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Les diamants de Louis XIV

Lundi 01 juin 2020

Conservés dans la famille d'un corsaire malouin

BOÎTE à PORTRAIT de LOUIS XIV ornée des DIAMANTS de LA COURONNE pour un CORSAIRE MALOUIN, 1695

en or et argent ornée d'un profil du roi soleil à l'antique, en émail moulé à la façon d'un camée, et au dos de son chiffre émaillé. La monture ornée de vingt diamants taillés en rose, probablement des mines de Golconde. Bélière en or.

Commande royale vers 1695, attribuée à Jean-Frédéric Bruckmann d'après une médaille de Jean Mauger pour l'émail, et vraisemblablement à l'atelier de Pierre ou Laurent Le Tessier de Montarsy pour la monture.

Haut. 43, Larg. 39 mm.
Haut. totale 48 mm.

Provenance : offert par le roi Louis XIV en novembre 1696 au corsaire malouin Alain Porée (1665-1730), suite à sa prise du vaisseau de guerre anglais Le Darmouth ; par descendance, Saint-Malo.

Certificat de libre circulation.

Extremely rare medallion of Louis XIV adorned with the diamonds of the crown. Offered by the Sun king to a privateer Malouin in 1696 ; by family descent.

Les diamants de Louis XIV pour un corsaire malouin
par Brice Langlois

Introduction

Au moins trois « boites à portrait » louis-quatorzième ornées de leurs diamants ont survécu aux vicissitudes de l’histoire, dont ce médaillon. Rarissime témoignage, il illustre l’instrumentalisation des arts à l’image du roi : démesurée. Si ses prédécesseurs usent déjà de leur profil pour promouvoir leur souveraineté, le roi Soleil inonde de son portrait la France et les royaumes étrangers. De nombreux promeneurs venus des quatre coins de l’Europe remarquent « l’infinité de bustes du grand monarque placés dans tous les coins par les gens communs ». L’image du roi devient « un mythe visuel populaire et européen », qu’il ne cesse d’exploiter afin d’assurer et asseoir son pouvoir sur la scène politique nationale et internationale. Tableaux, tapisseries, meubles et bijoux servent sa communication, à l’instar de notre exceptionnelle boîte à portrait. Ce médaillon royal entouré de vingt diamants est un cadeau officiel par excellence (I), faisant intervenir deux des meilleurs ateliers de l’époque, celui de Jean-Frédéric Bruckmann et probablement celui de Pierre ou Laurent Tessier de Montarsy (II). Offert en présent par le roi, il vient récompenser les succès maritimes de l’un des plus fidèles et brillants corsaires du royaume : Alain Porée (III).  

I/ Les diamants de la Couronne : fantastiques ambassadeurs

Les 400 boites à portrait offertes par Louis XIV

Le terme de « boîte à portrait du roi » plonge encore les spécialistes dans l’expectative quant à l’origine précise de cette dénomination. Jusqu’en 1929 , les historiens ne les connaissent que par des mentions manuscrites exhumées des archives . D’après les informations qu’ils recueillent, ils les décrivent alors comme « plates, rondes, ovales ou rectangulaires et renferm[a]nt un portrait à l’intérieur ». Or, il est important de souligner que ces boîtes ne s’ouvrent pas. Aujourd’hui, les chercheurs proposent que le terme de « boîte à portrait du roi » fasse en réalité référence aux luxueux boitiers en cuir dans lesquels ces bijoux étaient offerts. La surabondance décorative de ces écrins se révèle dans le Portrait de Conrad Detlef (1690-1753) (fig. 1 et 2)  : une boîte ovoïde garnie de cuir rouge gaufré découvre un portrait en miniature inscrit dans une monture sertie de diamants et coiffée d’une couronne.

Le roi, comme les Grands du royaume, affectionnent particulièrement ces bijoux à portrait. Dès 1650, Mazarin s’offre une boîte à l’image du roi. Si cet achat reflète la fidélité du cardinal au souverain, Louis XIV trouve dans la commande de ces boîtes un moyen d’exhiber sa puissance. Durant son long règne, il commande plus de 400 boîtes à portrait . Rien qu’en 1684, le décompte des boîtes commandées s’élève à 338 . Ces chiffres peuvent être articulés grâce à l’étude des « Recueils des présents faits par le Roy en pierreries, meubles, argenterie et autres, depuis l'année 1662 jusques et y compris l'année 1721 », documents aujourd’hui conservés aux Archives du Ministère des affaires étrangères . La plupart des médaillons sont offerts à des fins diplomatiques, à l’instar de ceux offerts en 1680 à Munich lors du mariage du Grand Dauphin avec la princesse Marie-Anne-Christine de Bavière , et fabriqués spécialement pour la somme de 16.101 livres.

D’où viennent les diamants de la Couronne ?

