Le trésor de Tavers ira à Saint-Germain-en-Laye

Le Quotidien de l'Art, Rafael Pic

ARCHÉOLOGIE

Le trésor gaulois de Tavers – dont la vente aux enchères par la maison Rouillac, prévue samedi dernier au château de Meung-sur-Loire, avait suscité une forte émotion (voir QDA des 2 et 3 mai) – n'est finalement pas passé sous le marteau. Un accord est intervenu juste avant la vente, les Rouillac indiquant « avoir favorisé son acquisition de gré à gré, directement, au profit du musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en- Laye ».

À l'occasion de sa visite à Amboise, jeudi 2 mai, avec le président de la République, le ministre de la Culture Franck Riester avait pu s'entretenir avec le couple d'agriculteurs propriétaires du trésor et les convaincre de le céder au musée pour la somme de 50 000 euros, soit le double de ce qui leur avait été proposé dans un premier temps. C'est sans doute moins que ce qu'il aurait pu obtenir aux enchères, les Rouillac l'ayant estimé entre 100 000 et 150 000 euros et ayant signalé l'intérêt de musées étrangers, notamment du Moyen-Orient.

Tout en étant reconnaissant au ministère de la Justice d'avoir permis une « sortie par le haut » en éteignant les menaces de troubles à l'ordre public, Aymeric Rouillac nous confie que l'affaire n'est pas entièrement close.

« La suite pénale de cette vente sera aussi pour nous une question de principe. La liberté des enchères en est un auquel nous sommes attachés, et qui est défendue par la loi. L’odieuse campagne de dénigrement menée par certains agents de la fonction publique appelant à commettre un délit nous a d’autant plus choqués qu’elle était menée par d’éminents fonctionnaires dont l’exemplarité est importante : président d’établissement public et professeurs d’université. » R.