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Nantes. La rare collection de faïences de Gien de deux Herblinois aux enchères

Samedi 23 mars 2019

Presse Océan, Éric Cabanas

Jean-Marie et Chantal Jacquet-Gaultier au milieu de leur collection exceptionnelle
© Photo PO-Nathalie Bourreau
Jean-Marie et Chantal Jacquet-Gaultier, Herblinois d’adoption, chefs d’entreprise, arrivés à Nantes en 1971, se séparent d’une collection de faïences de la Manufacture de Gien digne d’un musée.

Les quelques 1 000 pièces rassemblées pendant 40 ans seront dispersées durant deux jours, les 6 et 7 avril, au château de la Gournerie à Saint-Herblain, par le commissaire-priseur Aymeric Rouillac.

Les parents de Jean-Marie tiennent jusqu’en 1969 l’Hôtel de la Sologne à Gien. À l’époque la manufacture emploie 1 300 personnes, 10 % de la population. « Il y avait du Gien sur les tables de mes parents, il y avait neuf magasins de faïence dans la ville. Quand vous en voyez partout on ne le voit plus… », reconnaît Jean-Marie qui, chez un antiquaire à Guérande, un jour de 1978, tombe, étonné, sur un vase de style renaissance italienne. « Et j’en ai acheté d’autres. Je suis un passionné. J’ai cherché l’histoire. Je me suis rapproché de Giennois ayant travaillé à la faïencerie. J’ai fouillé dans des archives, rencontré des artistes de l’atelier de décors. Ils étaient 50 à les réaliser à la main ». Au fil du temps il agrandi la collection. « Il a mis le doigt dans l’engrenage, je n’ai pas eu le choix » glisse en souriant sa femme Chantal, « Je lui ai juste dit, surtout de ne pas ramener de services de table mis au fond d’un placard. L’autre condition, je ne voulais pas vivre dans un magasin de faïences ». Conscient que « l’on n’achètera jamais tout ce que Gien a fabriqué », Jean-Marie s’oriente sur les pièces uniques, originales, réalisées par des artistes talentueux. Alors pourquoi vendre ? « A 75 ans, nous envisageons une maison plus petite et ne voulons pas vivre dans un magasin de faïences. C’est aussi le souhait de vendre de notre vivant pour que ce soit un plaisir partagé. Cette vente est passionnante, nous avons réalisé un catalogue de référence, une présentation à Gien qui a déjà rendu les collectionneurs fébriles ».

La plus ancienne pièce est un petit bol de 1830. « On tourne vraiment la page, nous ne gardons que deux pièces », avoue le couple. Les estimations vont de 100 à 6 000 €. Plusieurs pièces exceptionnelles avaient été présentées aux expositions universelles du XIXe siècle. Une occasion de mettre en valeur les œuvres d’art de la Manufacture du Gien lors de deux jours d’exposition, au domicile des deux collectionneurs, les 5 et 6 avril, de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h, les 7 et 8 avril de 10 h à 12 h, 58, rue de la Porchellerie à St-Herblain. Une conférence y sera donnée le 6 avril à 15 h. La vente aura lieu les 7 et 8 avril à 14 h au château de la Gournerie.

Notre dossier dans Presse Océan ce samedi 23 mars
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