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Rodin et Toulouse-Lautrec à la 34e vente d’Artigny

Vendredi 17 juin 2022

La Nouvelle République, Edith Van Cutsem

Gros plan sur un des Titans d’Auguste Rodin devant l’huile de Toulouse-Lautrec.
Philippe et Aymeric Rouillac ici avec une toile de Raoul Dufy, une épée de 900-800 avant J.-C. et un tableau ayant appartenu à VGE.
La 34e vente au château d’Artigny des commissaires-priseurs vendômois Philippe et Aymeric Rouillac réservent dimanche et lundi son lot de pépites.
Parmi les 333 lots aux enchères dimanche et lundi lors de la garden-party de la maison Rouillac au château d’Artigny (Indre-et-Loire), des objets au passé plus ou moins prestigieux dont la plupart racontent de belles histoires. En route pour un tour du monde insolite.

Les plus des commissaires-priseurs

Petit inventaire et visite guidée avec Philippe et Aymeric Rouillac dans leur hôtel des ventes de Vendôme avant l’installation à Artigny qui requière l’attention de toute l’équipe pendant quatre jours.

Le plus ancien ?

« Sans aucun doute une petite idole en marbre de 3.300 avant J.-C., issue d’une collection suisse », affirment Philippe et Aymeric Rouillac.

La plus insolite ?

Un bol marin cérémonial en bois fin 18e rapporté… du Pôle nord. « C’est à l’occasion d’un inventaire dans une demeure du Loir-et-Cher que j’ai eu le regard attiré par ce qui servait de jardinière. Il s’est avéré que quatre fils de la famille, plutôt aventuriers, s’étaient rendus en 1889 au Pôle nord, juste après la vente de l’Alaska par la Russie aux États-Unis. »
Le plus inattendu ? Une des plaques photos de Paul Gaudin de 1907, une des toutes premières photographiques d’Al-Ula, site archéologique d’Arabie saoudite marquant notamment l’entrée de tombeaux. « Un témoignage unique qui intéresse des musées et collections privées et qui a été authentifié par un expert blésois. »
Le plus royal ? Une broderie liturgique de fil d’or, de soie et d’argent du monastère d’El Escurial du 16e commandée par le roi Philippe II d’Espagne et réalisée par des religieuses.
Le plus présidentiel ? Un tableau de Victor Amédée Faure daté de 1835 représentant Louis Charles d’Orléans, comte du Beaujolais qui provient de la collection du président et Madame Giscard d’Estaing, comme indiqué sur le catalogue de la vente. Une œuvre achetée en 1971, trois ans avant l’élection présidentielle de VGE.
La plus belle histoire ? Une épée dite à antennes de 900-800 avant J.-C., trouvée dans les années 1980 dans la Loire à Amboise par un pêcheur. Une pièce qui a gardé tout son tranchant de par la qualité de sa conservation dans le lit du fleuve.
La surprise improbable ? « C’est avec un pot à confiture contenant des pièces que lui avait offert sa grand-mère qu’une Vendômoise est venue lors d’une expertise gratuite. En fait, trente-cinq louis d’or de 1726 et 1771. »
Le plus inattendu ? Un piétement de céramique de quatre atlantes de 1890 faisant partie de la série des Titans d’Auguste Rodin de retour d’un voyage en Italie pour rendre hommage à Michel-Ange. « La jardinière ne porte pourtant que la signature de Carrier-Belleuse, directeur de la manufacture de Sèvres, la jardinière des Titans ayant cependant été commercialisée à Choisy-le-Roi. »
Le clou de la vente ? Une huile d’Henri de Toulouse-Lautrec de 1893 retrouvée chez des descendants de marchands des halles de Tours, tombée amoureux de la danseuse Loïe Fuller qui a saisi le mouvement de l’artiste qui l’a séduit. « Un vrai mythe pour les Américains que cette artiste qui a triomphé aux Folies-Bergères en faisant tournoyer des voiles avec ses bras prolongés par des fines tiges et dansant sur des plaques et jeux de miroirs qui réfléchissent les effets colorés des éclairages. »
Garden-party au château d’Artigny à Montbazon (Indre-et-Loire) à 14 h dimanche 19 juin et lundi 20 juin. Expositions publiques vendredi 17 juin de 15 h à 17 h, samedi 18 juin de 9 h à 17 h, dimanche 19 juin et lundi 20 juin de 9 h à 11h. Tél. 02.54.80.24.24. Catalogue complet et vente livre sur www.rouillac.com
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