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Les Rouillac, chasseurs de trésors

Lundi 20 février 2023

Le Maine Libre

Jeudi, Philippe et Aymeric Rouillac ont donné une conférence devant une quarantaine de personnes.
Pour leur première conférence dans le sud Sarthe, Philippe et Aymeric Rouillac - père et fils - commissaires-priseurs à Vendôme et Tours ont captivé sans peine un public conquis d’avance. Une quarantaine de personnes s’étaient déplacées à la Maison de l’économie et de l’innovation dans un rayon de 20 km.

C’est peu et beaucoup à la fois pour un après-midi en semaine. Après avoir rappelé qu’un commissaire-priseur n’est « pas un commerçant mais un intermédiaire, presque un médecin généraliste des objets», Philippe Rouillac a usé de la métaphore du puzzle : «On cherche à connaître l’histoire d’un objet, comment il peut s’incruster dans un ensemble plus grand, en France, par exemple, et ainsi rencontrer la grande histoire... Comme nous n’avons pas la science infuse, nous faisons beaucoup de recherches pour l’étude et nous préférons limiter le nombre de ventes à l’année».

Un métier prenant

Aymeric Rouillac, lui, a rejoint l’étude paternelle à la fin des années 2000. Mais il se souvient des premières émotions de son père à dénicher «des trésors en Sarthe». Visitant les châteaux à l’invitation des familles qui vendaient parfois du mobilier pour «restaurer les murs ou refaire la toiture», il était parfois plusieurs jours sans revenir à Vendôme. Quelques ventes exceptionnelles sont entrées dans l’histoire des enchères françaises, telle cette tapisserie au Dom Quichotte du XVIIe siècle commandée par la reine d’Angleterre de l’époque pour être offerte au Portugal et qui se retrouva 200 ans plus tard en Sarthe... Vendue 247 000€ . «Elle était la propriété du régent de la Banque de France qui l’avait ramenée de Paris, comme son bureau, copie conforme de celui de la banque.»

Dans un autre registre, le portrait très coté d’une veuve du Second empire a quitté la Sarthe - toujours pour les États-Unis. «Ce sont les Américains et les Chinois qui achètent», souligne Philippe Rouillac «ces objets sont ainsi des ambassadeurs de qualité du bon goût français, mais parfois, ce sont les musées qui achètent. La tapisserie anglaise est entrée au Metropolitan Museum de New York et l’oriflamme du canot de Louis XVI qui dormait dans un château sarthois flotte aujourd’hui dans la chapelle des Invalides... Nous l’avons ressuscitée : elle avait été prise pour un vieux drap !»

Les deux commissaires-priseurs ont répondu à quelques questions après leur conférence et devaient recevoir -toute la journée de vendredi à Loircowork - une quarantaine de particuliers venant faire expertiser des objets dans l’espoir de les voir se transformer en trésors.
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