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Ah les crocro, les crocro ... !

Samedi 17 janvier 2015

Cette semaine, François, de Saint-Romain-sur-Cher, prolonge notre escapade exotique de la semaine dernière en faisant parvenir à Maître Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, la photo de deux crocodiles empaillés.

Samedi dernier, nous marchions sur les pas de Bonaparte, au bord du Nil. Les hôtes les plus célèbres de ce fleuve sacré sont sans conteste les crocodiles. Les Anciens Égyptiens les vénéraient sous la figure du Dieu Sobek, à corps humain et tête de crocodile. Dieu de l’eau et de la fertilité, il semble aussi dieu voyageur car on trouve le Crocodylus niloticus à Madagascar.

Selon notre lecteur, c’est de cette grande île située à l’Est de l’Afrique, dans l’océan Indien, que proviennent ses reptiles. Pouvant peser plus d’une tonne et mesurer jusqu’à 5 m, il est le plus redoutable prédateur du pays. Appelé voay ou mamba en malgache, il est au centre de ombre de légendes, rites et vénérations. Ancêtre, protecteur de clan ou lieu de réincarnation, on utilise ses dents pour confectionner des talismans.Respecté et craint, certains peuples lui sacrifient des zébus, les bœufs de Madagascar. Et que dire de cet ancien Empire qui lui donnait en pâture les entrailles de ses rois défunts… Et gare à qui tuera un crocodile ou osera même pointer un fusil ou une lance au-dessus de l’eau ! Cela ne l’empêche cependant pas d’être la proie d’une chasse de grande ampleur, du fait de sa peau très convoitée utilisée en maroquinerie.

Pour lutter contre le déclin inquiétant de la population de crocodiles du Nil malgaches, la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) a lancé en 2010 un embargo international sur le commerce de la peau comme de la viande de ces sauriens. Cette interdiction a été levée en juillet dernier. Le commerce des crocodiles de Madagascar est donc aujourd’hui autorisé, mais réglementé. Si notre lecteur est en mesure de prouver l’importation en France avant 1972, année de la signature du traité de Washington qui réglemente le commerce des espèces, il sera en mesure de les vendre pour environ 50 € pièce.

Et à défaut d’en faire un sac pour Madame ou une ceinture pour Monsieur, pourquoi ne pas s’inspirer des cabinets de curiosités de la Renaissance dont les plafonds s’ornent invariablement d’animaux empaillés : oiseaux, poissons et… Crocodiles !
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