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Passions sans frontières

Samedi 10 octobre 2020

Ouest France, Christophe Penot


Comment ne pas y revenir ? C’était dimanche et lundi, en Touraine, dans ce beau château d’Artigny, envahi par l’étude des Rouillac père et fils. On ne s’attardera pas sur ce qui a déjà été dit : la maison de vente la plus rentable de France et, par nombre d’aspects, la plus exemplaire. L’une des rares, à la vérité, qui sache éditer des catalogues dont le contenu, préparé souvent une année entière, mobilise non seulement les commissaires-priseurs, mais aussi des étudiants captivés par les arts. Ainsi, la recherche progresse en province, avant de faire le miel de collectionneurs sans frontières.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 234 lots magistralement catalogués, 3 781 380 € de produits de ventes et 95 000 visiteurs sur internet ! Et puis, bien sûr, il y eut les amateurs venus sur place. Parmi eux, un certain Jacky Lorant, chef d’entreprise à la retraite, « Français, Breton, Malouin », selon ses propres termes. Un néophyte en tout cas, quasiment jamais vu dans les salles, mais qui s’était donné la mission d’investir la somme nécessaire, donc 620000 €, pour que la boîte à portrait offerte par Louis XIV au corsaire Alain Porée demeurât sur sa terre d’accueil. On ne saurait mieux illustrer quelles passions sont capables de faire naître les enchères...

À chacun ses défis. L’étude nantaise Couton-Veyrac-Jamault a eu le sien, qui organisait trois jours durant, les 29 et 30 septembre, et le 1er octobre, un marathon méritant d’être souligné. Là encore, les chiffres laissent pantois sur la santé actuelle du secteur : 950 lots rassemblés, 780 lots vendus, soit une réussite de 82%, et une adjudication de 210 800 € pour une peinture de Mai Trung Thu ! Sans oublier ce paramètre essentiel pour comprendre les enjeux auxquels doivent désormais répondre les commissaires-priseurs : les acquéreurs représentaient un total de vingt-deux nationalités ! Bref, un monde ouvert à l’infini...
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