chanteloup

Samedi 04 février 2023

Deux domaines indissociablement liés

Chanteloup
Constitué à partir de 1708 par Jean d'Aubigny, le domaine de Chanteloup, près d'Amboise dans le Val de Loire, est aménagé en palais pour la princesse des Ursins (1642-1722). Camera major de la reine d'Espagne, elle est le "garant" de l'influence française en cette terre Habsbourg, y assurant le grand succès diplomatique du règne de Louis XIV. L'architecte Robert de Cotte bâtit un château que Saint Simon décrit : "vaste et superbe, avec d'immenses basses cours et des communs prodigieux, avec tous les accompagnements des plus beaux et des plus grands jardins".

Le duc de Choiseul acquiert Chanteloup en 1761 des mains du marquis Louis d’Armentières, époux de la fille de Jean Bouteroue d’Aubigny, propriétaire du domaine entre 1708 et 1732. Le domaine est réuni à celui d’Amboise, qu’il reçoit du roi Louis XV, en 1763. Si Amboise est un vieil édifice, Chanteloup est une « habitation délicieuse ». Le duc de Choiseul et son épouse Louise Honorine Crozat, fille du célèbre financier, ne manquent pas de commander d’importants travaux à leur architecte, Louis Denis Le Camus, dont il ne reste aujourd’hui que la Pagode. S’inscrivant dans la mode des jardins anglo-chinois, l’édifice se présente alors comme la « volonté affirmée par le duc de garder une trace tangible des gages de fidélités reçus » pendant la période de disgrâce. Chanteloup connaît son heure de gloire lorsque la carrière d’Etienne-François de Stainville-Choiseul, ministre de Louis XV, s’effondre à Noël 1770. Exilé à Chanteloup, Choiseul y trouve une retraite enjouée, accueillant toute la Cour qui quitte Versailles pour l’entourer. "On s'ennuie à Versailles quand on rit à Chanteloup", chante-t-on alors.

Le duc de Choiseul s’éteint en 1786 sans héritier direct. Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), petit-fils de Louis XIV, duc de Penthièvre, acquiert alors Chanteloup et Amboise. S’il ne se rend qu’exceptionnellement en Touraine, il fait une entrée solennelle à Amboise en 1787. Peu de changements architecturaux sont apportés, seuls sont commandés des aménagements intérieurs. Une très grande partie des meubles des Choiseul est aussi conservée, dont la célèbre commode en laque de Demoulin (Tours, musée des beaux-arts, 1794.2.1). De style Louis XV, notre commode (n°XXX) est donc probablement un meuble commandé sous Choiseul et réutilisé ensuite dans les appartements domestiques. Le duc de Penthièvre complète le décor par des œuvres en provenance de ses autres propriétés. Notons par exemple le tableau de Céphale et Procris, anciennement attribué à Guerchin et conservé originellement au château de Châteauneuf-sur-Loire (Tours, musée des beaux-arts, 1794.1.26). Il commande également du mobilier néoclassique de style Louis XVI, à l’instar de notre paire de chaises (n°96) pour le château d’Amboise. Ces dernières ne sont pas sans rappeler d’autres livraisons de Georges Jacob également destinées à Penthièvre. Les marques au fer apposées sur l’ensemble de son mobilier sont constituées d’une ancre de marine sous une couronne fermée, faisant référence à sa fonction d’amiral de France. Amboise se distingue par les lettres « AB » probablement pour « Amboise-Bourbon », Chanteloup par les initiales « CP » possiblement en renvoi à « Chanteloup-Penthièvre ».