Ces bijoux à portrait servent aussi à récompenser les fidèles serviteurs du royaume. Tel est le cas de ce présent donné le 30 novembre 1696 « au sieur Porée capitaine corsaire de Saint Malo un portrait d’émail enrichi de diamants de 254 livres ». La mention et la présence des diamants ne sont pas anodines lorsqu’on connaît tout l’attachement que Louis XIV porte à ces pierres précieuses, dont il reçoit le goût par son parrain Mazarin. Il hérite ainsi en 1661 lors de la succession de Mazarin de dix-huit diamants dont le célèbre « Sancy". Puis, il missionne des aventuriers français qui font le voyage jusqu’en Inde. En 1669, Jean-Baptiste Tavernier lui rapporte le « Diamant bleu de la Couronne », extrait probablement des mines de Golconde contre la somme de 200.000 livres, ou l’équivalent de 147 kilos d'or pur. Les dépenses de Louis XIV en pierreries pour le mariage du dauphin s’élèvent en 1680 à 462.000 livres. Elles ne baissent qu’à 200.000 livres en 1686, malgré une volonté de réduction des coûts . En 1669, les Livres des pierreries décomptent 1.302 diamants bruts et 609 diamants taillés. Ces 2.000 gemmes servent au rayonnement du pouvoir absolu de Louis XIV, la plupart étant montées sur des bijoux offerts par le roi. Seules les « boites à portrait" les plus importantes en sont parées et plus particulièrement celles produites entre 1660 et 1680. À cette période, la majorité des pièces affiche un luxe inouï par le nombre important de diamants. Au-delà de la décennie 1680, la démesure ornementale n’est plus de mise. Les portraits du roi enserrés dans un cadre formé de diamants se raréfient.

La boîte à portrait d’Alain Porée se présente donc comme une œuvre entre tradition et modernité. Produite autour de 1695, elle prolonge la doctrine traditionnelle avec la présence des diamants. Mais elle s’inscrit également dans le goût et les attentes de l’époque par la simplification du portrait en émail moulé et non plus peint. L’or est utilisé pour le cerclage du médaillon et l’argent pour le sertissage des diamants.

Rappelons que le nombre et la taille de ces pierres révèlent le rang du récipiendaire et l’importance de la mission qui lui vaut les honneurs du roi . À ce titre, le roi veille personnellement avec attention aux pierres qui sont utilisées pour récompenser ses fidèles. Il lui arrive même de faire remplacer ou retailler des pierres initialement montées sur des bijoux destinés à être offerts. Notre boîte, qui a coûté à l’époque au moins 254 livres, peut sembler peu onéreuse en comparaison de celle du connétable de Castille (41.376 livres) ou des nombreuses boîtes offertes au duc de Malborough. Il n’en est rien dans l’absolu. À ce jour, cette boîte à portrait demeure un bijou de grand luxe dont la valeur réside aussi dans la qualité et l’intégrité de ses diamants sertis d’origine.

Au moins trois exemplaires échappent à la réutilisation des pierreries

Aujourd’hui, sur le nombre total recensé des boîtes à portrait offertes par Louis XIV, au moins trois exemplaires conservent encore leurs diamants d’origine : celui du Louvre, du musée de Bologne et le nôtre. La richesse de ces montures concourt inexorablement à leur destruction. Si pour le serviteur fidèle il est de convenance d’affirmer que ces boîtes sont « moins précieuses encore par [leur] richesse que parce ce qu’elles renferm[ent] le portrait du plus grand et du plus accompli monarque de la terre », la vénalité des bénéficiaires participe au démontage des diamants. La boîte à portrait de Louis XIV conservée à La Haye en est le parfait exemple (fig. 3). Il ne reste de cette boîte que la monture en argent qui entoure le médaillon fourni par Jean I Petitot. Et pour cause, les pierres sont souvent remontées sur de menus ouvrages d’orfèvrerie, à l’instar de tabatières . On comprend ainsi tout l’intérêt des récipiendaires à se voir offrir des boîtes à portrait composées de multiples diamants. En 1701 pour le cadeau à l’architecte suédois Nicodème Tessin, le diplomate Cronström se félicite « d’avoir bien fait de préférer le portrait à la bague, [car] une seule pierre, quelque belle qu’elle soit, ne passe guère 4 à 5.000 livres, et trente ou quarante doivent être bien mauvaise si elles ne valent mieux … ».

II/ Les meilleurs artisans au service de la commande officielle

L’émailleur Bruckmann, dit le Suédois

Louis XIV veille personnellement à la réalisation de ces présents . Ainsi les meilleurs artisans français sont sollicités dans la fabrication des boîtes à portrait. Pour les miniatures sur émail, l’atelier des Petitot figure traditionnellement en bonne place. Or une technique nouvelle, moins coûteuse et plus rapide apparaît sous la dynamique d’un artiste suédois : Jean-Frédéric Bruckmann. Dénommé dans les archives comme le « Suédois », les connaissances sur cet artiste sont relativement pauvres. Ni son année de naissance, ni sa formation ne sont aujourd’hui connues. Seul son établissement à Genève en septembre 1685 est certain, tout comme sa fixation définitive à Paris autour de 1694 , où il connaît un succès immédiat en développant la technique de l’émail moulé en relief. Réalisés à partir d’un moule obtenu d’après les traits d’une médaille, ces émaux à la façon d’un camée sont facilement reproductibles et pour un moindre coût. Le résultat définitif rend un portrait du monarque en pâte blanche avec un léger relief appliqué sur un fond d’émail noir.

