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Touraine : tout le contenu d’un château Renaissance vendu aux enchères

Jeudi 10 janvier 2019

La Nouvelle République, Pascal Landré

Aymeric Rouillac et Gaël de Christen, le propriétaire actuel, dans un des salons, devant une tapisserie du XVIIe siécle. Photo NR
Le château de Chesnier a déjà été vendu "nu" à un couple franco-américain qui vît à New-York. Photo NR

Après avoir vendu son manoir Renaissance (1530) à des Franco-Américains, le propriétaire du château de Chesnier, à Cheillé, cède le contenu de son château de famille par des enchères publiques.


Lorsque Gaël de Christen s’est résolu à se séparer de la maison de vacances familiale, le château de Chesnier, à Cheillé, que son père Xavier avait acquis en 1953, il ne savait pas que l’austère demeure du XVIe siècle se vendrait aussi rapidement. En quelques mois, un couple de franco-américains résidant à New York jetait son dévolu sur le domaine de 53 hectares en lisière de la grande forêt de Chinon et le manoir Renaissance, construit vers 1530 , dont l’origine remonterait à 1314… Quant au contenu, le propriétaire en a confié la vente aux commissaires priseurs Philippe et Aymeric Rouillac, habitués aux ventes de fonds de châteaux du Val de Loire ou de beaux appartements.

Les bonnes affaires des enchères

Le mobilier sera mis aux enchères publiques samedi, à la salle des fêtes de Cheillé. Avant cela, trois demi-journées de visite sont organisées au château. Une occasion pour beaucoup de pénétrer ce lieu chargé d’histoire qui servit longtemps de maison forestière, puis de sergenterie fieffée du roi. « Que le public puisse voir ces meubles, ces tableaux, ces tapisseries, cette vaisselle, ces livres anciens, en lieu et place où ils sont depuis des décennies, dans ce manoir Renaissance, cela prend tout son sens, qu’une exposition dans une salle anonyme ne pourra jamais rendre », explique Aymeric Rouillac. Quatre experts ont été missionnés pour préparer la vente de 150 lots, dont les prix d’estimation s’échelonnent de 20 € (pour une réunion de souvenirs dont des bronzes) à 6.000 € pour un grand cabinet en ébène et ivoire du XVIIe siècle ou une superbe tapisserie anglaise des ateliers de Soho représentant Samson et Dalila (XVIIe s.). Entre eux, on découvre aussi bien un piano droit Pleyel en acajou mis à prix 50 € qu’une paire de fauteuils Régence estimés entre 50 et 100 €, des tapis anciens de Smyrne - de 30 m2 - à 600/800 €, un coffre en bois à décor polychrome et or (300/800 €), un service de vaisselle en faïence de Gien de 112 pièces (100/300 €), un lit à baldaquin de style Louis XIII (100/200 €) ou encore une gouache du philosophe et historien Jean Guitton, proposée entre 50 et 100 euros. « C’est une vente de charme. Les objets valaient bien plus que leur prix actuel quand ils ont été acquis. Et c’est toute la magie des enchères que de pouvoir s’offrir des meubles ou des objets qui ont une vraie histoire, pour beaucoup moins cher que leur équivalent d’aujourd’hui », observe Aymeric Rouillac.
Le commissaire-priseur s’attend néanmoins à voir les enchères monter, au vu du nombre d’appels intéressés qui parviennent à son étude depuis des semaines, en provenance de France et de l’étranger.

Exposition sur place, au manoir de Chesnier, à Cheillé, vendredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h, et samedi, de 9 h 30 à 12 heures. Vente aux enchères samedi à 14 h, salle polyvalente de Cheillé. Infos sur www.rouillac.com
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