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Le Bateau Ivre transformé en salle des ventes

Samedi 18 avril 2020

37degres-mag.fr, photo de Claire Vinson, textes d'Olivier Collet

Cet après-midi nous sommes heureux de revenir sur une vente complètement dingue, en janvier 2018, à l'occasion de laquelle des plasticiens avaient offert leurs oeuvres pour la reprise de la salle de spectacles tourangelle Le Bateau Ivre. Entre show burlesque, concert déjanté et enchères de folies, nous avons sélectionné ici quelques unes des très belles photos de Claire Vinson illustrant le reportage de Olivier Collet de l'équipe de 37 degres magazine en janvier 2018.

Racheté par un collectif de sociétaires pour 270 000€, le Bateau Ivre doit maintenant être rénové. Pour financer les travaux, qui pourraient dépasser les 580 000€, une vente aux enchères d’œuvres d’art était organisée dans la salle mythique samedi après-midi. Découvrez notre reportage en images commentées…



La vente était animée par le commissaire priseur tourangeau Aymeric Rouillac. 65 œuvres étaient proposées avec une mise à prix unique : 50€ et l’intégralité des bénéficies revenaient au Bateau Ivre. Parmi les artistes qui ont fait don du fruit de leur talent : Bertrand Cardon, Danielle Cornu, Fabrice Aliaga, Françoise Rouiller, Jacky Crinière, Jean-Pierre Tanniou, Pierre Guitton, Marie Gillet ou Bernadette Leclercq.


Près de 300 personnes avaient fait le déplacement pour assister à cette vente. Certaines sont réparties avec plusieurs œuvres (jusqu’à 5), d’autres en avaient repéré une précise à l’avance.


La jauge de la salle étant limitée à 300 personnes, chacune a dû prendre un collier de fleurs afin de compter le nombre de participants. Des couvertures leur sont aussi proposées car il n’y a pas de chauffage.


Pour animer la vente, intermèdes musicaux ont été imaginés et au début de l’après-midi le public a été accueilli par La Fanfare de la Saugrenue.


Ce samedi c’était la dernière occasion de découvrir le Bateau Ivre « dans son jus » avant sa rénovation.


Toujours partant pour faire le pitre, Franck Mouget – artiste historiquement engagé pour le Bateau – s’est déguisé en vieux juge pour des sketchs improvisés.


« Normalement une vente de 60 lots se fait en 1h » a noté Aymeric Rouillac. Là, entre les hésitations de certains à poursuivre les enchères et les batailles qui se sont éternisées sur certaines œuvres il a fallu 3h30. Plusieurs artistes sont venus présenter leurs œuvres sur scène, Aymeric Rouillac a aussi toujours trouvé le mot juste pour les définir.


Les œuvres présentées étaient très diverses : peintures, sculptures, acryliques, photos, mobile…


La salle n’étant pas très éclairée, une préposée à la lampe torche reste devant la scène pour éclairer les œuvres lors de leur mise en vente.


Dans la salle, les colliers de fleurs des spectateurs côtoient les gilets jaunes et les casques des organisateurs.


Dans un coin de la salle, une petite table pour récupérer les chèques à l’ordre de la SCIC Ohé.


L’œuvre qui a eu le plus de succès est une photo de Marie Pétry adjugée 1 100€. En moyenne, les productions des artistes sont parties à 278€.


Le bateau agrémenté d’une lampe de Bernard Delaire a été vendu 750€. Celle qui l’a acheté a choisi d’en faire don au Bateau Ivre car l’équipe était très attachée à cette œuvre symbolisant son aventure, d’autant que l’embarcation porte le nom de la SCIC, Ohé. Un geste spontané et très applaudi, après de rudes enchères.


Une seule œuvre avait reçu un ordre d’achat à l’avance… Ohé du Bateau par H. L. Bergey. Mais les enchères ont dépassé cet ordre, le tableau est donc revenu à une personne présente le jour J.


Les 18 100€ récoltés serviront aux frais de fonctionnement du Bateau Ivre. Prochainement, une nouvelle souscription publique sera lancée pour obtenir de nouveaux fonds en vue des travaux. Une vente aux enchères de vestiges de la salle est aussi envisageable. Il est enfin possible de rejoindre les 1 620 sociétaires de la SCIC Ohé en prenant une ou plusieurs parts à partir de 100€.


Parmi les travaux prévus pour la salle : la création d’une avancée pour la rendre accessible aux personnes handicapées, la création d’une scène et de gradins modulables, et la réfection de la déco extérieure pour la rendre plus sobre.


A l’intérieur « on ne sait pas ce qu’on va trouver » et qui pourrait retarder les opérations explique la présidente de la SCIC Carole Lebrun mais elle se dit confiante pour rouvrir le Bateau Ivre en 2019, peut-être en mars, peut-être en décembre. La salle de concert sera alors devenue une distillerie culturelle ouverte à tous les arts.


« Cette vente c’est extra, quand on a de tels encouragements, ça donne la pêche » explique encore Carole Lebrun. Même le pitre Franck Mouget était ému.


Les artistes n’étaient pas les seuls à avoir fait des cadeaux au Bateau pour cette journée : il y avait aussi à boire pour tout le monde. Après tout, on était au Bateau Ivre !

Reportage photo : Claire Vinson, textes : Olivier Collet
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