Cette technique n’est pas sans rappeler celle mise au point par Bernard Perrot à Orléans. Si le procédé du verre coulé est élaboré d’abord pour la fabrication de glaces, il sert ensuite à la réalisation de portraits décoratifs à la façon de camées antiques. L’artisan coule une « épaisse couche de verre sur un modèle en relief vraisemblablement en plâtre », avant qu’il ne comble « après refroidissement la cavité laissée par le moule d'une épaisse dorure imitant le bronze ». Perrot enthousiasme les commentateurs de l’époque par sa méthode qui « permet de couler de la grandeur et de l’épaisseur de l’on veut […] des bustes, médailles, histoires, chiffres, armoiries, devises, inscriptions, épitaphes et toutes sortes d’ornement et ouvrages d’architecture ». Les portraits en verre coulé de Louis XIV par Perrot (fig. 4) influencent à l’évidence Bruckmann, bien que ce dernier miniaturise le procédé à l’échelle des bijoux. Les huit œuvres de Perrot aujourd’hui recensées présentent en effet des dimensions largement supérieures.

Le médaillon de notre boîte a été réalisé entre 1695 et 1696. Il ferait partie d’une commande de « douze bas-reliefs émaillés » pour laquelle Bruckmann reçoit la somme de 720 livres. Chaque médaillon a une valeur unitaire de 60 livres. Une quittance du 20 novembre 1696 fait état de la réception des douze médaillons par Louis Phélypeaux de Pontchartrain, secrétaire d’Etat de la Marine et de la Maison du roi, qui lui-même délivre 10 jours plus tard au nom du roi, le 30 novembre 1696, l’une de ces pièces à Alain Porée . Bruckmann livre au roi pas moins de 62 portraits en émail moulé , alors même qu’aujourd’hui seulement trois sont référencés : celui du Musée Patek Philippe (fig. 5 et 6), un second conservé dans une collection particulière (fig. 7), et enfin notre modèle qui est le seul à être orné d’un entourage de diamants. Outre des portraits du monarque, Bruckmann propose aussi des portraits de la famille royale, dont celui du duc d’Anjou . C’est une collaboration durable qui s’établit entre Bruckmann et la cour. Le nom de l’artiste apparaît dans les Livres des présents jusqu’en février 1716, pour la livraison de « trois portraits en miniature ».

Le portrait du roi entre 54 et 59 ans

Le modèle ayant servi au façonnage de notre médaillon n’est pas référencé par les spécialistes, qui précisent seulement que le portrait du roi par Bruckmann « est moulé d’après une médaille du règne ». Il est évident que l’artiste s’est servi d’une monnaie ou d’une médaille contemporaine de la production de son propre médaillon afin de diffuser l’image du roi sous des traits fidèles. Sa comparaison avec les Portraits du Louis XIV à différents âges par Antoine Benoist en atteste (fig. 8). Notre modèle se rapproche des portraits du roi à l’âge de 54 et 59 ans (fig. 9), et plus précisément les traits du souverain sont très proches de l’une des médailles que frappe Jean Mauger en 1695 (fig. 10). La bosse du nez, les joues rondes et les cheveux bouclés sont sensiblement comparables. Seule la perruque s’en distingue. Une coiffure analogue se retrouve sur la Médaille de la Prise de Namur (fig. 11). Sur notre médaillon, la partie supérieure de la coiffe est largement relevée, tout comme dans le Liard de France « au buste âgé » frappé en 1695 selon un modèle de Joseph Roëttiers.

Une dynastie d’orfèvres, les Le Tessier de Montarsy

À l’évidence, la monture est la production d’un autre atelier que celui de Bruckmann, qui pourrait être celui des célèbres Pierre et Laurent Le Tessier de Montarsy. La collaboration entre Bruckmann et ces orfèvres est régulière dès 1694. Une lettre de Louis Phélypeaux adressée à l’orfèvre Pierre Le Tessier de Montarsy le 10 octobre de la même année le précise. L’homme d’État insiste sur la nécessité « de lui envoyer le plus tôt que [l’orfèvre] le pourra, une boëtte à portrait de huit cents ou mille écus. Il faut que le portrait du Roy soit d'émail en relief, de la façon du Suédois, en cas qu’[il en ait] en prêt . » Aussi en 1710, quinze médaillons du Suédois se retrouvent à la levée des scellés au domicile de Pierre Le Tessier de Montarsy décédé. Cinq autres sont retrouvés dans sa cassette d’orfèvre . Leur présence confirme la coopération constante des deux ateliers. Bien que traitée dans un registre décoratif plus sobre, la monture de notre médaillon présente une relative similitude avec la monture de la boîte à portrait du musée du Louvre (fig. 12 et 13), attribuée à la dynastie des Tessier de Montarsy. Acquis par le Louvre en 2009 (481 000 euros) dans la succession d’Yves Saint Laurent, cet exemplaire présente une richesse exceptionnelle, au regard de ses quatre-vingt-douze diamants rayonnant autour du buste du roi et organisés de façon à former une couronne royale. Le musée du Louvre souligne la forte probabilité qu’un des orfèvres de la famille Le Tessier de Montarsy a œuvré pour la réalisation de la monture de notre médaillon.

