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Alfred de Vigny vu par Maurice Denis

Jeudi 15 février 2018

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Maurice Denis (1870-1943),
Éloa, vers 1916, toile marouflée sur panneau, 28 x 22 cm.
Estimation : 3 000/5 000 €
«Je t’aime et je descends. Mais que diront les cieux / [...] Deux fois encore levant sa paupière infidèle, prome- nant des regards encore irrésolus / Elle chercha ses cieux qu’elles ne voyait plus / [...] J’ai cru t’avoir sauvé – Non, c’est moi qui t’entraîne.» Ces mots sont tirés du poème d’Alfred de Vigny Éloa, ou la sœur des anges, écrit en 1823. Née des larmes du Christ ver- sées à la mort de son ami Lazare, l’ange de la compassion, Éloa ne par- vient plus à se réjouir dans le concert divin en raison d’une pensée obsé- dante : l’absence de l’un de ses frères, Lucifer. Ce dernier s’est révolté contre Dieu et ne participe plus à la félicité du Ciel. Voulant le sauver, elle se perdra avec lui dans les ténèbres. Un sujet d’une grande beauté, qui séduisit Maurice Denis.

Ce dernier réalisa vingt-quatre bois pour une nouvelle édition de l’ou- vrage de Vigny en 1917. Des illustra- tions en accord avec l’évolution du peintre, de plus en plus croyant à par- tir de la Première Guerre mondiale. Toujours inspiré des œuvres des Pri- mitifs italiens comme Fra Angelico, Maurice Denis, installé dans son prieuré de Saint-Germain-en-Laye, réalise des tableaux dans une tech- nique évoquant les fresques de la Renaissance, aux couleurs claires et lumineuses. Cette petite toile porte en outre un envoi au dos : «Au docteur Galimard/cette esquisse de Maurice Denis/ (pour l’illustration d’Éloa)/ en souvenir de ses années de/travail aux Grillons du Prieuré/ BM Denis ».

Une œuvre restée jusqu’à aujourd’hui dans la descendance de ce psychiatre et pédiatre exerçant à Versailles, consultant au diocèse.

MARDI 20 FÉVRIER, VENDÔME. ROUILLAC OVV.
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