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La collection Jacquet aux enchères

Jeudi 28 mars 2019

Le Journal de Gien, Hervé Le Roux Dupeyron

Environ 1.000 pièces issues de la manufacture giennoise et appartenant au col¬ lectionneur Jean-Marie Jacquet, seront mises en vente dimanche 7 et lundi 8 avril à Nantes. Avec au marteau Maître Philippe Rouillac.

Cette vente de prestige a fait l’objet, la semaine dernière, d’une présentation au Sanotel à Gien par l’élégant commissaire-
priseur de Vendôme, en présence de Jean-Marie Jacquet et de son épouse, Chantal, née Gaultier.

Avec le gotha des collectionneurs

Quelques-unes des plus belles pièces de la collection avaient été disposées sur une table au centre du salon dans lequel avaient pris place l’actuel président de la Faïencerie, Yves de Talhouet, et quelques grands collectionneurs de faïences de Gien, tel que Didier Tritz, Alain Jully, Pierre Bordier (ancien sénateur maire de Saint-Fargeau), Patrick Pouleux, M et Mme Henriot, Christiane Franchina ou encoreThierry Réthoré. On notait aussi la présence de Françoise Reginster, directrice de la Conservation du Loiret, et de Christian Bouleau, maire de Gien, sans doute guidé par l’intérêt de ce patrimoine.

Autant d’invités triés sur le volet, pour la plupart grands amateurs de faïences de Gien, mais aussi acheteurs potentiels. Car dans sa présentation du catalogue et des différentes pièces, Maître Rouillac n’a pas manqué de vanter à la fois le produit en lui- même et la collection Jacquet en particulier. Mais il a aussi signalé qu’il n’y avait pas de prix de réserve, que les enchères pourraient se faire par téléphone (donc sans se déplacer) et que la livraison serait assurée. Le tout contri¬ buant à « la transmission du patrimoine ».

Une passion venue après sa vie giennoise

Une collection assez exceptionnelle que Jean-Marie Jacquet a commencé à constituer alors qu’il avait 40 ans et habitait du côté de Nantes. Mais Gien est une ville qu’il connaît bien puisqu’il y a vécu de longues années, ses parents étant propriétaires, entre 1959 et 1969, de l’Hôtel de la Sologne devenu aujourd’hui... le Sanotel.

« Je me suis marié à Gien et mes trois enfants sont nés à Gien », dit-il, ajoutant que pendant toute cette période, il « ne s’est pas particulièrement intéressé à la faïence de Gien ». La passion est donc venue plus tard, et c’est dans les salles des ventes, chez les antiquaires ou les collectionneurs, en France comme à l’étranger, qu’il a déniché ces quelque 1.000 pièces qui seront vendues en 369 lots. Bien évidemment, on peut se demander pour¬ quoi il se sépare d’un tel trésor familial auquel il est forcément très attaché.

Tout comme son épouse « qui avait pris soin de ne pas faire de notre grande maison un musée, mais qui avait su intégrer cha- cune de ces faïences dans le décor », précise Jean- Marie Jacquet.

Beaucoup de nostalgie

Et c’est justement parce qu’ils vont changer de propriété qu’ils ont décidé de tout mettre en vente, affirmant même qu’il « n’en gardera aucune... Et si l’on vend cette collection muséale mais privée, c’est pour la partager », assure-t-il, écartant totalement l’aspect financier de l’opération.

Jean-Marie Jacquet dit cela avec une telle assurance teintée de joie que l’on serait tenté de le croire. D’autant qu’il sera lui- même présent à la venteaux enchères à Nantes et à l’exposition qui la précédera pour apporter ses témoignages et ses explications aux futurs acheteurs. Mais quand on lui deman de s’il ne verra pas partir sa collection avec un pincement au cœur et un brin de nostalgie, il répond en baissant un peu le regard : « Avec beaucoup de nostalgie »...
HERVÉ LE ROUX DUPEYR0N

Pratique.

Vente aux enchères de la collection muséale de Jean-Marie et Chantal Jacquet de céramiques d'art dimanche 7 et lundi 8 avril à 14 heures, au château de la Gournerie à Saint-Herblain (44).
Expositions à domicile les vendredi 5, dimanche 6 avril (10 h-12 h et 14 h-17 h), dimanche 7 et lundi 8 avril (10 h-12 h) au 58, rue de la Porchellerie à Saint-Herblain.
Tous les lots illustrés par 1.000 photos sur Rouillac.com, avec des vues à 360°.

Maître Jean-Claude Renard préfère se concentrer sur une donation

Si Maître Rouillac n'as pas manqué de citer, lors de son intervention au Sanotel, « son ami » Maître Renard, commissaire-priseur à Gien, ce dernier est quand même un peu amer. En tant qu'expert en faïence de Gien et auteur de plusieurs ouvrages, il aurait sans doute aimé se voir confier le marteau de cette vente. D'autant qu'il connaît fort bien toutes les pièces du catalogue « qui sont quasiment toutes passées par mon étude », déclare-t-il. Comme on pouvait s'y attendre, les versions de Jean-Marie Jacquet et de Jean-Claude Renard ne sont pas les mêmes, chacun se renvoyant la balle dans ce « divorce » à l'amiable. Cela dit, le catalogue de cette vente cite Maître Renard à de nombreuses reprises, ce qu'il sait apprécier. En revanche, personne n'a fait appel à lui pour les préfaces. Et l'une d'entre elles est signée Michèle-Cécile Gillard, sa grande rivale en terme d'auteur. Là, on peut dire que ça lui reste un peu en travers de la gorge...

Mais le commissaire-priseur giennois a d'autres préoccupations actuellement, et plus particulièrement celle d'une donation de collectionneurs de la région parisienne, Albert Pedoussaut et Alain Dame-Dieu. En effet, certaines de leurs pièces vont être offertes au Musée de la chasse et à celui de la Faïencerie de Gien. « Ce sont des pièces datant de 1873-1880, signées Maglin, Petit, Foucher... qui évoquent la Renaissance italienne », souligne Me Renard qui prépare une présentation de quelques modèles et une conférence sur ce thème à la Faïencerie. La Renaissance devrait également faire l'objet d'un nouveau service à la Manufacture giennoise.
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