La monture de notre médaillon se différencie par sa sobriété. Il est important de rappeler qu’au cours des années 1690 l’exubérance ornementale n’est plus de rigueur, à la différence des trois autres boîtes à portrait de Louis XIV produites vers 1680, richement ornées (fig. 3, 12, et 14). Le comte de Malvasia reçoit la sienne en 1681 pour avoir dédié son ouvrage sur les peintres de Bologne à Louis XIV (fig. 14). Anthonie Hensius prend possession de sa boîte en 1683 après sa venue aux funérailles de Marie-Thérèse (fig. 3) . Le revers de cette dernière présente en revanche une très forte ressemblance avec la nôtre. Le dos de notre boîte découvre le chiffre royal à la façon de rinceaux. Traité en blanc et rehaussé de noir et rose, il contraste fortement avec le fond bleu clair. Le rendu diffère de la composition du modèle conservé au musée Patek Philippe (fig. 6). Si le revers de celle-ci dispose en son centre, dans un ovale, du chiffre fleuronné du roi en émaux peints blancs rehaussés de noir et de rose sur un fond d’émail bleu translucide, il cède davantage de place au support en or en laissant apparaître des stries concentriques gravées . Aussi, l’orfèvre introduit de l’émail vert pour la frise de rinceaux, alors que cette couleur est totalement absente du dos de notre médaillon.

III/ Un présent royal pour un corsaire chevronné

Porée : un corsaire très prisé

La boîte à portrait de Louis XIV offerte à Alain Porée est liée intimement à la brillante carrière de ce dernier, comme en témoigne la littérature contemporaine. Certains auteurs n’hésitent pas à reproduire une image gravée de cette boîte (fig. 15) pour matérialiser son illustre récipiendaire.

Durant son engagement en tant que corsaire, Alain Porée bénéficie de la bienveillance et de la générosité des souverains français en récompense de ses nombreuses prises navales. Déjà en 1693, Louis XIV lui offre une épée aux Grandes Armes de France (fig. 16, 17 et 18), en guise de la profonde reconnaissance du souverain. Cette épée se compose sur la garde du double portrait du roi et du corsaire (fig. 17 et 18). Louis XIV y est coiffé d’une couronne de laurier, tandis qu’Alain Porée est casqué. Cette riche épée d’honneur se présente comme l’une des quatre que les souverains français ont offert à des corsaires , tels René Duguay-Trouin et Pierre Anguier. Mais seul Alain Porée est récompensé d’une seconde épée (fig. 19), qui lui est offerte en 1730 par le roi Louis XV, dit le Bien-Aimé.

La guerre contre la Ligue d’Augsbourg

Louis XIV se montre bienveillant envers Alain Porée pour les prises navales qu’il accomplit durant la première partie de sa carrière de corsaire. À l’évidence sa mission se distingue de celle des pirates. Il exerce son activité grâce à une lettre de marque délivrée par l’autorité royale, qui l’autorise à attaquer tous les navires étrangers en temps de guerre.
Issu de la haute bourgeoisie malouine, Alain Porée entre très jeune dans cette voie en commençant à naviguer à l’âge de 15 ans . Il reçoit son premier commandement en 1689 sur le François-de-la-Paix, avant de prendre la barre du Saint-Esprit en 1693. À son bord, Alain Porée réalise cinq prises cette année-là, dont celles de bateaux hollandais qui lui permettent de rapporter 500 marcs de poudres d’or, ce qui représente environ 200.000 livres . Le butin est divisé entre l’armateur, l’équipage et le Trésor royal comme le prévoit les règles de la guerre de course. Ces prises sont providentielles pour les finances du royaume, au moment où la France est plongée entre 1688 et 1697 en pleine guerre contre la Ligue d’Augsbourg, conduite simultanément par Guillaume III roi d’Angleterre, Léopold Ier empereur du Saint-Empire Germanique, Charles II roi d’Espagne et Victor-Amédée II duc de Savoie. Louis XIV doit faire face aux dépenses sans cesse exponentielles pour financer ses batailles.

