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Pour attendre Noël

Samedi 21 décembre 2013

Une lectrice, membre d’une association à but humanitaire blésoise, confie cette semaine à l’expertise de Maître Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur ce qu'elle pense être un brûle-parfum.

Une lectrice, membre d’une association à but humanitaire blésoise, confie cette semaine à l’expertise de Maître Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur ce qu'elle pense être un brûle-parfum.

Cet objet en laiton se compose de plusieurs éléments. À droite, un socle reçoit une pièce de porcelaine adoptant la forme d’un tronçon de colonne. Elle est émaillée bleue et ornée de fleurettes polychromes. Ce socle supporte une niche architecturée dans laquelle se tient la Vierge, les mains jointes, en prière. De cette niche part un bras qui retient, à l’aide de trois chaînettes un godet de verre transparent. Cet objet a donc une vocation liturgique mais pas celle à laquelle pense notre lectrice ! Dans la liturgie catholique, l’encensoir est mobile afin de favoriser la combustion de l’encens et la diffusion de son parfum. En revanche notre objet n’a pas vocation à être déplacé car c’est une veilleuse d’autel. Le godet de verre est destiné à recevoir une bougie, en général de couleur rouge, qui rappelle de façon sensible la présence du Christ dans les hosties consacrées contenues dans le Tabernacle. Cette matérialisation de la Présence Réelle est une invitation à la contemplation et à la prière. D’un point de vue stylistique, observons l’édicule dans lequel se tient la Vierge. Avec ses ogives et pinacles flamboyants, on peut le penser tout droit sorti du Moyen-Âge et pourtant il n’a pas plus de 150 ans ! Au début du XIXème émerge un mouvement artistique nouveau appelé style « Troubadour » qui tend à reconstituer une atmosphère idéalisée de l’époque médiévale. Ce sont les ventes révolutionnaires qui, en mettant « sur le marché » une multitude d'objets, d'œuvres d'art et d'éléments d'architecture, font naître un intérêt intellectuel pour cette époque. Intérêt qui se transformera en véritable phénomène de mode dans les années1820-1830 puis en campagne nationale de préservation du patrimoine médiéval. En témoigne la restauration du château de Blois par Félix Duban à partir 1846.Cette veilleuse présente un caractère assez précieux mais n’est pas d’une grande qualité. Il peut se négocier autour de 50 € dans une brocante. Mais il a avant tout sa place dans une église où il pourra être rendu au culte. C’est en outre une pièce qui peut faire l’objet d’un don au Musée Diocésain d’Art Sacré de Blois. Installé dans l’ancien couvent des jacobins, vous pouvez y découvrir en ce moment une exposition sur la Bible. Quoi qu’il en soit, cet objet sonne comme une invitation à veiller, une lampe allumée, avant d’accueillir la « Lumière du Monde » le 25 décembre.
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