Louise Marie Adélaïde de Bourbon hérite des domaines d’Amboise et Chanteloup en 1793. Fuyant la Révolution, elle est dessaisie d’une partie de son patrimoine. Un inventaire mobilier est ordonné le 16 pluviôse de l’an II par le président de l’administration du département d’Indre-et-Loire. Il est dressé à partir du 29 pluviôse an II par Charles-Antoine Rougeot, directeur de l’école de dessin de Tours et Jean-Jacques Raverot, son gendre, peintre sur miniature. D’une part, l’ambition est de constituer les premières collections du musée de Tours, un total de 61 œuvres provenant d’Amboise et Chanteloup étant retenu puis transporté par bateau sur la Loire pour entrer dans les collections publiques. D’autre part, l’objectif est « de mettre en réserve les objets précieux qui peuvent être employés dans nos échanges commerciaux avec l’étranger ». Ainsi débute une période de pillage, avec notamment le démontage des rampes, balcons et grilles. C’est probablement à cette période que disparaît la Grille Dorée qui agrémente l’entrée de Chanteloup. Le 27 germinal an VI (16 avril 1798) est également acté le placement à Tours, au nord et au sud du pont Wilson, de quatre vases du château de Chanteloup. Ils ornaient le rectangle de gazon faisant face à la Pagode (R. Edouard André, « Chanteloup : le domaine ; les souverains », 1936). « Les ventes se poursuivent, ainsi en est-il des 24 orangers autour de la pièce d’eau, où par décision municipale du 27 prairial, an VI (1798) « l’administration considérant qu’il est de son devoir de presser la vente de tous les objets inutiles au gouvernement de diminuer les dépenses et de grossir autant que possible les caisses nationales » (Alexandre Grateau, « De la Pagode de Chanteloup à Chanteloup, mémoire de recherches, «École nationale d’architecture et supérieure du paysage, Bordeaux, 2015). Malgré l’ambition louable de faire des économies, ces ventes ne profitent guère qu’aux dépeceurs du château et non à la ville d’Amboise. Vendu à Guillaume Barbier-Dufay en 1798, le château continue d’être démantelé. Son propriétaire retire alors le siphon en plomb et détruit le canal de Jumeaux.

Une partie du mobilier de Chanteloup est ensuite vendu avec le château à Chaptal en 1802, afin d’y installer une exploitation agricole de betteraves. Pour solder les dettes accumulées, il donne mandat au banquier Baudrand de vendre tous les biens du domaine à la « Bande noire », qui anéanti en quatre-vingt jours ce que cinq siècles avaient bâti. Les ventes mobilières se succèdent, dont celle de 1823 (n°90, 93 et 96). Les vestiges de Chanteloup ornent les belles demeures du Val-de-Loire et les musées, tandis que la Pagode célébrant l’amitié se présente comme l’ultime témoignage architectural de ce palais féérique. Amboise, en revanche, profite au XIXe siècle de rénovations heureuses par la famille d’Orléans. Revenu dans le patrimoine de Louise Marie Adélaïde à l’avènement de la Restauration, il devient ensuite la propriété de Louis-Philippe qui l’aménage en lieu de villégiature. Demeuré dans la descendance du dernier Roi des Français, le château d’Amboise est aujourd’hui propriété de la Fondation qu’ils ont créée.


Lot 88

Proviendrait du château de Chanteloup

Tête grotesque

en pierre calcaire sulptée en haut relief.
Élément de fontaine.

Haut. 54 Larg. 37 Prof. 35 cm.
(accidents et manques)

Provenance familiale :
- famille Coquery, dont la présence est attestée à Amboise depuis le XVIIe siècle, propriétaire de la parcelle A95 à la Varenne-sous-Chandon. Elle aurait été située à proximité de l’allée acquise par Choiseul, parmi six propriétés, pour rejoindre le Chatellier en bordure de Loire. Cette allée prolonge celle de Saint-Gatien conduisant à la Pagode. Le tracé de cette voie est identifié sur « Le tableau d’Assemblage des Plans des Bois et Forêts composant l’Atlas Forestier de l’Inspection d’Amboise » en 1845.
- par descendance, collection particulière, Touraine.

A grotesque limestone head, supposedly part of a fountain of the Chanteloup Castle.

Remerciements particuliers à Monsieur Thierry André, propriétaire de la Pagode de Chanteloup, pour le partage de ses connaissances. Nous remercions également Monsieur Jean-Michel Robinet, archiviste aux archives départementales d’Indre-et-Loire, pour ses indications.

Cette tête grotesque n’est pas sans rappeler la forme des gogottes des sables de Fontainebleau. Ces concrétions datant de plusieurs millions d’années émerveillent les hommes, à commencer par Louis XIV, qui les utilise pour orner les bosquets de l’Encelade et des Trois-Fontaines. Il n’est donc pas impossible que le Duc de Choiseul ait réinterprété, pour son propre dessein, le dessin des fontaines du Roi Soleil.


Lot 89

Proviendrait du château de Chanteloup

Paire de vases Médicis


en marbre sculpté en ronde bosse. La lèvre évasée coiffant une panse cintrée décorée de godrons en partie inférieure. Chacun repose sur un piédouche mouluré complété par des socles carrés.
L'intérieur d'un vase marqué "CF".