La prise du Dartmoor et la défense de Saint Malo

L’année 1695 marque un véritable tournant dans la carrière d’Alain Porée. À bord de son vaisseau et avec l’appui de son frère dirigeant le François d’Assise, il porte un terrible coup à la flotte anglaise le 14 février 1695 en abordant le Dartmoor. Bien qu’inférieur en nombre de canons et d’hommes armés, cinq heures de combat et deux accostages sont nécessaires pour remporter la bataille. De retour dans la baie de Saint-Malo quatre jours plus tard, Alain Porée ne tarde pas à reprendre la mer et participe en juillet 1695 à la défense de la ville attaquée par les navires anglais. Malgré des pertes humaines et matérielles nombreuses, Saint-Malo repousse l’escadre de Berkeley. Porée engage le 12 octobre 1695 une nouvelle croisière à bord du vaisseau de première ligne le Saint-Esprit. Accompagné de La Bellière qui dirige le Polastron, il participe au large d’Ouessant le 14 décembre de la même année, à l’enlèvement de trois bâtiments de la flotte de la Compagnie des Indes orientales hollandaise. Malheureusement le Saint-Esprit ne parvient à conserver ses prises en raison d’une forte tempête. Seul le navire de La Bellière rejoint Saint-Malo avec deux des bateaux hollandais. Alain Porée ne revient toutefois pas sans butin. Dans son malheur, il réussit à capturer un navire anglais. Dès le 21 février 1696, Porée reprend la mer. Durant toute l’année, il s’empare de navires étrangers dont le Neptune d’Amsterdam et le Saint-Michel-Ange de Rotterdam au large d’Ouessant. Il parvient par ailleurs à reprendre des vaisseaux français jusqu’alors pris en otage par des flottes étrangères.

Ses succès au large d’Ouessant participent à la gratitude de Louis XIV. Le 5 décembre 1696 , Louis Phélipeaux de Pontchartrain, secrétaire d’État de la Marine, écrit à Monsieur de Mauclere, commissaire-principal de la marine au Port Saint-Louis, qu’il lui fait envoyer « un portrait de sa majesté pour le sieur Porée (Alain), commandant le navire le Saint-Esprit, de Saint-Malo ; vous pouvez lui dire que sa majesté lui donnera dans la suite des marques plus sensibles du cas qu’elle fait de ses services ». Et il faut dire que les services et réussites d’Alain Porée sont nombreux. Ce sont effectivement 27 prises « dont plusieurs forts riches » qu’il réalise entre 1693 et 1697 au commandement du Saint-Esprit. Si ces captures navales sont un soutien financier de bon augure pour les caisses du royaume, il faut les envisager également comme un engagement moral visant à la sauvegarde de l’honneur et au rayonnement de la gloire du roi Soleil. Les capitaines de vaisseaux, à l’instar de Jean Vivien , René Duguay-Trouin, Jacques Le Fer, Charles Porée mais aussi et surtout son cadet Alain Porée dépassent vraisemblablement les préoccupations mercantiles des armateurs . Tous, avec plus ou moins de succès certes, se sont efforcés de prendre les vaisseaux des flottes ennemies en plus de leurs missions marchandes pour lesquelles ils étaient sollicités. Il faut justement souligner que les instances royales semblent récompenser les corsaires les plus valeureux, davantage pour la valeur symbolique de leurs prises que pour la rentabilité économique de leurs expéditions. Le commissaire ordonnateur Duguay résume parfaitement la situation, en considérant que les officiers de la Marine ne présentent pas le même caractère que les « fils de famille » marchande « chez qui l’honneur agist souvent et plus mesme que l’interest peut estre que la course ». Les qualités de « brave soldat et très bon matelot » profitent à Alain Porée. Elles incitent aussi son armateur, La Lande Magon, à lui accorder sa confiance, car Porée combine plus que d’autres « l’expérience nautique, [la] capacité militaire… et [le] réalisme économique ».

Un homme de batailles valeureux et un explorateur sans peur dans les mers du Sud

Alain Porée reprend la mer à bord du Saint-Esprit durant la Guerre de succession d’Espagne. La dernière grande guerre de Louis XIV se présente effectivement comme une bataille européenne de premier rang, opposant les Habsbourg, les Bourbons et leurs alliés en vertu des importants enjeux politiques qui en découlent. Charles II d’Espagne n’ayant pas de descendant à sa mort en 1700, Louis XIV accepte son testament en plaçant le duc d’Anjou, futur Philippe V, à la tête des Espagnes. Il reconnaît par ailleurs à son petit-fils, le 1er février 1701 par lettres patentes, le droit de succéder à la couronne de France. Par ces faits, Louis XIV rompt le traité de Londres, conclu entre la France, l’Angleterre et les Provinces-Unies, qui prévoit un partage du territoire espagnol. Mais surtout les puissances étrangères sont mises en péril par l’alliance dynastique de la France et de l’Espagne. L’Angleterre, les Provinces-Unies, l’Autriche puis le Saint-Empire Germanique déclarent la guerre en 1702 à Louis XIV et Philippe V. Pour lutter contre les flottes de la coalition, la France use de ses corsaires.

La guerre de course est largement encouragée et les armateurs fournissent des moyens que la Marine royale ne peut avancer en raison d’un désordre financier criant. Des expéditions sont organisées : elles associent frégates privées et vaisseaux royaux . C’est ainsi que Jérôme de Pontchartrain invite Duguay-Trouin à prendre en chasse les baleiniers hollandais dans les mers polaires des Orcades . La Bellone, la Railleuse et le Saint-Esprit prennent la mer le 7 juillet 1702. Duguay-Trouin et Porée enlèvent rapidement le Saint-Jacques aux Hollandais le 22 août. À cette occasion, Alain Porée fait preuve d’un héroïsme et d’une abnégation sans pareil. Blessé au bras gauche et à l’abdomen, agonisant, il prend lui-même l’initiative du soin de ses blessures et de l’amputation de son bras. Durant l’opération, il tient un livre de chirurgie « qui contenait les détails [...]; et lit froidement à l’officier de santé la manière dont il devait s’y prendre, à mesure que celui-ci travaillait ». L’opération réussit parfaitement et le bateau rentre au port de Saint-Malo le 1er décembre 1702 .

