Êtes-vous prêt pour la guerre … des boutons ?
Samedi 02 avril 2022 à 07h
Cette semaine, Fabien nous confie trois boutons de chasse, dits de vénerie, pour expertise. Qu’est-ce que la vénerie ? Quel est l’uniforme du veneur ? À quoi sert un bouton de vénerie ? Notre commissaire-priseur, Philippe Rouillac, nous donne son avis.
Passionnés de chasse, pourquoi ne pas vous occuper jusqu’à la prochaine saison en devenant fibulanophile ? Le fibulanophile est le collectionneur de boutons de mode ou de vénerie. Il les recherche avec engouement et patience en dénichant de tous matériaux, de toutes tailles, de tous sujets. Les boutons de notre lecteur sont en laiton et représentent un renard, un chien de chasse et un lièvre. Ils s’inscrivent ainsi dans la grande famille des boutons de vénerie.
Connu également sous le nom de « chasse à courre », la vénerie est un mode de chasse où le chasseur appelé « veneur » chasse à pied ou à cheval et est assisté d’une meute de chiens qui traque le gibier. Parmi les animaux traqués figurent traditionnellement le cerf, le sanglier, le chevreuil, le renard, le lièvre et le lapin. La chasse à courre se développe en France sous le règne de François Ier et rassemble un nombre croissant d’amateurs avec plus de 100 000 sympathisants encore aujourd’hui répartis dans 390 équipages pour toutes les espèces de gibier. Le plus célèbre de la région est celui de Cheverny, fondé en 1850, dont le maître d’équipage est Charles-Antoine de Vibraye depuis 1996. La tenue de vénerie est différente d’un équipage à l’autre et permet à ses membres de se reconnaître entre eux. Celui de Cheverny arbore un cerf bondissant.
La tenue traditionnelle du veneur est instaurée au XVIIe siècle par Louis XIV en s’inspirant des uniformes militaires de l’époque. Si l’uniforme varie entre la petite vénerie (à pied) et la grande vénerie (à cheval), il présente cependant des points communs tels que les bottes, chaussettes ou bas, chemises, gilets, vestes ou redingotes, culottes, galons, cravate, épingle de cravate et boutons de vénerie. Les équipages se distinguent entre eux par le port de tenues différentes. Quand un veneur est invité dans un autre équipage que le sien, il porte une tenue de couleur neutre, noire, brune ou gris foncé. Mais l’élément essentiel de distinction entre plusieurs équipages réside dans le bouton de vénerie. Car pas de bouton, pas de vénerie ! Mais, avant d’accéder à ce privilège, le veneur doit passer par une période intermédiaire, où il est désigné comme « épingle » avant de pouvoir arborer le fameux bouton de laiton.
Ce dernier est l’un des éléments les plus emblématiques de l'univers de la chasse à courre. Il est donné par le Maître d’équipage et permet à son possesseur de participer de manière active à la chasse. Le bouton peut représenter des armes nobiliaires, des sujets animaliers ou des trophées. S’il peut être réalisé avec des matériaux rares tels que l’argent, la nacre, l’ivoire, l’os..., le bouton est généralement réalisé en laiton, un alliage aux quantités variables de cuivre et de zinc auquel peuvent être ajoutés d’autres minerais pour en varier l’état. Le laiton est peu onéreux et malléable. Il peut ainsi être aisément moulé et produit en grande quantité, ce qui en fait un matériau idéal dans la production de boutons.
Les charmants boutons en laiton de notre lecteur peuvent pour un prix d’environ 30 € rehausser la tenue du chasseur comme celle de l’ami des bêtes. Et si vous voulez voir une tenue complète et des chiens de vénerie, il faudra se rendre au Château de Cheverny… N’attendez plus, Taïaut !