Haut. 99 Diam. 67 cm.
(accidents, manques et restauration)

Provenance familiale :
- famille Coquery, dont la présence est attestée à Amboise depuis le XVIIe siècle, propriétaire de la parcelle A95 à la Varenne-sous-Chandon. Elle aurait été située à proximité de l’allée acquise par Choiseul, parmi six propriétés, pour rejoindre le Chatellier en bordure de Loire. Cette allée prolonge celle de Saint-Gatien conduisant à la Pagode. Le tracé de cette voie est identifié sur « Le tableau d’Assemblage des Plans des Bois et Forêts composant l’Atlas Forestier de l’Inspection d’Amboise » en 1845.
- par descendance, collection particulière, Touraine.

A pair of white marble Medici vases supposedly from the Chanteloup Castle.

Remerciements particuliers à Monsieur Thierry André, propriétaire de la Pagode de Chanteloup, pour le partage de ses connaissances. Nous remercions également Monsieur Jean-Michel Robinet, archiviste aux archives départementales d’Indre-et-Loire, pour ses indications.

Œuvres en rapport : quatre vases dans le même marbre encadrent les entrées Nord et Sud du Pont Wilson à Tours. Un document aux archives départementales de Touraine du 27 germinal an VI précise : « les 4 vases de marbre placés au lac de la Pagode de Chanteloup, [qui ont] été reformés(?) de la vente qui a été faite au Domaine, comme objets d’Art » ont été déplacés à Tours par suite de la proposition de la commune en vue « d’orner la place publique » (Tours, AD 37, L589, pièce 18).

Les vues laissées par Louis-Nicolas Van Blarenberghe et Nicolas Pérignon présentent Chanteloup comme un jardin fastueux. Le Duc de Choiseul place à l’extrémité du grand tapis de verdure, dans l’axe central Sud, les quatre vases qui soulignent aujourd’hui l’entrée du pont Wilson à Tours. De par leur forme et le marbre blanc dans lequel ils sont réalisés, ces derniers rappellent notre paire traitée dans des dimensions inférieures.


Lot 90

Proviendrait du château de Chanteloup

Fauteuil cabriolet


en hêtre mouluré, sculpté et laqué à dossier en chapeau de gendarme à motif de grattoir entouré de deux fleurons. Les accotoirs à manchettes reposent sur des consoles, les dés de raccordement sont sculptés d’une fleur épanouie. Il repose sur quatre pies fuselés, cannelés et rudentés.

Époque Louis XVI.
Garni d’une tapisserie aux petits points à motifs de fleurettes et colonnettes entrelacées.

Haut. 86 Larg. 57,5 Prof. 44 cm.
(petits accidents, à regarnir)

Provenance familiale :
- acquis en 1823 à la vente du mobilier de Chanteloup, par M. Henry François de Chapuiset (1775-1838) gentilhomme, fonctionnaire public à Amboise, fait chevalier de la Fleur de Lys le 19 août 1814 par S.A.R. Monseigneur le Duc de Berry ;
- conservé dans sa famille depuis l'origine, Touraine.

Louis XVI. A carved and lacquered beechwood cabriolet armchair reportedly from the Chanteloup Castle.


Lot 91

Proviendrait du château de Chanteloup

Fauteuil cabriolet


en hêtre mouluré, sculpté et laqué à dossier orné d’un motif de rubans noués se prolongeant sur la ceinture. Les accotoirs à manchettes sont soutenus par des consoles cannelées, les dés de raccordement sculptés de fleurs épanouies. Il repose sur quatre pieds fuselés et cannelés.
Numéroté quatre fois "10" au revers de la ceinture.

Époque Louis XVI
Garni d’une tapisserie aux petits points à motifs de fleurettes et colonnettes entrelacées.

Haut. 87 Larg. 59 Prof. 55 cm.
(petits accidents, restaurations, à regarnir)

Provenance familiale :
- acquis en 1823 à la vente du mobilier de Chanteloup, par M. Henry François de Chapuiset (1775-1838) gentilhomme, fonctionnaire public à Amboise, fait chevalier de la Fleur de Lys le 19 août 1814 par S.A.R. Monseigneur le Duc de Berry ;
- conservé dans sa famille depuis l'origine, Touraine.

Louis XVI. A carved and lacquered beechwood cabriolet armchair reportedly from the Chanteloup Castle.