Après un repos à quai, Porée reprend la mer le 25 août 1703 en direction des mers du Sud. Accompagné du Baron de Breteuil dirigé par le capitaine Bécard des Aulnais, et du Saint-Joseph commandé par Trublet de Nermont, il a vocation à mettre en place le commerce interlope au Pérou. À cette occasion, les équipages franchissent pour la première fois le Cap Horn de l’Est vers l’Ouest . Les autorités péruviennes accueillent favorablement la présence des Français qui ont combattu les navires anglais. Le vice-roi de Lima donne à Trublet l’autorisation de commercer, malgré les appréhensions des commerçants hispaniques. Si les droits de douane payés par Trublet à Callao sont importants, en raison de la présence physique du vice-roi de Lima, Porée et Bécard profitent de meilleures transactions dans les ports d’Arica, Ilo et Pisco. Les contrôles étant moins sévères, ils s’acquittent des droits par l’offrande de présents ordinaires . L’escadre est reformée le 22 septembre 1704 à Callao pour reprendre la route en direction de la France. À leur retour à Saint-Malo, les vaisseaux sont saisis et confisqués au profit du roi. Leurs capitaines n’ont pas respecté l’interdiction de lever l’ancre lors de leur escale dans le Morbihan. La peine est levée grâce aux pressions des armateurs qui tirent un profit considérable, estimé entre trois et sept, voire douze millions de livres .

Alain Porée reprend la barre le 13 février 1708, à bord du Notre-Dame-de-l’Assomption pour se rendre une seconde fois dans le sud des Amériques. Après un passage sur les côtes du Brésil où il se bat contre les troupes portugaises, Porée découvre les Malouines qu’il nomme « côtes de l’Assomption » en référence à son bateau. Il participe par ses découvertes à l’amélioration des connaissances cartographiques. En janvier 1709, de retour dans les Malouines après que son équipage a eu subi une épidémie de scorbut, il est pris en chasse par les navires anglais de Woodes Rogers. Il leur échappe avant d’arriver en février dans un port du Chili « où il fit la course et quelques commerces ». À Callao en juillet 1709, Porée s’engage dans l’expédition du général de la Mar del Sur pour combattre la présence anglaise et remporter des gains importants. Les îles Galápagos, les côtes jusqu’à Panama et la rive occidentale du Mexique sont examinées sans qu’aucune bataille ne soient menées contre des navires anglais.

Le retour à Saint-Malo est engagé le 13 mars 1710. Porée accoste le 28 août 1710 après un détour par Terre-Neuve pour capturer le capitaine Thomas Stadling et deux de ses marins. Cette expédition se présente comme le dernier grand voyage de ce « très brave homme » comme le définit le corsaire Duguay-Trouin. Si les informations recueillies par Porée sur le sud des Amériques et les colonies espagnoles sont précieuses, les bénéfices financiers sont quant à eux énormes et rapportent un profit de 150% pour les actionnaires. Porée ramène ainsi « huit millions de livres dont 115.000 [sic.] piastres, 30 serrons de cacao, 138 barres d’étain et deux barils de pelleteries ». En effet, « le vaisseau de L’Assomption était censé rapporter douze millions de livres tant pour lui, y compris les pacotilles, que pour le Saint-Esprit qui avait été vendu, et pour les passagers espagnols (au nombre de 22). Cependant, les déclarations officielles avaient été faites et indiquaient pour L’Assomption 1.150.000 piastres soit 4.197.500 livres ». La moitié des fonds est manquante et n’a donc pas été déclarée aux autorités. Cette infraction et le refus de mettre à disposition des Finances les documents de l’armement, conduit en prison Porée et son armateur Magon de la Lande.

Libéré après quelques jours, Alain Porée achète une charge de conseiller-secrétaire du roi aux chancelleries des Parlements de Bretagne puis d’Auvergne. Sa richesse lui permet ainsi d’armer à son propre compte, tout en continuant de participer au financement de la ville de Saint-Malo . Il achète effectivement « quatre lots [d’immeubles] dans le premier accroissement à l’Est de la rue Sainte-Barbe ». Il reprend une dernière fois la mer en 1729 pour faire la course au large des côtes de la Tripolitaine et de l’actuelle Algérie .

Conclusion

Conservé entre les mains des descendants de l’un des corsaires les plus talentueux de son époque, ce médaillon royal avec ses fabuleux diamants illustre la générosité du roi Soleil pour récompenser ses serviteurs les plus brillants et les plus fidèles. De ces boîtes à portrait qu’il « distribue sans compter », au moins trois subsistent aujourd’hui dans leur entourage de diamants originels. En outre, notre exemplaire est le seul connu à ce jour encore conservé dans des mains privées. Cette œuvre d’art, conçue avec une technique moderne par les plus illustres artisans de l’époque, demeure plus que jamais un objet de convoitise inégalé. Elle est présentée aux enchères à l’occasion de la 32e vente Garden Party organisée par les commissaires-priseurs Philippe et Aymeric Rouillac au château d’Artigny le dimanche 4 octobre 2020. 

