On a retrouvé le coffre de Mazarin

Le Parisien, Renaud Domenici

Un magnifique coffre ancien, aujourd'hui authentifié comme ayant appartenu au cardinal Mazarin, dormait depuis près de vingt ans chez des particuliers. « C'est en me rendant dans un pavillon du Val de Loire pour procéder à une expertise et faire une vente que je l'ai trouvé. Il avait été transformé en bar par ses propriétaires qui, manifestement, ignoraient sa provenance », raconte avec émotion Me Philippe Rouillac, commissaire-priseur. « C'est une pièce majeure de la collection du cardinal Mazarin », ajoute son fils et associé, Me Aymeric Rouillac. Depuis cette découverte, le jeune commissaire-priseur a mené une enquête à la Sherlock Holmes pour reconstituer le parcours du coffre, localisant même un second objet identique au musée Victoria et Albert à Londres.

Une famille du Val de Loire en avait hérité en 1941

Commandé en 1640 par le cardinal, le coffre a eu successivement sept propriétaires. Du duc de Bouillon au duc de Hamilton, il deviendra lors d'une vente la propriété d'un médecin polonais collectionneur qui en ignore la qualité. En 1941, c'est une famille du Val de Loire qui en héritera, là où il a été retrouvé.

Large de 1,50 m, ce coffre en cèdre du Japon est orné de clous d'argents, de carrés de feuilles d'or et incrusté de nacre. Son décor de laque or sur fond noir enchevêtre des personnages, des scènes de chasse et des fleurs de magnolia ou de lotus, symboles de la doctrine bouddhiste. Le 9 juin, il sera mis aux enchères lors d'une vente de prestige prévue au château de Cheverny (Loir-et-Cher). De nombreux musées mondiaux, aujourd'hui intéressés par cette pièce majeure, sont déjà sur les rangs. L'Etat français, qui pourrait le préempter, ne s'est pas encore manifesté.

RENAUD DOMENICI