Le corsaire du Roi-Soleil
Mercredi 30 septembre 2020
Point de Vue, par Gilone de Clermont Tonnerre
Dès 1689, le corsaire malouin Alain Porée du Breil (1665-1730) réussit cinq prises non négligeables avec le François-de-la-Paix. Six ans plus tard, le marin breton prend le commandement d’un plus gros vaisseau : le Saint-Esprit, avec lequel il porte un coup à la flotte anglaise en s’emparant d’un de ses bateaux, le Dartmouth. Pour le récompenser, le roi lui fit porter son portrait. Le profil de Louis XIV, en émail moulé à la façon d’un camée, porte au verso son chiffre émaillé. Il est attribué à Jean-Frédéric Bruckmann et faisait partie de douze bas-reliefs commandés par le roi en 1659. La monture en or et argent, ornée de vingt diamants de la couronne, taillés en rose, provient probablement de l’atelier de Montarsy. Notre valeureux corsaire n’en était pas à son premier fait d’armes lorsqu’il reçut ce portrait car il opéra au moins vingt-sept prises. Ces boîtes à portrait plaisaient au roi, qui les utilisait comme récompenses ou comme cadeaux lors d’échanges diplomatiques. Parmi les nombreuses boîtes offertes par Louis XIV, trois exemplaires ont conservé leurs pierres d’origine : celui du Louvre, celui de Boston, aux États-Unis, et celui-ci.
estimation entre 60.000 et 80.000
Rouillac, au château d Artigny, le 4 octobre