Libération, 1937-1952
Lundi 02 novembre 2020
par Marc Chagall
"Libération", 1952
Huile et encre de Chine sur toile.
Cachet de la succession Marc Chagall en bas au centre.
H. 47,5 L. 29 cm. 280 000 / 320 000 ¤
Documents joints :
- Copie de certificats par Jean-Louis Prat pour le Comité
Marc Chagall, Paris, 11 octobre 2006 (n°2006131D) et 8 juil-
let 2019. (2019090 A).
- Rapport de conservation par MRT, Paris, 4 décembre 2019
Chagall, un juif russe dans le tourbillon de la Révolution
La toile « Libération » est peinte une première fois en 1937 par Marc Chagall, comme la partie finale d’un immense triptyque commémorant les vingt ans de la révolution russe, sobrement intitulé « Révolu- tion ». Aujourd’hui réunis au musée national Marc Chagall, ces trois tableaux ont été divisés et retravail- lés par l’artiste à partir de 1943, alors en exil aux États- Unis et titrés « Résistance », « Résurrection » et « Libération ». Le sort du peuple juif qui meurt dans les camps nazis en Europe tourmente l’artiste dont l’œuvre est imprégnée de la culture yiddish, dans la- quelle il a grandi en Biélorussie. Chagall repeint fina- lement « Libération » en 1952 ; notre toile, réalisée au dos d’un portrait de femme en étant l’ébauche.Au centre d’une piste circulaire faite de trois disques rayonnants, rouge et jaune, semblant bat- tre comme un cœur, un violoniste entraine les spectateurs vers des jours heureux, accompagné par une contrebasse. Un couple de mariés enlacés s’envole au-dessus des toits d’une maison. C’est Marc et son épouse Bella. Le marié porte en effet le même costume que le peintre qui s’est auto-représenté à son chevalet au-dessus de la scène. Un drapeau révolu- tionnaire rouge en haut à droite et une menora juive en bas à gauche sont autant de détails que l’on re- trouve sur l’œuvre finale. En revanche, la figure verte du patriarche, présente en bas droite de l’esquisse, disparaît ensuite.
Dressée à grand coups de brosse, dans le style ra- pide de ces jeunes peintres américains qui l’ont vu au Moma à New-York pendant son exil, cette toile était restée jusqu’à la mort de l’artiste dans son atelier, comme en atteste le tampon de sa succession.