L'Oeil, Marie Potard
UN PEDIGREE EN OR
Ce plat d’apparat a appartenu au baron James de Rothschild (1792-1868), fondateur de la branche parisienne de la dynastie. Si le célèbre banquier n’était pas à proprement parler un collectionneur de faïences rouennaises, il est en revanche reconnu comme l’un des grands collectionneurs de chefs-d’œuvre de son époque. Par ailleurs, un grand plat d’apparat au décor identique à celui présenté ici, mais à la composition inversée, est conservé au Musée du Louvre. Ces deux pièces ont très certainement été réalisées en pendant.
UN DÉCOR TYPIQUEMENT ROUENNAIS
La période comprise entre 1700 et 1740 est considérée comme l’âge d’or de la faïence de Rouen, à un moment où, conformément au souhait de Louis XIV, la cour abandonne la vaisselle d’argent au profit de la faïence. Dans les années 1720, c’est un décor emblématique, dénommé « ocre niellé », qui voit le jour dans les manufactures rouennaises : des rinceaux noirs ou bleus peints sur fond ocre, faisant référence aux meubles en marqueterie de cuivre d’André-Charles Boulle ou Pierre Gole. Sur de rares exemples, dont le plat ci-contre, les couleurs sont inversées (rinceaux ocre sur fond bleu).
60 000 À 80 000 €
C’est l’estimation de ce plat de 56 cm de diamètre. En 1983, lors de la dispersion de la collection Monmélien à l’Hôtel Drouot, il avait été adjugé 420 000 francs. Purement décoratif, il était censé être vu en position verticale, accroché au mur ou, plus probablement, présenté sur une crédence ou les étagères d’un dressoir.