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Gu, une célèbre école de broderie chinoise

Vendredi 24 mai 2019

La Gazette Drouot, Philippe Dufour

Chine, XVIIIe siècle, broderie et encre polychrome de la famille Gu, soie écrue, représentant Les huit immortels taoïstes fêtant l’anniversaire de la déesse Xiwangmu, 112 x 42 cm. Adjugé : 13 200 €

La Chine, encore et toujours, avec cette fois un somptueux panneau en soie écrue brodée, dû au talent d’une illustre famille d’artisans. Un mystérieux masque gréco-romain l’accompagnait.

Datant du XVIIIe siècle, la broderie chinoise était adjugée 13 200 €. Elle prenait pour sujet Les huit immortels taoïstes fêtant l’anniversaire de la déesse Xiwangmu. Cette déesse, primordiale dans le taoïsme, arrive de la montagne sacrée Kunlun, où se trouve son palais, en chevauchant dans le ciel sa monture personnelle, un véloce phénix les immortels, eux, ne pouvant enfourcher que des grues. Les personnages et les paysages sont également soulignés d’encre polychrome. En haut à droite se déchiffrent un poème et deux cachets («Qingbizhai» et «Hutou»).

La pièce est un bel exemple du travail de la famille Gu. Connue dès la dynastie Ming (1368-1644) dans la cité de Songjiang, cette dynastie de brodeurs est réputée depuis le XVIe siècle pour l’excellente qualité de son travail. Elle réside dans la combinaison de la peinture sur soie et de la broderie, art exercé par les femmes, qui font également preuve d’innovation en intégrant d’autres matériaux : cheveux, paille, etc. Aujourd’hui, les pièces issues de cette école demeurent synonymes de véritables tableaux brodés.

Non loin de ce travail d’aiguilles trônait un étrange masque en marbre vert foncé figurant probablement Apollon ; en raison d’un crochet de fixation en fer au revers, on peut lui attribuer une fonction d’applique. Artefact grec ou romain ? Dans tous les cas, l’objet trouvait preneur pour 48 000 €.
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