Monumental automate pour Roger & Gallet

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Haut de plus d’un mètre, cet impressionnant homme-orchestre est attribué à Joseph Migotto et Rosane Brussaux, fournisseurs du parfumeur Roger & Gallet.

En fibre de verre recouverte de velours cramoisi, cet homme-orchestre est habillé d’un bonnet, de bracelets et de chausses vertes à grelots. Il joue du tambourin, tape du pied gauche, bat un tambour accroché à son dos et active des cymbales – le tout grâce à un moteur de 220 volts Sapmi.

Ce musicien serait le fruit du travail de Joseph Migotto et Rosane Brussaux. Tous deux se sont fait un nom dans les années 1970 avec leurs sujets monumentaux, qu’ils fournissaient essentiellement à la maison de parfumerie Roger & Gallet, avant de prendre leur indépendance. Créés dans les années 1950, leurs ateliers de décoration étaient installés dans « la Boutique de la Grange » à Goussainville, dans le Val-d’Oise. Ils décorèrent ainsi les vitrines du parfumeur, celles du Faubourg-Saint-Honoré, mais aussi de l’étranger.

Ces automates devinrent célèbres, une exposition leur étant d’ailleurs consacrée en 2014 au musée de la Musique mécanique des Gets, en Haute-Savoie, où plusieurs créations de Migotto et Brussaux sont aujourd’hui conservées. On se souvient de l’adjudication à 22 000 €, le 17 mai 2015 à Chartres, d’un autre homme-orchestre électrique de ces fabricants. Si celui-là s’inspirait de gravures du XVIIe siècle, notre modèle rappelle les Gilles des carnavals du nord de la France et de la Belgique, ce personnage chassant l’hiver et annonçant le printemps, qui s’opposait aussi à la fin du XVIIIe siècle au régime français, désireux d’interdire le port du masque.

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