Lot 92

Provenant du château de Chanteloup

Console


en placage d’acajou et acajou mouluré de forme rectangulaire. Elle ouvre en façade par un tiroir souligné par une frise de perles en laiton. Il est entouré de deux motifs de feuilles de chêne dans des encadrements de perles se prolongeant de chaque côté. Quatre pieds fuselés, cannelés et rudentés sont réunis par une tablette d’entrejambes en chêne teinté encadré par une galerie ajourée en laiton. Ils sont terminés par des sabots.
Marque au fer du château de Chanteloup : "CP" séparés d'une ancre marine sous une couronne fermée.
Dessus de marbre blanc veiné souligné de trois côtés par une galerie ajourée.

Époque Louis XVI.

Haut. 89 Larg. 82 Prof. 35 cm.
(marbre accidenté, manque le marbre de la tablette, restaurations)

Provenance familiale :

- Louis-Jean-Marie de Bourbon duc de Penthièvre au château d'Amboise ;
- Acquis en 1823 à la vente du mobilier de Chanteloup, par M. Henry François de Chapuiset (1775-1838) gentilhomme, fonctionnaire public à Amboise, fait chevalier de la Fleur de Lys le 19 août 1814 par S.A.R. Monseigneur le Duc de Berry ;
- conservé dans sa famille depuis l'origine, Touraine.

Louis XVI. A mahogany and mahogany veneer console table from the Chanteloup Castle. White marble top.

A rapprocher de la console citée dans l'inventaire du château de Chanteloup dressé à partir du 29 pluviôse an II, sous le numéro 1681 : "une table de bois acajou [sic.] en forme de console garnie de trois tiroirs sous dessus de marbre blanc balustre de cuivre doré" (Tours, Archives départementales, 1Q31).


Lot 93

Proviendrait du château de Chanteloup

Table chiffonnière de milieu


en placage d’acajou et acajou mouluré ouvrant en façade par deux tiroirs. Les côtés soulignés de moulures en laiton. Les pieds à dès de raccordement sont réunis par une tablette et terminés par des roulettes.
Dessus de marbre blanc souligné par une galerie ajourée en laiton.

Époque Louis XVI.

Haut. 74 Larg. 48,5 Prof. 32,5 cm.
(marbre accidenté)

Provenance familiale :
- acquis en 1823 à la vente du mobilier de Chanteloup par M. Henry François de Chapuiset (1775-1838) gentilhomme, fonctionnaire public à Amboise, fait chevalier de la Fleur de Lys le 19 août 1814 par S.A.R. Monseigneur le Duc de Berry ;
- conservé dans sa famille depuis l'origine, Touraine.

Louis XVI. A mahogany and mahogany veneer table. Brass ornaments and white marble top. Supposedly from the Chanteloup Castle.


Lot 94

Provenant du château de Chanteloup

Commode à cinq tiroirs


en noyer mouluré à façade légèrement mouvementée. Elle ouvre par cinq tiroirs sur trois rangs, chacun orné de réserves moulurées. Les entrées de serrure inscrites dans les médaillons, le tablier mouvementé. Elle repose sur quatre pieds de section carrée.
Marque au fer du château de Chanteloup au "CP" couronné séparé d'une ancre de marine. Marque à l'encre "DU N°13 / I V".
Garniture en bronze en partie d'époque.

Époque Louis XV.

Haut. 85 Larg. 125,5 Prof. 58,5 cm.
(accidents, restaurations notamment dans les fonds de tiroirs, fond refait, manque une serrure)

Louis XV. A slightly curved chestnut wood commode with gilt bronze mounts. From the Chanteloup Castle.

Modèles à rapprocher :
- Musée des Beaux-Arts de Tours reproduite in Véronique Moreau (dir.), "Chanteloup. Un moment de grâce autour du Duc de Choiseul", cat.exp., Tours, musée des Beaux-Arts, 7 avril - 8 juillet 2007, Paris, Somogy, p. 252, fig. 1.
- Vente Rouillac, Vendôme, 20 janvier 2019, n°147.