Bibliographie
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- LESPAGNOL, André, La course malouine au temps de Louis XIV : entre l’argent et la gloire, Rennes, Éd. Apogée, 1995.
- LESPAGNOL, André, Messieurs de Saint-Malo : une élite négociante au temps de Louis XIV, Rennes, PUR, 2011.
- LEVOT, Prosper, Biographie bretonne, Vannes, Cauderan, Paris, J. Le Doyen, 1852.
- MANET, F-G-P-B, Biographie des Malouins célèbres…, 1824, Saint-Malo, Rottier.
- MAUREL, Charles, Malouins autour du monde, Éditions du Pen-Duick, 1986.
- MAZE-SENCIER, Alphonse, Le livre des collectionneurs, Paris, Librairie Renouard, 1893
- MENESTRIER, Claude François, Histoire du Roy Louis Le Grand, Paris, Robert Pepie, I.B Nolin, 1693.
- MILOVANOVIC, Nicolas, MARAL, Alexandre, Louis XIV, L’homme et le roi, cat. exp., Paris, Skira Flammarion, 2009
- SCARISBRICK, Diana, Bijoux à portrait. Camées, médailles et miniatures des Médicis aux Romanov, trad. de l’anglais par Lydie Échasseriaud, Londres, Thames & Hudson, 2011
- TELLIER, Arnaud, « Qui n’a pas son portrait du roi Soleil ? », World Tempus, février 2007, disponible sur : http://fr.worldtempus.com/article/patek-philippe-qui-na-pas-son-portrait-du-roi-soleil-3556.html
- THÉPAUT-CABASSET, Corinne, « Présent du roi: An Archive at the Ministry of Foreign Affairs in Paris ». Studies in the Decorative Arts, t. XV, n°1, 2007.

Illustrations :

Figure 1 Nicolas de Largillière, Portrait de Conrad Detlef, 1724, Brunswick, Musée.
Figure 1 Nicolas de Largillière, Portrait de Conrad Detlef, 1724, Brunswick, Musée.

Figure 2 Nicolas de Largillière, Portrait de Conrad Detlef, 1724, Brunswick, Musée (détail).
Figure 2 Nicolas de Largillière, Portrait de Conrad Detlef, 1724, Brunswick, Musée (détail).

Figure 3 Pierre Le Tessier de Montarsy (monture), Jean I Petitot (émail), Boîte à portrait of Louis XIV, 1683, La Haye, Gemeentemuseum.
Figure 3 Pierre Le Tessier de Montarsy (monture), Jean I Petitot (émail), Boîte à portrait of Louis XIV, 1683, La Haye, Gemeentemuseum.

Figure 4 Bernard Perrot, Portrait de Louis XIV, verre coulé, Haut. 37, Larg. 30,5 Prof. 1,5, vers 1680, Paris, Musée du Louvre.
Figure 4 Bernard Perrot, Portrait de Louis XIV, verre coulé, Haut. 37, Larg. 30,5 Prof. 1,5, vers 1680, Paris, Musée du Louvre.

Jean-Frédéric Bruckmann (émail), vraisemblablement atelier Le Tessier de Montarsy (monture), Boîte à portrait de Louis XIV, vers 1695, émail, or, Haut. 4,5, Larg. 3,2 cm. Genève, Musée Patek Philippe. Provenance : collection Melvin Gutman / Vente
Jean-Frédéric Bruckmann (émail), vraisemblablement atelier Le Tessier de Montarsy (monture), Boîte à portrait de Louis XIV, vers 1695, émail, or, Haut. 4,5, Larg. 3,2 cm. Genève, Musée Patek Philippe. Provenance : collection Melvin Gutman / Vente Sotheby’s, 3 avril 1970, collection Melvin Gutman, n°99 / Collection Georges Fessy.
In KUGEL, Alexis, FESSY, Georges, KUGEL, Jacques, Joyaux de la Renaissance. Une splendeur retrouvée. Cat. Exp., Paris, Galerie J. Kugel, 2000, p. 194

Figure 6 Jean-Frédéric Bruckmann (émail), vraisemblablement atelier Le Tessier de Montarsy (monture), Boîte à portrait de Louis XIV, vers 1695, émail, or, Haut. 4,5, Larg. 3,2 cm. Genève, Musée Patek Philippe. Provenance : collection Melvin Gutman
Figure 6 Jean-Frédéric Bruckmann (émail), vraisemblablement atelier Le Tessier de Montarsy (monture), Boîte à portrait de Louis XIV, vers 1695, émail, or, Haut. 4,5, Larg. 3,2 cm. Genève, Musée Patek Philippe. Provenance : collection Melvin Gutman / Vente Sotheby’s, 3 avril 1970, collection Melvin Gutman, n°99 / Collection Georges Fessy.
In KUGEL, Alexis, FESSY, Georges, KUGEL, Jacques, Joyaux de la Renaissance. Une splendeur retrouvée. Cat. Exp., Paris, Galerie J. Kugel, 2000, p. 194

Figure 7 Jean-Frédéric Bruckmann (émail), Boîte à portrait de Louis XIV, vers 1695, émail, or, Haut. 4,5, Larg. 3,2 cm., collection particulière.
Figure 7 Jean-Frédéric Bruckmann (émail), Boîte à portrait de Louis XIV, vers 1695, émail, or, Haut. 4,5, Larg. 3,2 cm., collection particulière.

