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Pour l’an neuf invitez le Comte Armand à votre table !

Mardi 03 janvier 2023 à 07h

par Aymeric Rouillac

Cette semaine William, de Naveil, nous propose une bouteille de Pommard du Comte Armand de 2004. L’occasion est belle pour Aymeric Rouillac de nous en dire plus sur ce nectar bourguignon.

« Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! », nous encourageait Alfred de Musset. Pourtant, ce n’est pas n’importe quel flacon que nous propose aujourd’hui William. En effet, Pommard est l’une des premières AOC de Bourgogne, reconnue dès 1936. Ce vin prestigieux, mono cépage exclusivement issu du pinot noir, fait la fierté des viticulteurs de la côte de Beaune. Quel chemin parcouru depuis les débuts du vin ! Car cette boisson qui occupera nos tables de fêtes dès ce weekend peut se vanter d’une histoire longue de presque 8 000 ans ! La région du Caucase est le berceau de la culture de la vigne, qui est domptée par les agriculteurs de ces farouches montagnes. Plusieurs millénaires seront encore nécessaires pour que l’art de cultiver la vigne arrive en Grèce, puis en Italie, après avoir conquis la Mésopotamie, l’Égypte et l’Anatolie. La Gaule romaine est un terrain fertile à la culture de la vigne. En effet, les Romains, grands amateurs de vins, se régalent du nectar issu des riches terres cisalpines. A la fin de l’Antiquité et au début du Moyen-Âge, le territoire de la future France se couvre de vignes. La Bourgogne produit le vin de Charlemagne, plus tard les Papes d’Avignon développent les domaines de Châteauneuf-du-Pape, et à la cour de François Ier les vins de Loire, Cheverny sont très appréciés. Le travail exceptionnel des vignerons français transforme la viticulture en véritable art et l’exportation des vins français fait la richesse de régions entières. Malgré la terrible crise du phylloxéra en 1864, qui décima le vignoble français, le vin est aujourd’hui l’un des symboles de la France.

Le vin a donc une histoire, mais aussi une histoire de l’art ! Présent sur d’innombrables tableaux et œuvres de toutes époques, le vin est, depuis l’Antiquité au moins, source d’inspiration autant que d’ivresse. Par exemple, Vermeer peint aux alentours de 1661 Le verre de vin, mais on pourrait citer également les natures mortes au verre de vin d’André Derain ou d’Émile Othon Friesz, ou encore s’asseoir à la table et trinquer avec les canotiers de Renoir. Au XXe siècle et encore aujourd’hui, de nombreux artistes ont également collaboré avec les domaines pour décorer les étiquettes de leurs vins, comme Picasso ou Chagall par exemple, qui ont travaillé pour le château Mouton-Rothschild. Aujourd’hui des artistes de street art, tels Ardif ou A-MO ont pris le relais, ranimant le lien indéfectible entre art et vin.

La bouteille de William est donc un premier cru du Clos des Epeneaux de 2004. L’année 2004 est considérée comme un grand Millésime pour le Pommard, ce qui est une bonne chose. Sur la photo, on voit assez bien que la bouteille est en très bon état, l’étiquette n’a qu’une très légère déchirure sans conséquence. Le niveau de vin est très satisfaisant. Si les conditions de conservation ont été favorables, cette bouteille devrait avoir conservé toute sa force et ses arômes puissants de fruits rouges. Avec toutes ces qualités, votre bouteille devrait trouver amateur aux enchères aux alentours de 50 €. Une somme tout à fait raisonnable pour offrir à vos invités du réveillon un peu de patrimoine français en bouteille. Un vin à consommer avec modération certes, mais qui se marie aussi très bien avec les plats à base de volaille. Mille bons vœux, de chine, découvertes et lectures : à nouvel an, nouvel élan !
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