À Chanteloup comme à Versailles, la qualité des meubles est un indice et le reflet du rang de l'occupant. Si la commode en laque de Demoulin (Tours, musée des Beaux-Arts, inv.1794-2-1) habille la chambre à coucher de la Duchesse de Choiseul jusqu'en 1785, puis celle du Duc de Penthièvre, des modèles plus simples en placage de bois exotiques ou bois naturels indigènes ornent les appartements des hôtes de passage ou ceux des familiers. Notre modèle à décor mouluré est l'un de ces derniers. Mais à l'instar de tous les meubles du château, elle présente la marque au fer signe de propriété de Penthièvre. La présence de l'ancre de marine sous une couronne fermée rappelle son titre de Grand Amiral de France. Il est à noter que l'inventaire du 29 pluviose 1794 mentionne au numéro 1653 "une commode de bois noyer à cinq tiroirs fermant à clef" (Tours, archives départementales, 1Q31)


Lot 95

Provenant du château d'Amboise

Paire de chaises, dites du Prince de Joinville


en acajou mouluré à dossier sculpté de lyres et roseaux, fleur de lotus et motif à quatre feuilles. Piétement antérieur en gaine circulaire terminé par des feuilles de lotus, et postérieur en sabre.
Étiquette : "Château d'Amboise / chambre en suite destinée au Jne Prince / une chaise tapisserie jaune"

Attribuées à Jacob Frères, vers 1800.

Lampas de soie à fond bleu roi et or à motif de couronnes feuillagées et palmes (usures).
Marque au crayon du tapissier.

Haut. 84, Larg. 45,5 Prof 38,5 cm.

Provenance :
- château d'Amboise, vente par Me Bouet, vers 1880-1900.
- collection particulière, Amboise.

Ca. 1800. A pair of mahogany chairs attributed to Jacob Frères reportedly belonging to the Prince of Joinville. From the Amboise Castle.

Oeuvre en rapport : une chaise en acajou présentant un dossier renversé et ajouré au même décor mais inversé, reproduite in Jean-Jacques Gautier, "Sièges en société, Histoire du siège du Roi-Soleil à Marianne", Paris, 2017, p. 190 ; conservée au Mobilier national sous la référence "GMT 1528/2".

Au décès de sa mère, Louise-Marie-Adelaïde d’Orléans en 1821, Louis-Philippe, duc d'Orléans, fait procéder à des rénovations afin de transformer le château d’Amboise en lieu de villégiature. Ces travaux sont confiés à l’architecte de renom Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853) et à son disciple, Pierre-Bernard Lefranc (1795-1856). Le château est alors meublé par des envois du Garde-meuble, à l'exemple de cette paire de chaises réalisées vingt ans plus tôt. À la naissance de son troisième fils, François (1818-1900), Louis-Philippe renonce à porter le titre de Prince de Joinville, qu'il octroie à son fils. Tous ses autres fils seront titrés ducs. Marin, Joinville ramènera à bord de la Belle Poule les cendres de Napoléon en 1840 à la demande de son père, devenu roi des Français. Exilé, il prend part à la Guerre de Sécession. Toute sa vie, il vogua sur les mers du monde entier.


Lot 96

Provenant du château d'Amboise

Paire de chaises à la Reine


en hêtre mouluré, sculpté et laqué. Le dossier à simple décor de moulures, les cubes de raccordement agrémentés de rosettes. Elles reposent sur quatre pieds fuselés, cannelés et rudentés.

Marque "AB" à l'ancre de marine sous une couronne fermée.
Une étiquette au revers de chacune, l'une illisible, l'autre avec les inscriptions olographes "Monsieur le Duc de / Penthièvre ... d'Amboise".

Époque Louis XVI.
Tapisserie aux petits points à motif de fleurettes et colonnettes entrelacées.

Haut. 88,5 Larg. 50 Prof. 46,5 cm.
(renforts, anciennement laqué gris, petits accidents, à regarnir)

Provenance :
- Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, château d'Amboise ;
- M. Henry François de Chapuiset (1775-1838) gentilhomme, fonctionnaire public à Amboise, fait chevalier de la Fleur de Lys le 19 août 1814 par S.A.R. Monseigneur le Duc de Berry ;
- conservé dans sa famille depuis, Touraine.

Louis XVI. A pair of "à la Reine" carved and lacquered beechwood chairs from the Amboise Castle.

Oeuvre en rapport : Véronique Moreau, conservateur au musée des Beaux-Arts de Tours, attribue la conception de sièges comparables "à Georges Jacob ou à Jean-Baptiste Sené" in "Chanteloup. Un moment de grâce autour du Duc de Choiseul", cat.exp., Tours, musée des Beaux-Arts, 7 avril - 8 juillet 2007, Paris, Somogy, p. 277, n°116 et p. 278, fig. 6.
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