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Envol pour le Japon !

Samedi 24 septembre 2022 à 07h

par Aymeric Rouillac

Cette semaine, Martine nous propose un service à thé en porcelaine. L’occasion pour Aymeric Rouillac, notre commissaire-priseur, de nous inviter au voyage.

La route est longue pour le Japon. 9.881 kilomètres séparent Vendôme de Tokyo soit 13 heures de vol à partir de Paris… Imaginez-vous relier cette même destination en bateau deux siècles plus tôt ? Commercer avec l’Empire du soleil levant n’est donc pas des plus aisés. Ceci étant, la difficulté s’est amoindrie depuis la fin de l’ère Edo, au milieu du XIXème siècle. Les progrès techniques d’une part, mais surtout une rupture politique d’autre part ont rapproché ces deux parties du monde. L’arrivée de la flotte du commodore Perry au large d’Edo en 1853 met un terme à 300 ans d’isolationnisme et permet le développement de l’exportation des porcelaines du Japon vers le reste du monde… comme celles de Martine !

Le service à thé de notre lectrice épouse l’iconographie qui fait toute la magie du Japon. Les pièces de forme sont décorées de cartouches dans lesquels sont représentés bambous et oiseaux. Mais pas n’importe quels oiseaux ! Ce sont des grues du Japon. Elles se reconnaissent à leur long bec, leur plumage blanc bordé de noir et leur tâche rouge sur le haut de la tête. D’une grande élégance, cet oiseau migrateur est le reflet de différents symboles : paix, chance et fidélité. On considère ainsi qu’apercevoir un couple de grues présage un mariage heureux. Mais d’autres moyens pour parvenir au bonheur conjugal peuvent être mis en pratique. Un conseil aux fiancés et jeunes mariés : lancez-vous dans l’origami. On dit que plier 1.000 grues de papier exaucera vos vœux !

Ce service à thé pourrait être un merveilleux cadeau de mariage pour de jeunes époux, la porcelaine étant toujours appréciée. Au Japon, ce matériau se présente comme un tenant d’une tradition pluriséculaire. Maîtrisée dès le début du XVIIe siècle, soit un siècle plus tôt qu’en Europe, la porcelaine voit sa production s’établir principalement à Arita. Trois décors sont caractéristiques : l’Imari avec sa polychromie de rouge, bleu et or, le Nabeshima en bleu et blanc ou encore le Kakiemon avec ses décors de haute qualité. Ce dernier influencera d’ailleurs les ornements de la manufacture de Chantilly au XVIIIe siècle. Le service de notre lectrice provient quant à lui de Satsuma. Le fond bleu et le décor doré sont caractéristiques de ce lieu de fabrication.

Malheureusement, les photographies qui nous sont parvenus ne montrent qu’un sucrier et une théière. Peut-être que Martine possède les pièces manquantes du service ? Tasses et soucoupes seraient un plus ! Mais que notre lectrice ne rêve pas trop. La vente de son service ne lui permettrait pas de s’offrir un voyage au Japon. De facture moderne, il serait estimé pour une vente aux enchères entre 30 et 50 € maximum. Alors que Martine en profite pour le thé à l’ombre des cerisiers en fleurs.
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