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Trois arcs de la tour Eiffel à vendre ce dimanche à Montbazon

Samedi 18 juin 2022

La Nouvelle République, Evelyne Bellanger

Aymeric Rouillac pose avec les trois arcs, derniers lots du premier jour de la vente au château d’Artigny, dimanche.

Geneviève, la femme de Pierre Bideau, l’éclairagiste tourangeau qui a fait scintiller la tour Eiffel, a confié trois de ses arcs aux commissaires-priseurs. Une vente est prévue dimanche 19 juin.

La tour Eiffel ! Toute la France est symbolisée dans ce monument majeur. À tel point que même à l’office de tourisme de Tours, elle fait partie des souvenirs les plus achetés…

Ce ne seront toutefois pas des miniatures de la dame de fer qui seront adjugées, dimanche 19 juin à partir de 14 h, lors de la prestigieuse vente Garden party des commissaires-priseurs Philippe et Aymeric Rouillac, à laquelle le château d’Artigny, hôtel 5 étoiles à Montbazon, servira d’écrin.

Parmi les 333 numéros du catalogue 2022, ceux portants les numéros 146, 147 et 148 présentent trois arcs de la tour Eiffel – des vrais ! – mis en vente par la famille Bideau.

Pierre Bideau un concepteur lumière

« À l’occasion des grands travaux de la tour Eiffel, allégée et démontée en partie en 1985, mon mari avait remporté le chantier de l’éclairage. Un jour, il était revenu avec ces trois arcs en acier, un petit, un moyen et un grand, donnés par la Société nouvelle d’exploitation de la tour Eiffel. Installés dans l’entrée de notre bureau de La Riche, ils ont fini, oubliés, dans le garage de notre maison de Saint-Cyr-sur-Loire, explique Geneviève Bideau. Comme le commissaire-priseur Rouillac avait déjà vendu un morceau de l’escalier de la tour Eiffel, je l’ai contacté avant de faire nettoyer les arcs, puis les poser sur un socle », précise la veuve, son mari étant décédé l’an dernier.

L’occasion de revenir sur le parcours exceptionnel de Pierre Bideau, pionnier de la conception lumière, qui s’est éteint le 24 mars 2021.

Ce Breton né le 8 septembre 1941 à Tréflévénez (Finistère), diplômé d’électronique, a d’abord travaillé chez Philips à Paris en 1963. Il avait découvert les châteaux de la Loire à travers la mise en place des premiers sons et lumière, Chenonceaux et Azay-le-Rideau, après avoir participé à celui de Notre-Dame de Paris.

« Spécialiste du son, il a alors découvert la lumière », explique Geneviève Bideau. À tel point que le couple s’installe à Tours en 1967 après avoir racheté l’entreprise Villedieu, rue Constantine. « Nous nous occupions des sons et lumières du département, Rigny-Ussé, Langeais et Chinon s’étaient entre autres ajoutés, mais aussi des illuminations de Noël de Tours. » Jusqu’au gros chantier de la tour Eiffel avec un nouvel éclairage intérieur – 20.000 spots de lumière et 300 projecteurs –, révélé au public le 31 décembre 1985. L’éclairagiste Tourangeau avait ensuite participé à la mise en lumière lors du centenaire du monument en 1989, puis au scintillement pour l’an 2000 avec un décompteur des jours depuis avril 1999 puis celui des heures et des secondes le dernier jour.

D’autres grands chantiers suivront, français ou internationaux, du pont du Gard à l’Acropole d’Athènes ou encore l’exposition universelle de Séville.

À Tours, le concepteur de lumière avait signé la mise en lumière de la cathédrale Saint-Gatien, du dôme de la basilique Saint-Martin, de l’hôtel de ville et l’éclairage du tramway pendant cinq ans.

« Si les arcs de la tour Eiffel ne sont pas vendus, je les installerai sur ma pelouse », confie Geneviève Bideau. Le prix de départ de chaque arc est estimé entre 2.000 et 4.000 €. À suivre…

Au château d’Artigny, à Montbazon, dimanche 19 juin, dès 14 h.

Cinq mille ans d'histoire mis aux enchères à Montbazon, dimanche 19 juin

À l’occasion de leur 34e vente Garden party, dimanche 19 et lundi 20 juin, les commissaires-priseurs Philippe et Aymeric Rouillac (de Vendôme et de Tours) investissent de nouveau le château d’Artigny à Montbazon.

Un rendez-vous toujours très attendu par les collectionneurs d’art de l’Hexagone. Les étrangers également, qui manquaient au rendez-vous les deux dernières éditions en raison de la pandémie.

Au total, 333 numéros sont inscrits au catalogue de la prestigieuse vente aux enchères, qui parcourra 5.000 ans d’histoire. Mais, a priori, pas d’objet exceptionnel cette année qui pourrait battre des records, comme cela a souvent été le cas, à commencer par le fameux coffre Mazarin adjugé plus de 7 millions d’euros en 2013. Des surprises sont toutefois annoncées.

« Le grenier de la France »

Entre la plus petite enchère, un vase Lalique, à partir de 150 €, à la plus importante, un tableau de Raoul Dufy, mis en vente à 200.000 €, trois arcs de la tour Eiffel, symbole français par excellence, sont à noter.
« L’un des temps forts de la vente est la collection de tableaux modernes confiée par un Tourangeau, un ancien marchand de tableaux parisien, qui vide son château des bords de l’Indre, et nous a confié une vingtaine de tableaux dont les plus grands noms de l’époque », détaille Aymeric Rouillac.

« Cette vente classique de prestige donne l’occasion de montrer toutes nos découvertes de l’année, voire plus, et confirme que la Touraine est le grenier de la France », complète Philippe Rouillac.

Les deux commissaires-priseurs, père et fils, ont en effet leurs entrées dans les plus belles demeures du Val de Loire.
Pas besoin d’être un acheteur pour assister à leur vente, qui montre des objets rares et beaux, mais s’avère aussi être un magistral cours d’histoire ainsi que des histoires de vie. Comme celle du bol cérémoniel à l’ours marin, venant d’une tribu indienne et rapporté au 17e siècle d’une expédition dans le grand Nord américain, ou celle des Louis d’or datant de Louis XV, que la grand-mère de la vendeuse avait mis dans un pot de confiture Bonne Maman…

Expositions publiques : samedi 18 juin, de 9 h à 17 h ; dimanche 19 juin, de 9 h à 11 h ; lundi 20 juin, de 9 h à 11 h. Vente : dimanche 19 juin à 14 h et lundi 20 juin à 14 h.Sur www.rouillac.com
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