Figure 8 Antoine Benoist, Portraits de Louis Le Grand à différents âges, vers 1692, Paris, BnF.
Figure 8 Antoine Benoist, Portraits de Louis Le Grand à différents âges, vers 1692, Paris, BnF.

Figure 9 Antoine Benoist, Portraits de Louis Le Grand à différents âges, vers 1692, Paris, BnF.
Figure 9 Antoine Benoist, Portraits de Louis Le Grand à différents âges, vers 1692, Paris, BnF.

Figure 10 Jean Mauger, Médaille Louis Le Grand, Dunkerque assiégé, mais garantie, 1695, bronze, Diam. 4,1 cm., Lille, Palais des Beaux-Arts. (NUM.MD1216).
Figure 10 Jean Mauger, Médaille Louis Le Grand, Dunkerque assiégé, mais garantie, 1695, bronze, Diam. 4,1 cm., Lille, Palais des Beaux-Arts. (NUM.MD1216).

Figure 11 Jean Mauger, Médaille de la Prise de Namur, 1692, in MENESTRIER, Claude François, Histoire du Roy Louis Le Grand, Paris, Robert Pepie, Paris, 1693, p. 33.
Figure 11 Jean Mauger, Médaille de la Prise de Namur, 1692, in MENESTRIER, Claude François, Histoire du Roy Louis Le Grand, Paris, Robert Pepie, Paris, 1693, p. 33.

Figure 12 Jean I Petitot (1607-1691), Boîte à portrait of Louis XIV, c.1680-1690, émail, or, argent et diamants, Haut. 7,2 cm., Paris, Musée du Louvre. Provenance : Vente Christie’s, Londres, 16 décembre 1997 (n°171) / Galerie Lavender, Londres /
Figure 12 Jean I Petitot (1607-1691), Boîte à portrait of Louis XIV, c.1680-1690, émail, or, argent et diamants, Haut. 7,2 cm., Paris, Musée du Louvre. Provenance : Vente Christie’s, Londres, 16 décembre 1997 (n°171) / Galerie Lavender, Londres / Galerie Jacques Kugel, Paris / Vente Christie’s, 23-25 février 2009, collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, n°120 (481.000 euros, préemption du Musée du Louvre).

Figure 13 Jean I Petitot (1607-1691), Boîte à portrait of Louis XIV, c.1680-1690, émail, or, argent et diamants, Haut. 7,2 cm., Paris, Musée du Louvre. Provenance : Vente Christie’s, Londres, 16 décembre 1997 (n°171) / Galerie Lavender, Londres /
Figure 13 Jean I Petitot (1607-1691), Boîte à portrait of Louis XIV, c.1680-1690, émail, or, argent et diamants, Haut. 7,2 cm., Paris, Musée du Louvre. Provenance : Vente Christie’s, Londres, 16 décembre 1997 (n°171) / Galerie Lavender, Londres / Galerie Jacques Kugel, Paris / Vente Christie’s, 23-25 février 2009, collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, n°120 (481.000 euros, préemption du Musée du Louvre).

Figure 14 Jean I Petitot (1607-1691), Boîte à portrait of Louis XIV, 1678, émail, argent et diamants, Bologne, Museo della Storia di Bologna, Palazzo Pepoli, & Santuario di Santa Maria della Vita
Figure 14 Jean I Petitot (1607-1691), Boîte à portrait of Louis XIV, 1678, émail, argent et diamants, Bologne, Museo della Storia di Bologna, Palazzo Pepoli, & Santuario di Santa Maria della Vita

Figure 15 Boîte à portrait d’Alain Porée, gravure in GRANIER, Hubert et alii, Marins de France au combat (2). 1610-1715 : marins méconnus du XVIIe siècle, France-Empire, 1994.
Figure 15 Boîte à portrait d’Alain Porée, gravure in GRANIER, Hubert et alii, Marins de France au combat (2). 1610-1715 : marins méconnus du XVIIe siècle, France-Empire, 1994.

Figure 16 Épée aux grandes armes de France, c. 1693, argent, Long. 95,4 cm., M.S Rau fine art, antique, jewels. Nouvelle Orléans.
Figure 16 Épée aux grandes armes de France, c. 1693, argent, Long. 95,4 cm., M.S Rau fine art, antique, jewels. Nouvelle Orléans.

Figure 17 Épée aux grandes armes de France, c. 1693, argent, Long. 95,4 cm., M.S Rau fine art, antique, jewels. Nouvelle Orléans.
Figure 17 Épée aux grandes armes de France, c. 1693, argent, Long. 95,4 cm., M.S Rau fine art, antique, jewels. Nouvelle Orléans.
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